Nuit des sans-abris, une communauté agathoise solidaire  

  • Publié le 20 oct. 2025 (Mis à jour le 20 oct. 2025)
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La troupe de percussions Bataka a accompagné la marche de solidarité de la Nuit des sans-abris.

La troupe de percussions Bataka a accompagné la marche de solidarité de la Nuit des sans-abris.
Photo Médialo-Emmanuelle Mozayan-Verschaeve 

 
La troupe de percussions Bataka a accompagné la marche de solidarité de la Nuit des sans-abris. La troupe de percussions Bataka a accompagné la marche de solidarité de la Nuit des sans-abris. Photo Médialo-Emmanuelle Mozayan-Verschaeve   

L’événement La Nuit des sans-abris, qui s’est déroulé vendredi dernier à la place Lagny à Sainte-Agathe, a rassemblé de nombreux citoyens de tous âges. Marche commémorative, prestations musicales, conte pour enfants, breuvages et repas chauds : tout était organisé pour assurer une soirée à la fois chaleureuse, émotive, ludique et instructive.  

Chapeautée par des organismes de la région, la Nuit des sans-abris est vouée à sensibiliser la population à l’itinérance, à en parler plus afin de lever le voile sur la situation. « On voudrait que les gens ouvrent les yeux sur cette réalité », souligne Nathalie Samson, adjointe à l’accueil de Cap Emploi et membre du comité organisateur de la Nuit des sans-abris à Sainte-Agathe-des-Monts. C’est la 36e édition depuis le tout début de l’événement dans les Laurentides. « Depuis trois ans, c’est-à-dire après la COVID où tout était arrêté, on a la particularité d’alterner entre Sainte-Adèle et Sainte-Agathe et chaque année, des partenaires du milieu se regroupent pour couvrir l’événement. « On a la chance à Sainte-Agathe d’être soutenus par la Ville, qui nous offre le local à la place Lagny gratuitement, ainsi que des travailleurs qui montent nos chapiteaux. » 

À un fil de l’itinérance 

 La problématique de l’itinérance a augmenté depuis la pandémie, notamment celle que l’on dit « cachée ». « Ce sont les gens qui vivent temporairement dans des centres, dans leur voiture, qui vont dormir chez un ami, puis un autre et finissent par épuiser leur réseau…, poursuit Mme Samson. C’est difficile à répertorier parce que ce n’est pas écrit dans leur front qu’ils sont itinérants. À Cap Emploi, on aide les gens à retourner sur le marché du travail et certains sont en situation d’itinérance dans notre clientèle, mais c’est quand ils se confient qu’on l’apprend. » 

Et puis, beaucoup sont à risque de basculer rapidement. « On dit que le visage de l’itinérance a changé et c’est vrai. Les gens qui vont maintenant à la banque alimentaire ne sont pas nécessairement ceux qui sont sur l’aide sociale. Ils arrivent à payer leur loyer, mais rien d’autre. Les personnes qui vivent des violences conjugales peuvent aussi se retrouver démunies. » 

Nathalie Samson, adjointe à l’accueil de Cap Emploi et membre du comité organisateur de la Nuit des sans-abris à Sainte-Agathe-des-Monts. 
Photo Médialo-Emmanuelle Mozayan-Verschaeve

 Comprendre pour mieux tolérer 

Lors de l’événement, plusieurs kiosques accueillaient des organismes communautaires qui présentaient leurs services à la population, comme L’Écluse des Laurentides, dont les travailleurs de rue rejoignent les personnes en rupture sociale. Cynthia Guérette est nouvellement arrivée à Sainte Agathe, tandis que Mathieu Leclerc est en poste pour cet organisme à but non lucratif dans les secteurs de Sainte-Adèle, Saint-Sauveur et Piedmont.  

Il constate une augmentation du nombre de personnes en situation d’itinérance dans ses secteurs cette dernière année. « Le manque de logements abordables, de ressources en hébergement est en enjeu, puisque pour le moment il y en a juste une à Saint-Jérôme, informe-t-il. À Sainte-Adèle, une halte climatique où les gens pourront se réchauffer l’hiver et se rafraîchir l’été devrait ouvrir dans quelques semaines. » Parmi les dons recherchés, les tentes et les sacs de couchage sont toujours bienvenus parce que malheureusement, il y a des gens qui dorment dehors. Selon M. Leclerc, il faudrait une plus grande tolérance au niveau des municipalités et des citoyens, car les itinérants doivent se cacher pour ne pas être délogés. 

 

 

Solutions envisagées 

Avant les festivités, le maire de Sainte-Agathe, Frédéric Broué, a informé qu’un projet est en cours : « C’est le même projet qui était supposé être là y a deux ans et qui avait été retardé à cause du financement. Cette fois, le gouvernement a trouvé l’argent et on travaille avec La Hutte de Saint-Jérôme (hébergement d’urgence) pour trouver un emplacement. On travaille aussi avec le CISSS (Centre intégré de santé et de services sociaux) et le bureau de la ministre France-Élaine Duranceau. Il faut que ce soit un projet communautaire pour aider à la réintégration des sans-abris dans la société. Et la collaboration est nécessaire. »  

Rappelons-le, Sainte-Agathe offrait jadis un refuge aux personnes en situation d’itinérance; La Croisée des Laurentides. Cet endroit a dû fermer ses portes au printemps 2024. Le bâtiment a été démoli pour laisser place à la future caserne d’incendie. 

Présence en croissance 

Le maire a ouvert la marche de solidarité animée par la troupe de percussions Bataka qui s’est terminée par une minute de silence devant le lac des Sables, afin de commémorer les personnes itinérantes décédées. L’organisatrice Nathalie Samson a pu constater que le nombre de participants était en augmentation cette année et que plusieurs familles étaient présentes. « Nous avons voulu sensibiliser les tout-petits à la cause, alors on a ajouté l’heure du conte à la programmation. » D’autres activités de sensibilisation adaptées aux enfants ont été mises en place et cette soirée festive a été ponctuée de trois autres prestations musicales de chanteurs de la région.  

 

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