Le ministre Barrette ajoute de la pression à la région
Compressions en santé
C’est avec indignation que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a appris l’instauration de nouvelles compressions budgétaires par le ministre Barrette au sein des instances du réseau de la santé.
Sur 242 M$ pour la province, 6,4 M$ devront être retranchés du financement pour le CISSS des Laurentides. Le système de santé a subi des coupes de près d’un milliard de dollars depuis 2014. C’est irresponsable! On fait croire aux gens qu’avec de telles coupes, il n’y aura pas d’impacts sur les soins et les services sociaux.
C’est un mensonge tellement énorme! Le ministre prétend qu’il n’y aura pas de conséquences pour les gens. Comment croire à un tel énoncé alors que le manque de ressources est tangible dans les Laurentides?
Questions sans réponse
La région des Laurentides, faut-il le rappeler, subit une pression particulière due à l’augmentation de sa démographie de 16% dans les 15 dernières années. Sur les 592 000 personnes qui peuplent les Laurentides, environ 45 000 attendent pour un médecin de famille. Par ailleurs, la région enregistre le plus bas taux d’investissement par habitant au niveau des organismes communautaires.
Quels sont les coûts pour l’absence de services lorsque les gens en ont besoin? Quelles conséquences réelles peut-on entrevoir si on retarde une consultation, faute de médecin, ou quand on doit attendre 24 heures à l’urgence? En quoi ces nouvelles compressions vont alléger le fardeau financier gouvernemental si les personnes ne sont pas soignées ou soutenues par les services psycho-sociaux?
Il s’agit ici d’une mauvaise gestion des fonds publics. Comme par hasard, le ministre Barrette annonce qu’il ne fera pas d’autres coupes l’an prochain, l’année précédant les élections provinciales! Comment ne pas être cynique devant un tel mépris et une telle manipulation de nos ressources collectives.
Pour les organismes communautaires, l’inquiétude et la pression au quotidien s’accentuent. À titre d’exemple, sur 133 organismes subventionnés par le programme de soutien aux organismes communautaires, 34 organismes ont moins de 50% de leur financement reconnu dont 11 organismes ont moins de 25%. En fait, pour les organismes communautaires qui représentent souvent le dernier recours, on observe une augmentation des problématiques et de la pauvreté, sans apport de ressources. Comme organisations, nous touchons à un point de rupture, nous constatons qu’il en est de même pour le réseau de la santé qui restreint l’accès et réfère en désespoir de cause.
Nous sommes conscients que les travailleurs et travailleuses du CISSS des Laurentides sont victimes aussi de ces compressions. On réduit au minimum les services et on renvoie la balle en espérant que quelqu’un d’autre prendra la relève. Le quelqu’un d’autre, c’est nous, les organismes communautaires et nous n’en pouvons plus. La vérité, depuis 2008, le financement des organismes stagne. C’est devenu un enjeu de survie, nous approchons de la limite du possible.
En ce début d’été 2016, dans une société dite riche, le ROCL interpelle le gouvernement libéral afin de réviser cette décision, tout en l’invitant à investir (pour le mieux-être de l’ensemble de la population) dans le réseau de la santé et dans le bon fonctionnement des organismes communautaires autonomes, des fleurons d’innovation et de réussite sociale.
Linda Déry, coordonnatrice du ROCL
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