On craint pour la survie des CLSC dans les Laurentides
Plus d’une quarantaine de professionnels des CLSC des Laurentides seront transférés vers les groupes de médecine familiale (GMF) de la région.
Bonne nouvelle pour les médecins des GMF qui gèrent ces cliniques privées bien que financées par les fonds publics. Mais qu’adviendra-t-il des CLSC ainsi vidés de leurs travailleurs sociaux, nutritionnistes, psychologues, physiothérapeutes et ergothérapeutes?
Nous, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), craignons que la migration forcée de ces précieuses ressources vers les GMF se traduise par un abandon des missions essentielles des CLSC: l’intervention curative de première ligne, certes, mais aussi la prévention et la santé publique. En outre, les CLSC offrent des services à domicile, à l’école ou sur le lieu de travail, ce qui n’est pas le cas des GMF.
Qui sont les grands perdants?
Les personnes les plus vulnérables seront encore les grandes perdantes puisqu’elles devront nécessairement voir le médecin, donc attendre plus longtemps pour recevoir des services. Et celles qui n’ont pas de médecin de famille? Les GMF peuvent imposer des frais accessoires. Les médecins, administrateurs des GMF, n’hésiteront pas à facturer leurs patients pour couvrir supposément leurs frais. Les patients, qui recevaient des services sans frais dans les CLSC, devront sortir désormais leur porte-monnaie.
Le gouvernement offre un autre avantage non négligeable aux médecins propriétaires: tout le personnel qui s’absente sera remplacé. Les établissements publics n’ont jamais eu droit à ce privilège. En CLSC, des postes peuvent demeurer vacants pendant des mois voire des années. Deux poids, deux mesures. Cette approche centrée sur le médecin nous apparaît comme un pas supplémentaire vers la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux.
Le gouvernement n’a reçu aucun mandat pour détourner des ressources du public vers le privé. Les CLSC deviendront vite des coquilles vides s’ils ne reçoivent pas de budget supplémentaire. Le ministre ne s’y prendrait pas autrement pour les étouffer. Encore une fois, on déshabille Pierre pour habiller Paul, et ce, au profit des médecins. Dans ce contexte d’austérité budgétaire, il est clair qu’il y aura des pertes de services et d’expertise en CLSC pour la région. Il est temps de mettre résolument le cap sur les services publics, accessibles à tous et sans frais.
Marie-Ève Meilleur,
Responsable politique des Laurentides pour l’APTS
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