Baisse marquée d’achalandage dans les autobus en raison de la COVID-19
Depuis la mi-mars, les autobus du Transport adapté et collectif des Laurentides (TACL), qui font la navette entre Saint-Jérôme et Mont-Tremblant, sont pratiquement vides. Cette diminution marquée de l’achalandage devrait avoir des répercussions importantes sur les finances de l’organisme.
Selon Annie Bélanger, directrice générale du TACL, « notre achalandage a vacillé depuis le début de la crise. Ça oscille maintenant autour de 15% d’utilisation seulement, on ne compte en moyenne qu’une quinzaine de personnes par autobus. Ce n’est pas rentable comme achalandage, ce sera un gouffre financier terrible cette année. »
C’est d’autant plus dommage que depuis trois ans, TACL était sur une lancée. Chaque année, l’organisme enregistrait une hausse importante du nombre d’usagers. Rien qu’en janvier et en février de cette année, avant la crise, les passages avaient augmenté de 10% comparativement à pareille date en 2019.
« On s’en allait vers une belle année et avec la crise, les gens se sont mis à nous identifier aux horreurs qu’on voyait dans le transport en commun à Montréal. Ça nous déçoit parce que dès le départ, on a été beaucoup plus proactifs qu’en ville », déplore Mme Bélanger.
Depuis le 25 mars, affirme-t-elle, les chauffeurs sont protégés avec des plexiglas, du gel antiseptique est disponible pour ceux qui montent dans l’autobus et après chaque aller-retour, les autobus sont désinfectés à la grandeur. De plus, on exige maintenant des usagers le port d’un couvre-visage lors des périodes où l’achalandage ne permet pas de respecter une distance de deux mètres entre les usagers.
« Nos employés et notre clientèle collaborent vraiment bien, tout le monde a sa sécurité et celle des autres à cœur », soutient la directrice générale.
Horaire chamboulé
La baisse draconienne d’achalandage dans les autobus fragilise les finances du TACL, qui dépend beaucoup des coûts défrayés par les usagers. Pour réduire ses frais d’exploitation, l’organisme a dû réduire son offre de services en instaurant l’horaire de fin de semaine, sept jours sur sept.
Depuis le 7 avril, on ne comptait donc plus que huit allers-retours par jour entre Saint-Jérôme et Mont-Tremblant, plutôt que 20 comme c’était le cas avant la crise. Le circuit #1, entre Saint-Donat et Sainte-Agathe, a pour sa part repris du service, mais uniquement sur réservation.
Avec le déconfinement, le TACL met en place à compter du 1er juin un nouvel horaire, mieux adapté aux besoins de ses usagers. « Ce sera une offre mitoyenne, avec plus d’allers-retours, mais sans revenir à ce que c’était. Pour ça, il faudrait avoir plus d’usagers qui reviennent utiliser nos services », explique Annie Bélanger.
Pour encourager ceux-ci à recommencer à prendre l’autobus, l’organisme entend lancer une campagne promotionnelle sous peu. Celle-ci mettra de l’avant le transport collectif pour encourager un mode de vie plus près de la nature, qui a déjà la cote dans la région.
Le TACL maintient son service à la clientèle 7 jours sur 7, de 8h à 19h dans son bureau situé au 16, rue Saint-Paul Est à Sainte-Agathe.
Des subventions à la rescousse
Selon Annie Bélanger, le TACL devrait être capable cette année d’éponger une partie de son déficit d’opération grâce à des subventions supplémentaires obtenues de Québec juste avant la crise. « On souhaitait développer de nouveaux circuits avec cette somme, mais pour 2020 et 2021, je crains que ce projet-là reste sur la glace », avance-t-elle.
Signalons en terminant qu’une baisse d’achalandage a également été marquée du côté du transport adapté, mais avec de moins graves conséquences, puisque ce service était déjà utilisé sur demande uniquement. Il y a donc moins de frais fixes qui y sont associés.
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