Dans la peau des non-voyants à la Polyvalente des Monts

  • Publié le 20 févr. 2023 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Martin Dumont

L’expérience est née parce que des élèves s’interrogeaient sur la signification d’une affiche évoquant le code braille à l’école. On a alors pu percevoir une certaine ignorance et de l’incompréhension au sujet de la réalité d’Aurély Ouellette, une élève non-voyante qui a amorcé en septembre son parcours au secondaire. « Le manque de connaissances peut parfois amener les gens à juger », explique l’éducatrice spécialisée en Braille, Caroline Baron.

Mme Baron qui accompagne Aurély depuis qu’elle a 5 ans, aurait alors proposé à la jeune fille de poser un geste concret pour contribuer à changer les choses. « Je lui ai rappelé qu’on s’était donné comme mandat d’enrichir les connaissances des élèves pour les sensibiliser aux différences. », explique l’éducatrice.

ID2

C’est de cette collaboration que le comité ID2 ( l’exposant rappelant que chaque élève qui enrichit ses connaissances devient un agent multiplicateur) a été mis sur pied avec la complicité d’une dizaine d’élèves de la Polyvalente. Le but du regroupement est d’augmenter les connaissances sur les différences comme l’anxiété, l’ethnie, les troubles de langage, la surdité, la non-voyance, l’autisme, ainsi que les différences physiques et d’autres signes distinctifs afin de favoriser le partage et l’inclusion. « Plus on va donner de l’information, plus il sera facile de développer de l’empathie et de valoriser les élèves qui vivent ces situations », précise Caroline Baron.

Un dîner dans le noir

La première activité de sensibilisation s’est tenue au local de la Maison des Jeunes installé à la Polyvalente des Monts alors que des élèves volontaires, accompagnés d’un autre lui servant de guide, devaient passer l’heure du dîner les yeux bandés afin de s’immiscer dans la peau d’une personne non voyante.

L’activité qui s’est déroulée en plusieurs étapes offrait différents défis aux participants. Qu’il s’agisse de trouver son jus, de manger, de se débarrasser de ses déchets, de circuler dans le local, d’écrire son nom au tableau ou de tenter de lire un livre en braille, à chacune des étapes, Aurély et Caroline ont donné quelques trucs à ceux et celles qui se prêtaient au jeu. « Il ne faut surtout pas paniquer et avoir confiance en votre guide. On cherche le fait que vous soyez à l’aise, même si tu as un bandeau. Il ne faut donc pas hésiter à poser des questions », explique Aurély.

Aurély, Sarah-Jeanne et Juliette sont bien heureuses de leur expérience.(Photo L’Info du Nord-Martin Dumont)

Devenir autonome

La jeune fille insiste pour dire que les guides sont présents pour décrire et non le faire à la place des participants. « On veut que la personne soit la plus autonome possible et qu’elle apprenne à faire les choses à sa façon. Si le guide fait les choses à notre place, on ne développe pas notre indépendance », témoigne avec aplomb la jeune fille qui rappelle que la confiance en soi qui vient avec l’autonomie réduit beaucoup l’anxiété des personnes privées de la vue.

Guidés par ses émotions

Si l’expérience se déroule bien pour la plupart des participants, d’autres réalisent rapidement l’ampleur de la tâche. « Ce n’était pas la meilleure idée du monde d’apporter de la soupe », s’exclame Antoine en réalisant qu’un geste banal comme porter sa cuillère à sa bouche devient une aventure quand la vue n’est plus disponible pour nous guider.

À la table voisine, Julianne apprécie son expérience en tant que guide, même si elle confie avoir quelques inquiétudes. « On ne se connait pas beaucoup, j’ai peur qu’elle ne soit pas en totalement en confiance avec moi ».

Pourtant, si on demande à Sarah-Jeanne, sa partenaire qui porte le bandeau, rien n’y paraît. « Je me sens confiante et détendue. J’aime avoir le bandeau, c’est relaxant. », affirme la jeune fille qui ajoute avoir voulu vivre cette expérience pour se mettre plus facilement à la place des autres.

Comme quoi vivre la réalité d’un autre, l’espace d’un instant, permet de réaliser que parfois, on peut juger un peu trop vite.

 

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