Saint-Adolphe: Pourquoi saccager quand on peut innover ?
Le dossier de la ligne électrique continue de faire jaser. Voici une lettre ouverte écrite par une conseillère municipale de Saint-Adolphe-d'Howard.
Bonjour Monsieur Couillard…
Mon nom est Monique Richard. Vous vous souviendrez peut-être de moi. Je vous ai serré la main avant la première officielle du Tartuffe au TNM en vous demandant un entretien privé.
Je vous écris en mon nom personnel, en tant que conseillère municipale à Saint-Adolphe-d’Howard et en tant qu’artiste. Je n’ai pas envie de vous parler de bataille juridique, d’avocats, d’ingénieurs, de détails techniques où chaque virgule a son importance, ou chaque erreur devient une guerre de gros sous. Non, je veux vous parler de la beauté du paysage.
Dernièrement, vous vous êtes prononcé en faveur de l’environnement. Par ce geste, vous comprenez que les grands espaces vierges et naturels sont un moteur incontestable pour le développement économique de la région des Laurentides.
Nature unique
Pour avoir vu nos paysages de long en large lors de mes différentes tournées théâtrales, je peux vous affirmer, et vous serez d’accord avec moi, que nous avons une richesse incroyable au Québec qui nous a été donnée. Le Québec a besoin d’électricité, mais tout est dans la manière. Depuis le grand verglas, la façon de faire d’Hydro-Québec n’a pas beaucoup changé. C’est comme si on n’avait tiré aucune leçon de cette catastrophe. On continue de nous dépayser en saccageant nos villages à grand coup de pelles mécaniques pour installer ces monstres métalliques où on le veut, quand on le veut, avec des œillères, des bouchons dans les oreilles et des gardiens pour ne pas être dérangé. On éventre les îles, défigure le fleuve, ruine les sommets de montagne, chasse les animaux de leur territoire et crève le cœur de tant de citoyens.
C’est vrai, Hydro-Québec propose aux villages des consultations publiques. On discute de l’acceptabilité sociale, du schéma d’aménagement, des emprises existantes, d’enfouissement des fils, etc. Et les responsables d’Hydro-Québec repartent comme ils sont venus. Ils ont fait ce qu’on leur a demandé de faire comme de bons soldats. Ils ont entendu, mais n’ont pas écouté. C’est comme si on parlait dans le vide, c’est très frustrant. Hydro n’est pas censée être une compagnie créée par les Québécois pour les Québécois? Hydro-Québec n’est-elle pas censée innover? Le Vermont enfouie ses fils, pourquoi pas le Québec?
Monsieur le premier ministre, quand le bateau va mal, quand un bateau dérive, ce n’est pas au premier maître à qui je veux parler, mais bien au capitaine. Nous avons besoin de vous, monsieur le premier ministre, pour trouver des solutions afin de diriger Hydro-Québec vers un Québec innovateur, avant-gardiste et contemporain.
Soyez le premier des premiers à dire: cessons le saccage. Soyez celui qui va sortir du lot et soyez courageux, le Québec s’en sentira mieux. Le capitaine du Québec, c’est vous et c’est à vous que je veux m’adresser pour réfléchir sur l’avenir du Québec dans toute sa splendeur. Et, croyez-moi, avec l’écotourisme et nos montagnes vierges, ça sera plus payant à long terme que nos monstres de métal, je vous le garantis.
Pourrais-je vous rencontrer, ne serait-ce que quelques minutes, seule ou avec mes collègues du conseil de ville de Saint-Adolphe? Merci pour votre attention. Je vous offre mes sentiments les plus chers.
Monique Richard, conseillère municipale
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