Jaxon veut aller à l’école en paix

Après que son fils ait été agressé par une élève à la récréation, une mère dénonce le manque de surveillance à l’école primaire Fleur-des-Neiges à Sainte-Agathe-des-Monts et craint de plus en plus pour la sécurité de son enfant.
« Je ne veux plus l’envoyer à l’école. L’école est censée garantir sa sécurité », martèle à quelques reprises Naomi Audy, la mère de Jaxon, 9 ans en 3e année du primaire à Fleur-des-Neiges.

Vers la mi-mai, alors qu’il jouait dans la récréation avec d’autres amis, une jeune élève lui aurait assené la pointe d’un crayon directement dans l’œil. Depuis, l’oeil gauche de son enfant lui cause des problèmes de vision. Il voit double, flou à l’occasion et perçoit avec difficulté la lumière du jour. Il en est déjà à son troisième rendez-vous avec un spécialiste de la vue.

Mme Audy décide prendre parole, car ce n’est pas le premier incident auquel son enfant est confronté à cette école. Deux mois avant, son fils a eu le bras dans le plâtre en raison d’une altercation avec un autre élève, raconte-t-elle. « Ce n’est pas normal que mon fils se fasse battre dans la cour d’école ».

Le père répond

Le père de l’enfant responsable de l’agression affirme quant à lui avoir informé l’école à plusieurs reprises des problèmes de sa fille. «  L’école ne sait pas gérer des enfants comme la mienne en difficulté. Eux-mêmes me l’ont dit », accorde-t-il. Ce dernier a également fait une plainte à l’école concernant le manque de services pour les élèves avec un Trouble de déficit de l’attention avec/sans hyperactivité (TDAH).

Plaintes

La mère du petit garçon blessé n’est pas « fâchée » contre l’assaillante de son fils, mais souhaite que les choses changent pour le bien des autres élèves à cet établissement scolaire.

«J’ai fait une demande pour changer d’école. Lorsque je lui ai dit qu’il restait encore deux mois à aller à l’année scolaire. Il s’est mis à pleurer en me disant : ‘’maman je ne tougherai(sic) pas deux mois‘’ »,raconte-t-elle.

Une plainte en bonne et due forme a été déposée au Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL) et à la Sûreté du Québec(SQ).

Joint à cet effet, le porte-parole de la SQ, Marc Tessier, indique avoir bien reçu ladite plainte, mais indique que les faits ne sont pas judiciables pour une personne âgée de moins de 12 ans.

Plus de surveillance dès l’an prochain

Selon le directeur général du CSSL, Sébastien Tardif, il n’y aurait pas plus « d’événements particuliers » rapportés à l’école Fleur-des-Neiges que dans les autres écoles du CSSL. De janvier à juin 2022, le CSSL a reçu trois plaintes d’intimidation conformément au Règlement des plaintes formulées par les élèves ou leurs parents, en hausse d’une pour la même période l’an dernier.

Selon ses informations, au moment de l’incident, il y avait 178 élèves à l’extérieur. Quant à la surveillance, il y avait 2 surveillants, une technicienne en éducation spécialisée et (T.É.S) et deux membres de la direction. « Il y avait un ratio d’un adulte-surveillant sur 36 élèves. La norme est de 1 pour 75 », dit-il.

Quant à l’élève responsable de la récente agression, elle a reçu une suspension de cinq jours et ne doit plus être en contact avec les autres élèves.

Le directeur général considère toutefois que l’incident est «préoccupant et comprend que l’événement peut être inquiétant pour les parents».

«On doit assurer la sécurité des élèves. Pour celui (ou celle dans le cas présent) qui a posé le geste, on doit l’aider. On doit le soutenir afin que ça ne se reproduise pas», indique-t-il.

M. Tardif ajoute du même souffle que le conseil d’établissement de l’école primaire en question a décidé de réduire le ratio élèves-adultes à 1 pour 50 au lieu de 1 pour 75.

« Nos surveillants auront une formation plus particulière en gestion des comportements », conclut Sébastien Tardif.

Au moment d’écrire ces lignes, la direction de Fleur-des-Neiges n’avait pas encore répondu à notre demande d’entrevue.