Projet Bibliothèque vivante de Maison Phoenix : Rencontre avec Uwe Neumann, fier ambassadeur de la musique indienne

L’artiste multi instrumentaliste Uwe Neumann est sitariste, compositeur, enseignant et amoureux de la culture indienne. Issu d’une formation de guitare classique à un jeune âge, il a rapidement développé une passion pour la musique. Né en Allemagne, les voyages à la découverte du monde et d’autres cultures ont marqué son adolescence et sa vie adulte. Les élèves de 5^e année de l’école Saint-Jean-Baptiste à Val-David avaient de nombreuses questions pour ce conteur né qui maîtrise pas moins de quatre langues!

Quand as-tu commencé à t’intéresser à la musique?

-Dès l’âge de sept ans je jouais de la flute, mais c’est réellement à 11 ans que j’ai eu une révélation quand j’ai entendu un ami jouer de la guitare classique. J’ai commencé à suivre des cours avec son professeur. À 14 ans, le son de la guitare électrique m’a charmé, c’est à cet âge que j’ai fabriqué ma propre guitare avec un ami en suivant les instructions dans un livre. À 15 ans, j’ai participé à un concert rock d’une heure et la moitié des pièces étaient mes compositions (paroles et cordes)!

Aimes-tu encore le rock?

-Oui j’écoute beaucoup de rock progressif même si je cumule 35 ans de carrière en musique classique.

Quand et pourquoi as-tu quitté l’Allemagne?

-J’avais 21 ans quand j’ai quitté mon pays pour voyager. Je ne m’y sentais pas à l’aise, j’avais envie de voir le monde. J’ai exploré et habité dans plusieurs pays d’Europe, d’Australie et d’Asie… j’ai été musicien de rue, cueilleur de fruits et j’ai même travaillé dans des alpages.

Quel pays as-tu préféré?

-J’ai aimé plusieurs pays, mais l’Inde est mon préféré, car il est spécial et différent. J’y ai étudié pendant 10 ans le sitar et la musique classique indienne. Mon endroit favori sur terre : l’Himalaya, j’y ai fait de nombreuses randonnées durant les pauses estivales. J’adore aussi les champs de riz au lever de soleil : une goutte de rosée brille sur chaque grain de riz!

Comment as-tu découvert le sitar?

-Dans un marché en Inde, un homme m’a demandé si je voulais essayer le sitar. Mon instinct m’a dit d’accepter. Le jour même j’ai acheté un livre d’apprentissage et le lendemain j’achetais l’instrument. Je devais quitter l’Inde pour une question de visa et je me suis rendu au Népal. Pendant 3 mois, j’ai appris les bases grâce aux leçons du livre. Il y a des rencontres comme ça qui changent notre vie!

Pourquoi aimes-tu particulièrement cet instrument?

-J’ai toujours aimé le son de la guitare électrique et on retrouve cette distorsion et la richesse des harmonies dans le sitar tout en étant acoustique. La musique classique indienne permet de créer des ambiances et des émotions selon les moments de la journée et les saisons, c’est une façon simple de définir les râgas.

Combien as-tu d’instruments de musique?

-Quelle excellente question! C’est très difficile de répondre, car je joue plusieurs instruments : coconut, sitar, guitare, didgeridoo, tablas, mais je peux vous dire que j’ai compté un total de 156 cordes dans mon studio! Seulement sur le sitar, on en compte 20!

Combien de langues parles-tu?

-Ma langue maternelle est l’allemand, je parle également anglais, j’ai appris le bengali lors de mon séjour en Inde et le français quand je suis arrivé au Québec.

Qu’est-ce qui t’a amené à Val-David?

-J’ai rencontré ma femme en Inde et elle est québécoise. Au départ, en 2000, nous habitions Montréal, mais nous avons eu envie de quitter la ville. Nous avions entendu parler de Val-David par des amis et nous sommes tombés sous le charme de la communauté artistique ici. Nous y avons fondé notre famille.

Combien as-tu d’albums de musique?

-J’ai six albums sur le marché international, j’ai d’ailleurs lancé le sixième intitulé Invitation & Surrender en 2024 au Théâtre du Marais.

Quel concert t’a le plus marqué?

-Le 31 décembre 1999, j’ai joué lors du concert pour le millenium sur les berges du Gange. Le Dalaï-Lama faisait partie des 10 000 spectateurs!

Témoignages

« Ce fut un plaisir de venir à l’école, de raconter mon histoire, de partager mon expérience, de chanter et de jouer de la musique. Les enfants ont posé de bonnes questions et étaient très intéressés par ma matière. Ils se sont rassemblés autour de moi à la fin pour voir et entendre mon instrument de près et poser d’autres questions. Lorsque les élèves ne suivaient pas suffisamment en anglais, j’expliquais certains passages en français pour les intéresser. C’était une expérience enrichissante et amusante. »

Uwe Neumann, livre vivant

« C’est incroyable qu’il ait fait son premier concert à 15 ans avec ses propres compositions »

– Malec

« Ma partie préférée de l’entrevue est quand il a joué du sitar, car j’ai aimé le son. »

– Adam

« Le talent qu’il a pour jouer toutes sortes d’instruments m’a impressionnée »

– Laury

« Selon moi la plus belle qualité de Uwe Neumann est qu’il fait beaucoup de blagues et qu’il est toujours joyeux. »

– Coralie