Ces artistes qui se relèvent grâce au soutien

Carmen Abdallah consacre depuis 18 ans toutes ses énergies à son métier de potière. Elle s’est installée à Val-David en 2010 et y tenait son atelier depuis 9 ans. La renommée de son travail avait un impact local dont l’écho se faisait aussi ressentir à un peu partout comme en témoignait son carnet de commandes bien rempli. « J’ai des contrats à Québec, en Colombie-Britannique, à Toronto, à Ottawa, Montréal et Val-David bien sûr ».

En plus de son équipement et de son inventaire, l’artiste déplore surtout la perte d’un espace qui lui permettait d’exprimer qui elle est vraiment. « En plus d’être mon lieu de création et de travail au quotidien, l’atelier un endroit où mes amis venaient me raconter leurs problèmes, où ils venaient me dire bonjour avec un café en passant. C’était un lieu rassembleur où les gens se sentaient groundés », témoigne la céramiste.

Un choc

Pour Jonathan Léon, dont l’atelier avait pignon sur la rue de l’Église depuis 17 ans, le choc a aussi été difficile à vivre: « Il y a eu mort d’homme. Peter était beaucoup aimé de la communauté. Il a eu un gros impact pour les gens de Val-David. Les premiers jours, ça été difficile. Mais je suis de nature résiliente […] À un moment, j’ai réalisé que la boutique Lolipop, l’atelier Lolipop, les bijoux Lolipop, Lolipop, ce n’est pas ça. Lolipop, c’est moi qui a tout créé ça. Peu importe où je serai, j’ai besoin de m’exprimer à travers le verre, je me sens privilégié de continuer à pouvoir faire ça », mentionnait l’homme sur les médias sociaux.

Solidarité

Selon Carmen Abdallah, l’atelier d’un artisan est un espace intime et sacré difficilement déplaçable et très difficilement remplaçable.
« Je n’ai aucune idée ce qui arrivera par la suite. Trouver un local abordable dans un contexte inflationniste où il y a une pénurie n’est pas chose facile. C’est plate, mais le plus pressent, c’est de l’argent qu’il me faut. C’est difficile de demander ça. J’ai reçu beaucoup d’aide. Les gens m’ont envoyé plein de choses, j’ai parti un GoFoundMe, mais rien de ça n’est évident », témoigne la céramiste.

Pour Jonathan Léon, l’événement lui aurait permis de faire une pause et de constater tous les accomplissements qu’il a réalisés tout au long de son aventure : « J’ai réalisé de belles choses en 17 ans. Les gens ont été tellement généreux avec moi. Je n’ai jamais baissé les bras… malgré le fait d’avoir tout perdu matériellement. J’ai une famille, des ami(es), des connaissances, des clients et de purs étrangers extraordinaires qui m’entourent, me supportent, m’encouragent et m’aident financièrement. Étant enfant unique, plutôt habitué à être centré sur mon univers, je n’avais jamais vécu ça ».

Hommage au défunt

Un hommage au défunt qui a péri dans l’incendie qui s’est déroulé le 20 mars a eu lieu le samedi 1er avril à l’église de Val-David.

La Sureté du Québec mentionnait dans la semaine du 27 mars que des analyses ADN sont en cours pour confirmer l’identité du corps retrouvé dans les décombres. Si cela n’a pas été prouvé, tout indique qu’il s’agit du locataire des lieux.

Selon les informations recueillies par la SQ, le locataire dont le logement était situé à l’arrière avait l’habitude d’allumer des lampions dans son logement. Si rien n’a encore été prouvé en ce sens, il s’agit de la thèse qui est présentement la plus probable pour expliquer la naissance du brasier. Aucun indice ne porte à croire qu’il s’agisse d’un incendie criminel.