COVID-19 et changement de structures
Une année de grand ajustement pour l’éducation dans la région
L’année 2020 n’aura épargné personne, et surtout pas le monde de l’éducation. L’encre au bas de l’acte abolissant les commissions scolaires n’était pas encore sèche que la pandémie s’abattait sur nos écoles.
Bien qu’il soit entré en poste seulement en juin, le nouveau directeur général du Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL), Sébastien Tardif, a été aux premières loges toute l’année pour ajuster, en temps réel, la réalité scolaire à celle de la COVID-19. « Tout a commencé en février avec l’abolition des commissions scolaires, qui s’est faite vite même si c’était le fruit d’une grande réflexion et d’un long débat. On n’avait pas eu le temps de se réorganiser que le premier confinement a été décrété. Même si les écoles étaient fermées, il a fallu organiser les services de garde d’urgence et se réajuster souvent, parce qu’on recevait beaucoup de consignes contradictoires au début. C’était un peu le chaos », rappelle-t-il.
Puis, en mai, c’est le retour graduel à l’école pour les élèves du primaire. Selon M. Tardif, le principal défi, pour les enfants comme pour les membres du personnel, a été de s’ajuster à toutes les nouvelles mesures sanitaires. Les élèves du secondaire ont d’ailleurs été confrontés à la même problématique lors de leur propre retour en classe, à la fin août. Le directeur général croit que c’est en bonne partie pour ça que les jeunes ont eu autant mauvaise presse cet automne dans les médias.
« Nos ados étaient contents de se retrouver, il a fallu gérer ça. Dans l’ensemble, les règles étaient bien respectées dans les classes et sur le terrain de l’école, c’est quand ils mettaient un pied sur le trottoir qu’on les voyait s’attrouper et enlever leurs masques. C’était un peu décourageant, car on n’avait pas de pouvoir en-dehors du terrain de l’école. Mais avec le temps, ça s’est résorbé et le message a fini par passer », soutient-il.
Le sprint de l’été
Autre défi qui a passé sous le radar pour la majorité des gens, les travaux d’infrastructures nécessaires dans les écoles ont commencé en retard cet été, les appels d’offres ayant tardé en raison de la COVID-19. Quand on pense que chaque année, le CSSL a seulement deux mois pour les réaliser, c’est presque un miracle que tous les chantiers aient rentré dans les temps.
« Ç’a mis une grosse pression sur notre Service aux ressources matérielles, mais je leur lève mon chapeau, ils ont réussi, déclare Sébastien Tardif. Le Service des ressources humaines aussi a dû mettre les bouchées doubles à l’été, il fallait recruter massivement de nouveaux employés. Les équipes-écoles ont fait un travail extraordinaire. »
Une rentrée mouvementée
Puis est venue la rentrée, qui s’est somme toute bien déroulée. Il n’y a que sur le plan du transport scolaire que ç’a accroché. Il faut dire que les directives de Québec exigeant d’abaisser le nombre d’élèves à 48 dans les autobus, plutôt que 72, sont arrivées à la dernière minute.
« Il a fallu tout réorganiser nos trajets d’autobus, mais sans avoir plus d’autobus et plus de chauffeurs, raconte le directeur général. La seule solution était donc d’augmenter le nombre de trajets et de changer les horaires d’écoles. »
« Je tiens à remercier tout le monde pour leur résilience, le contexte était difficile et tout le monde a fait de l’excellent travail. Je vois que nos gens sont fatigués, mais grâce à eux, on peut dire mission accomplie. »
-Sébastien Tardif
Bien que plusieurs écoles du CSSL aient connu des éclosions de COVID-19 cet automne, la région a été épargnée longtemps, comparée à d’autres régions. Chaque fois, il a fallu basculer en enseignement à distance en 24 heures, et ç’a réussi chaque fois, selon M. Tardif.
Et 2021?
Maintenant que 2020 s’efface, le CSSL entame 2021 avec deux priorités. La première est d’assurer la santé et sécurité de tous ceux qui fréquentent ses écoles, et ça vaut autant pour la COVID-19 que pour les enjeux de sécurité routière autour des écoles, en particulier la Polyvalente des Monts à Sainte-Agathe.
La deuxième concerne la qualité des apprentissages. « Pour l’instant, le décrochage ne semble pas en hausse, c’est une bonne nouvelle. Mais c’est sûr qu’on va mettre beaucoup d’énergie pour faire des plans de rattrapage des apprentissages, surtout pour nos élèves les plus vulnérables. Il faut limiter les retards scolaires causés par la pandémie le plus possible, il n’y a aucun compromis à faire là-dessus », conclut le directeur général Tardif.
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