La Commission des transports rend sa décision

Le 15 juillet, la Commission des transports du Québec a tranché par rapport aux conditions que devront respecter Autobus Brunet et la conductrice d’autobus liée à la mort tragique de Jules Boutin, 13 ans, happé à Sainte-Agathe-des-Monts en septembre 2019.
En effet, Johanne Beauchamp, conductrice de l’autobus qui a causé la mort de l’étudiant, devra « suivre, par l’entremise d’un formateur en sécurité routière reconnu, d’ici le 15 septembre 2024 une formation en conduite préventive d’une durée minimale de quatre heures comportant un volet théorique de deux heures et un volet pratique de deux heures sur un véhicule lourd de type similaire à celui conduit par cette dernière », indique la décision.

« Jules n’était pas transparent. Ce n’est pas parce qu’elle ne l’a pas vu qu’elle n’aurait pas dû le voir », déplore la mère de la victime, Catherine Ricard.

La Commission ordonne aussi à la conductrice « de transmettre, au plus tard le 15 septembre 2024, à la Direction de l’inspection de la Commission des transports du Québec la preuve du suivi de la formation ordonnée. »

« Je suis quand même satisfaite, parce qu’on aurait pu ne pas se rendre là parce que la conductrice et la compagnie ont fait parvenir à la Société d’Assurance Automobile du Québec (SAAQ), à l’automne 2019, suite aux événements, un Avis de non-responsabilité », poursuit Mme Ricard.

Dans sa décision, la Commission rappelle que le 12 septembre 2019, vers 16h15, la conductrice est au volant d’un autobus scolaire à nez plat en direction de l’école Polyvalente des Monts pour la sortie des classes. À l’intersection de la rue Brissette, sur laquelle elle circule, et de la rue Légaré, elle fait un arrêt obligatoire, active son clignotant et entreprend un virage à gauche pour circuler sur la rue Légaré afin de se rendre au stationnement des autobus scolaires. « Elle entend un son d’impact et aperçoit quelque chose de blanc dans le bas du pare-brise de l’autobus. Ce n’est que quelques mètres plus loin, voyant un attroupement se former derrière elle et des gens faire de grands gestes, qu’elle s’immobilise en bordure du trottoir. Le corps de Jules Boutin, la victime, est positionné sur la ligne blanche de l’arrêt obligatoire sur la voie publique ». Son décès sera constaté à l’hôpital par le médecin à 17h15.

On peut également lire dans la décision que le matin du 12 septembre 2019, la conductrice, qui effectuait un remplacement, a cassé le rétroviseur d’une ambulance stationnée en faisant le circuit pour la première fois.

Exigences demandées à Autobus Brunet

Du côté des Autobus Brunet inc., la Commission modifie notamment sa cote de sécurité de Les Autobus Brunet inc. portant la mention « satisfaisant » pour une cote de sécurité portant la mention « conditionnel. »

La Commission ordonne notamment à la compagnie « de transmettre à la Direction de l’inspection de la Commission des transports du Québec, une liste à jour au mois d’août 2024 de ses conducteurs (la Liste 2024), au plus tard le 15 septembre 2024. »

Aussi, de « suivre à tous ses conducteurs apparaissant sur la Liste 2024 une formation sur la conduite préventive, volet théorique, avant le 15 octobre 2024 et de transmettre les attestations démontrant le suivi par tous les conducteurs de cette formation à la Direction de l’inspection de la Commission des transports du Québec, et ce, au plus tard le 15 octobre 2024. »

En lien avec les accidents liés à la compagnie, la Commission ordonne à: « Les Autobus Brunet inc. de transmettre son dossier PEVL ainsi que son registre interne des accidents complétés en conformité avec le programme de suivi des accidents mis en place avec le consultant, aux trois mois sur une période de deux ans. »

« C’est un événement que je porte toutes les minutes de ma vie. »
-Catherine Ricard, mère de Jules

« Je comprends très bien la décision et je vais la respecter. On va faire des formations à nos chauffeurs comme on fait habituellement. […] Ça implique d’avoir un consultant à l’externe en transport routier, mais dans nos opérations on va être quand même assez fonctionnel. C’est sûr que le délai est quand même assez rapproché dans nos formations au nombre d’employés qu’on a, mais on va se faire un plan de match et on va y arriver », affirme quant à lui Pierre-Alexandre Brunet, administrateur aux Autobus Brunet inc.

« Je me demande si Brunet et les autres (liés à l’accident) réalisent ce que représente la perte d’un enfant, surtout de cette façon. […] J’espère que les choses vont s’améliorer. On n’est pas dans une culture de responsabilisation du tout! », conclut Mme Ricard.