Le maire Broué perd la vue l’espace d’un instant

  • Publié le 10 févr. 2025 (Mis à jour le 13 avr. 2025)
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Le maire a réalisé un parcours à la canne blanche, les yeux bandés, pour expérimenter les sensations d’une personne non-voyante en déplacement. « Ça m’a fait réaliser que, quand tu arrives dans un endroit qui a plein de monde, souvent tu regardes les gens, mais tu n’écoutes pas trop. Mais là, les yeux bandés, tu as les sens aux aguets. J’entendais tout. Ça m’a aidé à comprendre les difficultés que les non-voyants peuvent avoir dans une foule, dans un centre-ville, sur nos trottoirs. Ça m’a allumé », explique M. Broué.

Tout au long du parcours, divers éléments ont été mis en place pour solliciter les autres sens : une branche d’arbre frôlant le visage, des odeurs dispersées dans l’air. « Alors, le but de ça, c’est vraiment de sensibiliser les instances municipales, pour leur permettre de prendre conscience de ce qu’ils ont à améliorer dans leur ville pour qu’elle devienne accessible », souligne Jocelyne Labelle, directrice générale de l’APHVAL.

Des plaques podotactiles

À la fin du parcours, le maire a pu expérimenter les plaques podotactiles, des dispositifs installés dans les espaces publics pour aider les personnes malvoyantes à se repérer. Alphonso Gonzalez Rivera, manufacturier de ces plaques, les décrit ainsi : « Ce sont des produits de sécurité pour les personnes qui sont malvoyantes. Dans les villes, elles sont souvent installées dans les bateaux pavés, sur les trottoirs avant de rentrer dans la rue. Ça indique à la personne qui est malvoyante qu’il y a un changement d’élévation ou qu’elle est proche de la rue. S’il n’y a pas de plaques, ça peut être dangereux. »

Des services insuffisants

Au-delà de la sensibilisation, l’APHVAL a profité de cette édition de la Semaine de la canne blanche pour dénoncer l’état des services de réadaptation en déficience visuelle dans les Laurentides. Grâce à une demande d’accès à l’information, l’APHVAL a obtenu ces chiffres : il faut 12 mois pour obtenir des services d’adaptation à la vie quotidienne et 18 mois pour obtenir des services d’orientation et en mobilité dans les Laurentides.

« Les budgets sont gelés depuis 11 ans, mais la population grandit dans les Laurentides et est de plus en plus âgée. Donc, on voit apparaître des diagnostics et on n’a pas de solution, on n’a pas de ressources pour pouvoir les aider. Ça fait que nous, on est un peu comme le tissu social, et on travaille avec le CISSS. Eux débordent, nous, on retient. On essaie de développer des cours d’entraide, des rencontres d’entraide, des cafés-rencontres, des conférences, des groupes. Tout ce qui a un rapport avec leurs besoins, finalement », déplore Jocelyne Labelle.

La fermeture de la clinique d’ophtalmologie de Mont-Laurier a exacerbé le problème d’accès aux soins. « Il y en a beaucoup de gens de Mont-Laurier qui sont obligés de descendre à Sainte-Agathe pour une injection. Il y a un engorgement à Sainte-Agathe, et les ophtalmologistes sont débordés », ajoute-t-elle.

L’APHVAL espère que ces actions de sensibilisation inciteront les municipalités et les instances gouvernementales à améliorer l’accessibilité et les services pour les personnes en situation de déficience visuelle.

« Ça m’a aidé à comprendre les difficultés que les non-voyants peuvent avoir dans une foule, dans un centre-ville, sur nos trottoirs. Ça m’a allumé », explique M. Broué.

-Fédéric Broué, maire de Sainte-Agathe-des-Monts

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