Sandra Lafontaine, une détermination à toute épreuve

  • Publié le 3 nov. 2025 (Mis à jour le 3 nov. 2025)
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La coureuse Sandra Lafontaine - Photo Gracieuseté
La coureuse Sandra Lafontaine – Photo Gracieuseté

Première canadienne à avoir complété l’immense défi de terminer un grand chelem, une épreuve de 4 courses totalisant 1500 km, l’agathoise infirmière à l’urgence Sandra Lafontaine a un message important à transmettre.

Sandra Lafontaine est un véritable phénomène. Très déterminée, sa personnalité énergique impressionne. « Ça fait 11 ans que je cours. Je faisais de la marche en montagne et en forêt, puis un collègue médecin m’a conseillé de m’inscrire à un marathon, pensant que je serai bonne pour ça, raconte-t-elle. Elle se met alors très vite à la course; un peu trop vite en fait. J’ai développé une petite synovite (inflammation) de hanche, parce qu’il faut courir graduellement, alors que moi je me suis lancée d’un coup. » Quelques mois plus tard, la coureuse fait un demi-marathon, puis un autre en août, avant de participer au marathon de Montréal en septembre et de faire sa première course en sentier (ultra trail) à Bromont. Tout s’enchaîne rapidement à des niveaux de plus en plus élevés, sur des distances plus ou moins longues dans différents pays, y compris en Martinique.

Pionnière canadienne

Entre l’automne 2024 et avril 2025, Sandra réussit deux épreuves que peu de participants parviennent à terminer, dont un grand chelem, c’est-à-dire quatre courses qui totalisent 1500 kilomètres. « Nous sommes cinq à avoir réussi ces courses et je suis la première personne canadienne, homme et femme confondus, à avoir complété ce défi, poursuit la sportive de 49 ans. La dernière, l’Arizona Monter m’a pris 152h et on a droit à 170h; il y a des quotas à respecter, sinon on est éliminés », explique-t-elle.

Pendant cette course, l’athlète a eu les pieds défoncés, tellement le sol était sec et difficile; « J’avais des ampoules, mes pieds brûlaient; à un moment je faisais 2 kilomètres, puis je m’arrêtais 10 minutes, parce que j’étais plus capable d’avancer tellement j’avais mal. Beaucoup de gens auraient arrêté avec mon état de pieds, mais moi j’ai une grande détermination et c’est dans la tête que ça se passe. Selon elle, on apprend à vivre avec la souffrance et elle explique aussi que dans ce sport, on alterne la marche, la course, alors on écoute notre corps. « Je ne sors pas de là brisée… même si les pieds c’est autre chose. Ils vont enfler et ils n’acceptent pas de souliers pendant un certain temps. C’est magnifique de voir comment le corps humain réagit ».

À la douleur, s’ajoute la fatigue. « Quand on commence à zigzaguer, ça devient dangereux; alors moi, je me couche sur le bord du chemin en mettant mon sac d’hydratation comme un oreiller, puis je mets mon manteau, mon cellulaire sur moi avec une alarme au bout de 15 minutes pour faire une micro-sieste et je repars! »

Les tempêtes, le froid, la pluie, la canicule, la boue, le sol glissant, mou, dur, rocailleux, en pente : dans ce sport, il faut faire avec les conditions météorologiques, la nature et la topographie du terrain, ce qui peut être épouvantable. C’est ce qui rend les épreuves difficiles, mais c’est aussi ce qu’aime la sportive. « C’est mon moteur de vie, un besoin. Si je n’avais pas ces courses-là, je m’éteindrais. Pour elle, ces courses en sentiers sont meilleures pour la santé que le marathon, qui incite souvent les gens à aller dangereusement au-delà de leurs possibilités en courant sur de l’asphalte. « L’avantage de la course en sentier, c’est qu’on apprend à gérer quand on doit marcher et quand on doit courir parce qu’il y a des techniques. »

 

 

 

 

Découvrir la planète

Dans ces courses-là, les gens sont souvent accompagnés d’une équipe ou d’un accompagnateur. Mais pas Sandra Lafontaine. « Je fais mes sacs, je prépare mes affaires, je suis toute seule. Il y a des bénévoles, bien sûr, mais moi, je n’ai personne pour m’aider et je dors dans une tente ou à terre n’importe où. Je me sens encore plus fière de réussir ça en faisant mes choses par moi-même ».

Les efforts de Sandra sont récompensés par ses records, mais aussi parce qu’elle se fait des amis venus du monde entier pendant ses courses et qu’elle en profite pour visiter en même temps les régions où elle se trouve, en prenant des congés différés.

Elle a déjà quatre ans de planifiés. « Pour certaines courses, c’est premier arrivé, premier servi et on peut être 1000 en attente ». Elle est 158e sur une liste d’attente de 810 pour sa prochaine course, mais elle est confiante et tout est prévu comme si elle était sûre d’y participer.

La coureuse Sandra Lafontaine – Photo gracieuseté

Tout le monde en marche

Sandra Lafontaine est une athlète de haut calibre, mais elle informe qu’il existe des courses pour tous les niveaux. « Je veux passer le message qu’il n’y a pas de sous-distance. L’important, c’est de courir ou marcher. Il y a tellement de gens sédentaires; je souhaite faire connaître ce sport qui est de plus en plus populaire, mais pas juste les ultras. Faire de la randonnée, c’est génial. Pour moi, l’important, c’est surtout de bouger et ça donne un objectif », conclut-elle.

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