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Robert Aucoin: Le phénomène agathois du hockey

Éric Busque, collaboration spéciale

Publié le 24 décembre 2021 par In Médias

Cette scène se passe le 6 décembre dernier (mais elle aurait bien pu se dérouler le 20 janvier 1979) au Centre sportif Damien-Hétu. Un joueur patine allègrement au centre de la patinoire, il entre en zone adverse en déjouant un rival, puis il passe la rondelle entre les patins d’un défenseur avant de déjouer le gardien de but d’une habile feinte du revers.

Même s’il aura 70 ans en mai prochain, Robert Aucoin patine toujours à vive allure et n’a rien perdu de sa touche magique autour du filet. (Photo gracieuseté – Éric Busque)

« C’est qui ce gars-là? », me demande un jeune homme installé aux abords de la glace. « Ce gars-là, c’est nul autre que Robert Aucoin et il a 69 ans », de répondre un habitué de la ligue hockey Couche-Tard face à ce spectateur incrédule.

Pendant que la majorité des hockeyeurs de son âge ont depuis longtemps accroché leurs patins, l’incroyable Aucoin continue de marquer des buts à la tonne dans une ligue compétitive réservée aux 30 ans et plus. Le sympathique attaquant affronte donc des joueurs qui ont parfois presque 40 ans de moins que lui et, pourtant, il se maintient encore et toujours dans le peloton de tête des pointeurs. « C’est un phénomène, rien de moins », s’exclame l’arbitre Raymond Auclair qui a longtemps joué aux côtés d’Aucoin chez les Deux-Tiers et les Couche-Tard.

Ses 69 ans bien sonnés ne font pas de lui un figurant, bien au contraire. Cette saison, le numéro 87 s’avère être une pièce importante de l’équipe Subaru Ste-Agathe qui aspire aux grands honneurs. « À chaque année, on se dit que Robert va ralentir mais ça n’arrive pas. Il est tout simplement magistral en plus d’être aimé de tous ses coéquipiers car c’est tellement un chic type », raconte le capitaine Érik Gaudet.

Les adversaires de l’éternel athlète agathois saluent aussi ses prouesses et doivent régulièrement s’incliner face à ses tours de magie. « Je ne peux pas croire qu’il a presque 70 ans. J’aimerais tellement vieillir aussi bien et être aussi bon que lui à son âge. C’est incroyable, il jouait avec mon père Serge dans les années 70 », commente Patrick Allaire, capitaine du Restaurant Le Fumet.

Son secret…

Mais il met quoi dans ses céréales pour être aussi rapide et dominant? « Mon secret est très simple, dit-il en souriant. Je reste actif. Je marche régulièrement avec mes chiens, je fais de la course de la montagne et je coupe mon bois de chauffage. »

Propriétaire d’une grande terre de 220 acres aux limites de Sainte-Agathe et Ivry, il a donc un immense terrain de jeux à sa disposition: « J’adore être à l’extérieur et y faire des activités. C’est primordial. »

Natif de Ville Mont-Royal, Robert Aucoin s’est installé à Sainte-Agathe en 1978 après ses études à Saint-Hyacinthe. Il a immédiatement ouvert sa clinique vétérinaire qui est rapidement devenue une référence dans les Laurentides. 43 ans plus tard, il continue d’y travailler à raison de 25 heures par semaine. « Ce n’est pas du travail pour moi. Je suis chanceux, car je me dis que je joue avec des chiens et des chats. J’adore encore mon métier », mentionne Dr Aucoin qui a vendu ses parts l’an dernier.

Le hockey: une passion

Dès qu’il s’est pointé en sol agathois, Robert Aucoin a joint les rangs de la puissante ligue Deux-Tiers après avoir contacté le grand manitou du circuit, François Marion. Ce fut une superbe acquisition pour la ligue. « Je n’ai jamais évolué dans des circuits supérieurs durant ma jeunesse, car ma mère tenait à ce que je priorise mes études, mais le hockey a toujours été une passion pour moi. Comme tous les jeunes de l’époque, je me suis gelé les pieds, les mains et la face aux patinoires extérieures. Je n’ai jamais cessé de m’amuser depuis », confie-t-il.

Après les Deux-Tiers et d’innombrables tournois, ce furent les Couche-Tard et la ligue des professeurs, deux ligues qui ont l’honneur de l’avoir encore dans leurs rangs à l’aube de ses 70 ans. « Je joue contre des jeunes qui passent parfois très vite à côté de moi, mais je souhaite continuer tant et aussi longtemps que je serai de niveau compétitif. Tu sais Éric, j’aime encore la compétition et j’aime tellement ça, compter des buts », termine le merveilleux hockeyeur.

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