Un automne fructueux à Tremblant

La période des couleurs tire à sa fin, la grande majorité des feuilles jonchent déjà le sol. Vous avez l’impression que la visite est partie? Après une période très achalandée, les Laurentides reprennent leur souffle… en attendant le début de la saison de ski.

L’info a voulu en savoir plus sur les véritables retombées économiques de ce féerique spectacle. Restaurateurs, hôteliers et propriétaires de station de ski sont moins loquaces lorsqu’il est question de dévoiler leurs chiffres. En revanche, Tourisme Laurentides, Tourisme Tremblant et la Chambre de commerce du grand Mont-Tremblant ont accepté de brosser un portrait de l’affluence.

Selon Mélanie Poirier, gestionnaire médias chez Tourisme Laurentides, à la suite de la publication des statistiques de 2024, on est à même de constater qu’au mois d’octobre, les touristes qui prennent la route des Laurentides dépensent davantage en loisirs et en divertissement. « C’est une première par rapport aux tendances habituelles où l’hébergement et la restauration se retrouvent en tête de liste. »

Elle poursuit en ajoutant : « Cette bascule s’explique par des conditions météorologiques exceptionnelles qui favorisent les activités de plein air, entraînant un engouement sans précédent pour les expériences automnales. Cette dynamique positive se fait aussi sentir du côté de l’hébergement, marqué par une hausse notable du taux d’occupation. »

Visiteurs en octobre

En 2024, les Québécois ont fait d’octobre le cinquième mois le plus achalandé de l’année pour leurs séjours dans les Laurentides. En ce qui concerne les marchés asiatiques, octobre 2024 s’est avéré être le mois le plus populaire, ça confirme leur intérêt marqué pour la saison des couleurs. Les retombées économiques de cette période de l’année témoignent de l’importance stratégique de cette saison pour le développement touristique régional.

Selon des études récentes en 2024 par CIRANO 2020 et enquête Chaire Transat sur l’origine des visiteurs, la clientèle québécoise nous arrive surtout de Montréal, de Laval, de la Montérégie. Ceux de l’Ontario nous viennent principalement du Grand Toronto et de la région Ottawa–Gatineau. Pour ce qui est de la clientèle internationale – qui est en croissance – elle provient majoritairement des États-Unis, de la France et de l’Allemagne.

L’automne attire donc une clientèle diversifiée, avec une forte majorité de Québécois, suivis par les Ontariens et une clientèle internationale croissante. Le taux d’occupation et la rentabilité (RevPAR) des hébergements sont en nette progression, dépassant même les niveaux d’avant la pandémie. Les retombées économiques dépassent les 2,2 milliards $ annuellement, ce qui consolide les Laurentides comme l’une des régions touristiques phares du Québec.

Tourisme Tremblant

À la lumière de ces données, Daniel Blier, directeur général de Tourisme Tremblant constate qu’une large part de cette somme de 2,2 milliards $, revient à la région de Mont-Tremblant. « Considérant que le pôle touristique de Mont-Tremblant génère approximativement la moitié de toutes les dépenses touristiques des Laurentides avec plus de 3 millions de visiteurs annuellement, nous estimons que les recettes annuelles sur notre territoire avoisinent le milliard de dollars. »

En ce qui a trait plus spécifiquement à la saison des couleurs, soit les mois de septembre et octobre, cette période représente environ 15% de l’achalandage annuel de la région. « Considérant que la grande région de Mont-Tremblant est très populaire auprès des excursionnistes, nous estimons que les recettes touristiques se situent entre 50 millions $ et 75 millions $ uniquement pour ces deux mois », ajoute M. Blier.

Il renchérit en précisant que ces retombées sont importantes pour l’économie régionale puisque cette période est située hors des principaux mois consacrés aux vacances estivales.  À l’instar de Tourisme Laurentides, il constate que la saison des couleurs contribue aussi à la hausse de fréquentation des clientèles internationales, plus particulièrement celles en provenance de l’Europe et de l’Asie. « De plus, ça contribue à la désaisonnalisation de notre destination », conclut-il.

Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant

Pour Annie Gosselin de la Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant, l’affluence touristique est concrète partout sur le territoire. « La rue de Saint-Jovite fourmille de passant, les terrasses sont bondées. Le mois de septembre est plus doux qu’autrefois, c’est comme si entre la fin officielle de l’été et le début de la saison automnale, le mois de septembre faisait le pont entre les deux, du coup, l’été se prolonge. Les commerçants et les restaurateurs le savent et se préparent en conséquence. »

La nature en spectacle

Pour Kathy Poulin, directrice générale adjointe du Sentier des cimes, les couleurs c’est un peu Noël avant le temps. « L’automne, c’est un peu notre Noël à nous, l’équivalent de la semaine de relâche pour les stations de ski. Plutôt que d’accueillir des centaines de visiteurs par jour, nous en recevons des milliers. Afin que chacun puisse vivre une belle expérience malgré la grande affluence, nous mettons en place des mesures spéciales et nous allongeons les heures d’ouverture du lever au coucher du soleil. On offre des plages horaires réservées, un stationnement incitatif avec navettes, plus de toilettes, ainsi que tous les employés disponibles, incluant les gestionnaires sur le terrain. »