Une vraie symbiose avec la roche

Publié le 16 mars 2022 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste | mdumont@medialo.ca

Le saviez-vous? Val-David est un endroit mondialement reconnu comme lieu d’escalade en raison de la particularité de sa roche et la variété de parcours offerts aux grimpeurs. Parfois des exploits stupéfiants s’y réalisent comme la montée de la Zébrée accomplie par Émilie Pellerin. L’exploit a d’ailleurs été immortalisé par Alexa Fay dans un documentaire intitulé «EM» et présenté au festival des films de montagne de Banff.

Émilie Pellerin en ascension sur une paroi de Val-David . (Photo Witek Slusarczyk)

Émilie raconte que c’est un ami qu’il l’aurait initiée à l’escalade en 2008, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Son premier contact avec le sport qui anime sa passion aujourd’hui, c’est à Val-David que ça s’est passé: « Quand j’ai vu la paroi devant moi, je n’avais aucune idée de ce qu’on était venu faire là. Je n’avais même pas une idée claire de ce qu’était l’escalade. Pourtant, quand j’ai vu la corde et que j’ai enfilé l’équipement, je me suis tout de suite sentie à l’aise. Je ne sais pas comment l’expliquer », confie l’athlète.

Suivre son cœur

Si on lui demande comment elle en est venue à pouvoir vivre de sa passion, Émilie répond : « Il n’a pas vraiment eu de moment ou je me suis dit que je voulais faire cela pour la vie. Je me suis mise à grimper et cela a été super naturel, tout s’est enchaîné avec les voyages et j’ai juste continué à grimper », affirme-t-elle sereinement.

Des voyages formateurs

La passionnée de la grimpe avoue que les voyages ont contribué à sa progression : « Le fait de voyager me permet d’apprendre à mieux grimper. Il n’y a pas deux roches qui se ressemblent. Les mouvements que je fais dépendent de la condition de la roche et de la météo. Pour cette raison, les grimpeurs recherchent les meilleures conditions pour l’escalade, il y a une migration des grimpeurs en fonction des temps de l’année. Le voyage fait partie de ma vie », ajoute-t-elle.

Retour aux sources

Quand Émilie rentre à la maison, elle aime repasser à Val-David, peut-être justement pour reconnecter avec ce qui a fait naître sa passion. Comme si elle venait de compléter un cycle, c’est dans le contexte de ses débuts qu’elle a réalisé l’exploit qu’aucune autre femme n’était encore parvenue à faire avant elle.

Située sur le massif du Mont King, la Zébrée est une paroi d’ascension traditionnelle où les grimpeurs doivent eux-mêmes poser les prises. Cette paroi a la particularité d’être souvent mouillée tout en étant composée d’une section à double toit qui force les grimpeurs à mettre tout leur poids sur leurs bras pendant un temps.

Émilie explique comment elle aborde ce type de défi : « Chaque prise doit être assurée. Je prends une grande inspiration avant de placer ma main. Mon approche personnelle est très calme face à une escalade traditionnelle. »

Je laisse la roche me dicter la voie, c’est une forme de méditation. Émilie Pellerin

Aux dires de l’athlète, le film D’Alexa Fay a permis à plus de gens de prendre conscience de ses habiletés, ce qui lui a apporté plus de reconnaissance dans la communauté de grimpeurs : « Je trouve vraiment super d’avoir immortalisé le moment. C’est pur, c’est exactement ce qui s’est passé. C’est un moment magique que l’on a réussi à capturer. Si ça peut inspirer d’autres personnes à se dépasser, tant mieux », conclut-elle.

Taillée sur mesure pour l’escalade

C’est dans les années 1930 que l’escalade prend son essor dans la région de Val-David, notamment avec la contribution de la famille Brett. John Brett ingénieur d’origine Suisse fut séduit par la région et ouvrit la première voie d’escalade au Québec (La Valse, Mont Césaire, 5.3) en 1932. Marqué par un relief accidenté, c’est sur les flancs des monts Césaire, Condor, et King que la nature a sculpté la plupart des parois d’escalade. Ces parois de granites prisées par les grimpeurs sont constituées d’une roche cristalline d’âge précambrien qui offre d’excellentes prises. On compte une douzaine de sommets plus de 460 mètres d’altitude dans la région de Val-David. Selon les autorités du Parc régional, il existerait plus de 500 voies d’escalade dans la région de Val-David et Val-Morin.

*Source: Sites Web du Parc régional Val-David, Val-Morin et de la Société d’histoire et du Patrimoine de Val-David.