L’ex-maire Lapointe réclame une enquête indépendante
Harcèlement psychologique au travail
Fin octobre 2016, un scandale de harcèlement envers des femmes travaillant à l’Assemblée nationale du Québec éclatait dans tous les médias. Les faits reprochés au député de Laurier-Dorion remontent à 2014. Devant cette tragédie humaine, tous les responsables politiques ont rapidement apporté leur appui aux victimes de harcèlement.
Vous me voyez venir. Ici, à Val-David, nous avons aussi un imposant dossier de harcèlement psychologique au travail documenté depuis 2014. Harcèlement visant des femmes travaillant à la mairie. Et, depuis 2014, vous, la mairesse Nicole Davidson et la conseillère municipale Kathy Poulin, faites tout en votre pouvoir pour que ce dossier passe sous le radar. Toutes les deux, avec la complicité des conseillers Lévesque et Charlebois, vous vous êtes battues pour que trois femmes ne soient pas reconnues victimes de harcèlement au travail, et ce, de 2014 à 2016.
Les faits
Le 30 juin 2015, signée par la greffière-avocate de la municipalité, je reçois ce qu’on appelle communément une “lettre d’avocat”, une mise en demeure m’intimant de ne pas rendre publique une lettre à une femme qui occupait, et occupe toujours, le poste de maire. Je dénonçais l’histoire d’horreur qu’ont vécue trois femmes agressées psychologiquement pendant des années et des années. N’importe quel citoyen aurait été en droit de penser qu’une femme-mairesse aurait volé au secours de ces trois femmes, mais non! J’ai plutôt reçu une lettre m’ordonnant de me taire…
En septembre 2015, trois membres du conseil municipal, Ghislaine Boisvert, Alain Tousignant et Manon Paquin, expriment leur dissidence dans une lettre publiée dans l’hebdomadaire Accès devant la politique de silence pratiquée par la mairesse. Les trois élus déplorent que “de nombreux documents concernant le harcèlement psychologique d’employés de la municipalité nous ont été cachés. Lors de la séance du conseil, où a été votée la fin administrative d’emploi de la secrétaire-trésorière adjointe et greffière, nous n’avons pas eu accès aux documents requis pour nous prononcer et notre dissidence et nos motifs n’ont pas été consignés tel qu’exprimés au procès-verbal malgré une demande ferme à cet effet à la mairesse. Il s’agissait d’un cas de harcèlement psychologique reconnu par la Commission de santé et de la sécurité du travail (CSST), mais contesté par la municipalité sans que nous ayons été mis au courant. ” Les conseillers dissidents de poursuivre: “D’autres cas semblables se sont produits. Ainsi, nous avons appris que la municipalité a reçu des griefs pour harcèlement psychologique en 2014, ce que la mairesse a pourtant nié publiquement à tous ses citoyens.”
Mesdames, votre entêtement n’ayant pas de limites, vous avez, de 2014 à 2016, contesté l’admissibilité de mesdames Danielle Ladouceur et Aline Thériault à être couvertes par la CSST. Depuis mai 2014, ces deux femmes étaient en arrêt de travail suite au harcèlement psychologique subi au travail. Pendant deux ans, elles n’ont pas eu droit à des prestations de la CSST parce que la municipalité s’y opposait. Oui, elles ont vécu l’enfer. Oui, elles en ont été malades et elles en ont beaucoup souffert.
Et, en 2016, devant votre obstination à ne pas leur reconnaître leurs droits, elles ont abdiqué! Elles ont baissé les bras! Elles ont été vaincues! Elles aussi, on les intimait de se taire. Pour être couvertes par la CSST, elles ont été contraintes de signer un document les condamnant à la démission et leur niant tout recours contre la municipalité. Elles se retrouvent chômeuses. Et le présumé ’agresseur, lui, conserve son emploi…
La petite hypocrisie étant dans les détails, il faut noter que c’est lorsque ces femmes ont déposé leur plainte, en mai 2014, que la municipalité a élaboré une politique contre le harcèlement psychologique au travail. Et vous avez poussé l’horreur jusqu’à déléguer le présumé agresseur pour représenter la municipalité devant la CSST…
Cette histoire d’horreur fait en sorte qu’aujourd’hui au moins cinq femmes ont perdu leur emploi depuis 2014 et que le présumé agresseur identifié à la Commission des lésions professionnelles (CLP) de la CSST, lui, a conservé son poste et travaille toujours à la mairie. La seule réponse à cette injustice serait qu’une enquête indépendante soit créée pour que soit rétablie la justice et pour que cesse la violence faite à ces femmes. Madame la mairesse Davidson a, à plusieurs reprises, signifié qu’il n’était pas question d’une telle enquête indépendante. Dans un tel cas de harcèlement psychologique au travail, c’est pourtant la règle. Une chose est certaine, dans l’avenir, aucune femme n’osera porter plainte pour harcèlement psychologique à la mairie de Val-David tant que la loi du silence persistera.
Par cette lettre, je veux aussi informer les citoyens et les citoyennes de Val-David. Et si c’était leur fille, leur sœur, leur mère, leur compagne, leur épouse?
Pierre Lapointe, ex-maire de Val-David
Voir plus de : Opinion
De plus en plus d’entreprises s’engagent envers les médias d’ici
Au moment d’écrire ces lignes, près d’une centaine d’entreprises québécoises et canadiennes avaient adhéré à l’initiative « J’appuie le Mouvement …
Il est temps d’adopter C-18 et de préserver les nouvelles locales
Nous représentons ici plus d’une quarantaine de propriétaires d’hebdomadaires indépendants à but lucratif qui regroupent plus d’une centaine de médias …
Traditions en famille
Les traditions peuvent vouloir dire différentes choses d’une personne à une autre. Personne n’aura la même définition, car nous avons …