Scientifiques en devenir grâce à la robotique

Publié le 30 juin 2022 par Martin Dumont

Publié par

Martin Dumont

Journaliste | mdumont@medialo.ca

Marcher, courir, lancer un ballon sont des activités banales à la portée de la plupart des gens. Et si on vous disait qu’un robot est en mesure de faire tout ça? Et que des jeunes aient conçu des robots dotés de telles capacités, ne seriez-vous pas curieux d’en savoir plus ?

À leur première année dans le programme, les membres de Team Gravity basée à Val-Morin et Sainte-Agathe ont remporté le premier prix provincial du concours FIRST dans leur catégorie.(Photo: gracieuseté)

C’est l’organisme FIRST qui signifie « Favoriser l’Inspiration et la Reconnaissance des Sciences et de la Technologie », qui est en grande partie à l’origine de cet engouement pour la robotique qui se propage dans plusieurs écoles à travers le Québec et à travers le monde.

« Nous essayons de démocratiser les sciences en intéressant les jeunes à la robotique. » , soutient Martin Regimbald, directeur des opérations et des programmes Défi Techno FIRST.

Des écoles impliquées

Selon M. Regimbald, la majorité des équipes qui composent FIRST provient du milieu scolaire où l’on pratique des activités de robotiques en parascolaire. Il existe aussi des regroupements communautaires, comme celui de Sainte-Agathe qui a remporté le premier prix provincial dans sa catégorie.

A la portée de tous

« De 4 ans jusqu’en secondaire 2, les jeunes sont initiés à la robotique avec la technologie Lego. On parle quand même de robotique. Il y a des modules programmables, on fait bouger des moteurs pour capter la lumière, etc. », explique Martin Regimbald.

À partir de la troisième secondaire, les robots deviennent plus complexes. Ils sont habituellement composés de métal avec plus de composantes électroniques. « Les jeunes apprennent à dessiner leurs pièces sur ordinateur, les faire imprimer sur les imprimantes 3D […] Tout ça prend de l’argent, c’est pourquoi dans nos programmes plus avancés on valorise l’aspect entrepreneurial en donnant des ressources aux élèves pour faire un plan d’affaires, bâtir des partenariats pour obtenir du financement ». Tout au long du processus, les jeunes sont accompagnés d’un adulte, un prof, un mentor ou un professionnel qui travaille dans le domaine, ce qui leur permet de gagner rapidement en confiance.

Un événement important

Dans la compétition annuelle, les équipes doivent relever un défi qui ressemble au sport. L’idée est de lancer un thème qui se décline en 5 jeux différents en fonction de leur programme. Chaque année, le thème amène les jeunes à repenser leur prototype, de cette façon les nouveaux défis poussent les ingénieurs à se dépasser constamment. Au cours de la compétition, les équipes doivent composer des alliances pour coopérer avec d’autres équipes et leur robot dans un défi technique, ce qui encourage les jeunes à collaborer au lieu de chercher à intimider les autres pour gagner.
« Au terme de la compétition, les prix sont remis en fonction des performances des robots et des résultats d’entrevues qui permettent d’évaluer l’esprit d’équipe les compétences entrepreneuriales des participants » , affirme Martin Regimbald.

Des chiffres éloquents

Selon les études réalisées par FIRST au Québec, les jeunes qui sortent des programmes FIRST au secondaire sont deux fois plus nombreux à entreprendre une carrière dans un domaine relié à la science par la suite.

Les filles représentent environ 33 % des participants au programme FIRST, mais la tendance est à la hausse. « Les jeunes filles qui font partie du programme ont un énorme potentiel pour développer des études supérieures en science et technologie. Le fait de participer au programme leur permet de gagner en confiance et en leadership, par la suite, elles ont plus de facilité à faire leur place dans un milieu où dominent encore les hommes, c’est pourquoi nous travaillons très fort pour intéresser les filles à nos programmes », conclut M. Regimbald.

Le programme en chiffres :

– Au Québec, en 2022, c’est 7 018 jeunes, répartis dans 453 équipes;

– Au Québec, depuis 2010, plus de 40 000 jeunes dans 16 régions et plus de 5 000 coachs et mentors; 100 000 heures d’implication bénévole et 20 millions en investissement;

– Dans le monde, 318 000 jeunes dans 90 pays et plus de 2 500 bourses d’études.

Post Views: 86