L’Affaire Silicose : un drame oublié révélé au Cinéma Pine

  • Publié le 17 févr. 2025 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 2 minutes

Cet événement mettra en lumière un grand drame industriel, un scandale révélé en 1948 par Burton LeDoux, un journaliste américain dans la revue Relations qui expose qu’une mine toxique a décimé un village des Laurentides.

Le documentaire raconte l’histoire des ouvriers de la mine de Saint-Rémi-d’Amherst, victimes de la silicose, une maladie pulmonaire mortelle causée par l’inhalation de poussières de silice. À l’époque, « on compte 46 victimes, mais le nombre serait beaucoup plus important », explique Bruno Carrière, réalisateur et producteur du film. « Il y a eu tant de décès qu’on a surnommé Saint-Rémi-d’Amherst ‘’le village des veuves’’. » Il ajoute : « Ce drame a été complètement étouffé puis effacé par la collusion entre la compagnie, le gouvernement Duplessis et le clergé à l’époque. » Malgré l’ampleur de la tragédie, « personne n’a été indemnisé à l’époque ou par la suite », souligne-t-il, insistant sur l’injustice sociale qui a suivi le drame.

« Tout ce que j’ai pu apprendre au niveau de l’impact sur la communauté de cette région-là, ça m’a vraiment profondément touché », confie le réalisateur. « Et quand j’ai vu l’ampleur de la chose et la quantité de victimes collatérales, j’ai décidé que j’allais m’engager dans ce projet-là. » Dans son parcours de cinéaste, M. Carrière a souvent fait des films à caractère sociaux.

Les figurants du film.
Photo gracieuseté

Un témoignage direct

La projection sera suivie par la présentation d’un témoignage exclusif : celui de Jean-Paul Thomas, dernier employé vivant de la mine. Âgé de 96 ans, il livrera son récit dans le court-métrage La tragédie de la mine de Saint-Rémi-d’Amherst selon Jean-Paul Thomas et sera également présent en salle.

« Ce n’est pas un film objectif, c’est un film d’opinion », affirme Bruno Carrière. Son documentaire s’inscrit dans une démarche engagée et militante : « Le rôle du cinéma documentaire de ce type-là, c’est de créer une mobilisation citoyenne par rapport à des problèmes d’aujourd’hui. » Il établit un parallèle entre l’affaire de la silicose et des enjeux environnementaux actuels, notamment les controverses entourant les mines dans les Laurentides.

Le réalisateur souligne l’importance de préserver la mémoire collective : « Ce drame a été complètement étouffé et effacé, même les professeurs de journalisme que j’ai rencontrés à l’université n’en avaient jamais entendu parler.  À chaque projection, les gens me disent qu’ils sont bouleversés et qu’ils n’avaient jamais entendu parler de cette histoire ». La chose à retenir du film selon Bruno Carrière ? Que « la condition humaine est très fragile face au capital et au pouvoir capitaliste. »

Primé en novembre dernier à Toronto, où il a remporté le Prix du Meilleur Film canadien au Canadian Labour International Film Festival, 1948 – L’Affaire Silicose continue de faire parler de lui après plus d’une dizaine de représentations à travers la province.

Le réalisateur Bruno Carrière et Burton LeDoux, personnifié par l’acteur Karl-Patrice Dupuis.
Photo gracieuseté

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