Femme de fer : un Ironman 70.3 complété sous la pluie

  • Publié le 28 juin 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

En 2014, Suzanne Poirier commence l’entraînement pour soutenir sa nièce atteinte d’un cancer du sein. Face aux traitements difficiles qu’elle subissait, l’idée de se préparer pour un demi-Ironman a émergé. « Au début, les gens me disaient que je ne pouvais pas faire ça, qu’il fallait que je commence par faire des courses plus courtes comme des sprints, des olympiques. Moi je voulais faire quelque chose de difficile. Je voulais faire quelque chose pour dépasser mes limites, car je me disais que ma nièce doit aussi dépasser ses limites », explique l’athlète.
Chaque session d’entraînement était dédiée à sa nièce, avec une photo d’elle toujours présente : « quand je faisais mes entraînements, j’avais toujours sa photo avec moi. » Elle ajoute, avec émotion : « Malheureusement la vie a décidé que les traitements ne seraient pas suffisants. Elle est décédée pas longtemps après mon premier demi-Ironman en 2015. »

Chaque session d’entraînement de Suzanne Poirier était dédiée à sa nièce, avec une photo d’elle pas trop loin. Photo gracieuseté

Défier la génétique
Dans sa famille, les maladies sont nombreuses : auto-immunes, cancers, maladies neuromusculaires et dégénératives. Le bagage génétique n’est pas favorable. « Mes parents sont décédés jeunes, tout comme certains de mes frères. C’est pour cela que j’ai continué à m’entraîner. Je voulais défier la génétique, mettre toutes les chances de mon côté en adoptant de saines habitudes de vie. », témoigne Suzanne Poirier.
Chaque année, elle complète un demi-Ironman et cette année marque le dixième. En 2018, un Ironman complet a été accompli, par défi personnel.

« C’est devenu une passion. C’est un petit clin d’œil à tous ceux qui ont quitté ma famille. J’ai la chance d’être en santé et de vivre dans un super environnement.»
-Suzanne Poirier

Une région propice à l’entraînement
Mont-Tremblant est devenu un terrain de jeu idéal. « Je suis fière de ma région. J’appelle ça mon ‘’club Med Mont-Tremblant’’, car on peut faire toutes les activités qu’on veut, se garder actif et avoir une belle communauté, » dit-elle avec enthousiasme. Suzanne Poirier est dentiste à Laval depuis plus de 30 ans. Elle est installée dans la région de Mont-Tremblant de manière permanente depuis 2020 et y travaille également comme dentiste depuis janvier 2024.
Faire la course ici, année après année, a permis de mieux connaître les défis du parcours. « La foule est extraordinaire, les bénévoles sont hors pair. Pour avoir fait des courses aux États-Unis, ça ne se compare pas. Ici, c’est unique, » remarque-t-elle.

Un bon défi cette année
Cette année, la course a été particulièrement difficile en raison des conditions météorologiques. « Je suis contente d’avoir ça dans mon bagage. J’ai traversé ça comme une guerrière. Ça me rend encore plus fière de moi, et ça me fait encore plus apprécier la chance d’être en santé, d’être active, pouvoir le faire pour tous ceux qui n’ont pas la chance de le faire. » Elle ajoute : « Les bénévoles étaient présents malgré la tempête. Ma famille m’attendait, et mon conjoint, pompier, était là pour me soutenir. La communauté de Mont-Tremblant se tient vraiment. »
La nage a dû être réduite pour des raisons de sécurité, mais cela n’a pas entamé sa détermination. « J’ai séparé ma course en trois sections, avançant une étape à la fois. » Elle ajoute : « Quand j’ai vu que la course était raccourcie je me disais : ‘Go, faut pas que j’arrête. Si je vois des gens qui paniquent, je vais paniquer.’ Je savais ce que je faisais, j’ai de l’expérience, c’est mon lac, je le connais. Plus tu avances, plus tu es proche de finir. J’entendais des gens qui avaient besoin d’aide, mais moi je me disais : ‘Go, nage.’ »
Elle complète, sur une note inspirante : « J’avais dans la tête la phrase que Pierre Lavoie nous disait, que c’est dans l’inconfort qu’on devient plus fort. C’est durant des journées comme ça qu’on se dit qu’on a surement gagné en force. »

Garder le sourire et inspirer
Elle affirme, d’un optimisme contagieux : « J’ai gardé le sourire tout le long, je savais que c’était possible et que j’allais traverser ma ligne d’arrivée. C’était mon but de finir à la ligne d’arrivée dans le temps prévu, avec un sourire, sans être blessé. Pour moi, c’était mission accomplie et je remerciais le ciel d’avoir pu vivre cette expérience-là. » « Dès que je suis arrivée, j’ai dit ‘mosus que j’aime ça, j’ai déjà hâte à l’année prochaine.’ », ajoute Suzanne Poirier.

Déjà inscrite pour l’année prochaine, elle ne montre aucun signe de ralentissement. : « Mon prochain demi-Ironman est prévu à la fin de l’été à Piopolis. » Questionnée sur son message aux autres, elle répond : « Se faire confiance, bien se préparer, et s’entourer de personnes compétentes. »

Photo FinisherPix

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