Protéger nos lacs : un geste simple contre un enjeu de taille

  • Publié le 14 avr. 2025 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

Saviez-vous qu’un simple crustacé ou une plante aquatique ramenée d’un lac à un autre peut bouleverser un écosystème au complet? Caroline Dionne, chargée de projet Eau et Lacs au Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides), le rappelle: « Le myriophylle à épis est présent dans une cinquantaine de lacs dans les Laurentides. On a également la présence de quelques autres plantes aquatiques exotiques envahissantes, comme le potamot crépu et l’hydrocharide grenouillette. »

Et ces espèces ne sont pas les seules à s’installer discrètement sous nos embarcations. « On observe également depuis quelques années la vivipare chinoise, un mollusque d’eau douce. Le cladocère épineux, un petit crustacé d’eau douce, a été observé pour la première fois dans les Laurentides en septembre 2024 dans le réservoir de Baskatong. » Son arrivée, bien que récente, suscite beaucoup d’inquiétude. « Cette espèce est particulièrement inquiétante, car elle a d’importantes répercussions écologiques, notamment sur les populations de poissons », précise Mme Dionne.

La propagation : les embarcations

Ces espèces exotiques envahissantes (EAE) se propagent principalement par le déplacement des embarcations d’un plan d’eau à un autre sans nettoyage adéquat. « C’est vraiment comme ça qu’il y a les espèces aquatiques qui sont propagées. C’est les embarcations qui sont non nettoyées, qui vont se déplacer d’un plan d’eau à l’autre. » Caroline Dionne insiste : « Il est important de bien inspecter, vider, laver et sécher TOUT ce qui touche à l’eau (embarcations et équipement). On encourage également les gens à utiliser l’eau chaude (60 degrés Celsius et plus) et la haute pression (2800 psi) pour bien éliminer tout organisme. »

De grandes conséquences

Les conséquences sont multiples, explique Caroline Dionne : « Une espèce envahissante va souvent se propager au détriment des autres espèces indigènes. Ça va vraiment modifier la chaîne alimentaire. » Et ce déséquilibre ne s’arrête pas là. Il touche aussi les humains. « Si on a du myriophylle à épis dans un lac qu’on est propriétaire riverain, la valeur foncière de notre maison va diminuer. On parle d’une diminution de 20 % quand même », ajoute-t-elle.

Les impacts sont aussi sociaux : baignade entravée, navigation restreinte, baisse des populations de poissons et donc de la qualité de la pêche. « Il y a vraiment des impacts sur nos vies. »

L’importance de la prévention

Alors que faire? Une opération de contrôle réussie peut coûter près d’un million de dollars, selon Mme Dionne. C’est pourquoi la prévention est essentielle : « Soit on lave notre embarcation au début et on évite l’introduction et la propagation, soit on ne lave pas nos embarcations et on se ramasse avec une EAE. »

« On croit vraiment à ça, à faire le transport des connaissances pour que les gens soient capables de reconnaître les EAE. Parce que si on est capable d’identifier une espèce, dès qu’elle est arrivée, on a plus de chances de pouvoir agir rapidement et de l’éradiquer. »

Un répertoire des stations de lavage

Pour faciliter la vie des plaisanciers et encourager les bons gestes, le CRE Laurentides a aussi mis en ligne un répertoire des stations de lavage au Québec. « C’est une carte interactive qui permet de voir toutes les stations de lavage et ça donne des informations sur les heures d’ouverture, les coûts, s’il y a quelqu’un qui est là pour aider au nettoyage. »

Le plus grand défi aujourd’hui? « Je pense que c’est vraiment de propager le message, de sensibiliser les gens à faire ce geste-là. Toujours vaut mieux prévenir que guérir. Le lavage des embarcations, c’est la prévention. » Un geste simple, pour éviter des conséquences durables.

Photo Médialo – Archives

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