Une belle fin d’année 2023 pour le marché de l’emploi au Québec
Alors que le taux moyen au Canada est de 5,8% en décembre, la province enregistrait alors un taux de 4,7%, le deuxième meilleur du pays derrière le Manitoba.
Du côté de l’emploi au Québec, l’année 2023 s’est bien terminée alors qu’un ralentissement économique se fait bien sentir. Alors que le taux moyen au Canada est de 5,8% en décembre, la province enregistrait alors un taux de 4,7%, le deuxième meilleur du pays derrière le Manitoba.
Les données de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada révèlent en effet que l’emploi au Québec a connu une augmentation modérée, avec une croissance de 103 300 emplois par rapport à l’année précédente. Cependant, cette croissance est loin d’être uniforme à travers les secteurs ou les groupes démographiques.
Le secteur privé a vu la plus grande augmentation d’emplois, avec 95 900 postes supplémentaires, tandis que le secteur public et les travailleurs autonomes ont connu des évolutions plus modestes. Ces chiffres masquent cependant des disparités significatives.
Par exemple, le domaine des soins de santé et de l’assistance sociale a enregistré une croissance robuste, reflétant une demande accrue en période post-pandémique. À l’inverse, certains secteurs comme le commerce de gros et de détail ont subi des pertes, illustrant les réajustements économiques en cours.
Un marché difficile pour les jeunes
L’emploi à temps partiel a augmenté de manière plus marquée que le plein temps, une tendance qui soulève des questions sur la qualité et la stabilité des emplois créés. Cette évolution pourrait être le reflet d’une préférence croissante pour la flexibilité, tant de la part des employeurs que des employés, mais elle pourrait également signaler une précarité croissante dans certains segments du marché du travail.
Les jeunes Québécois, en particulier, font face à un marché du travail difficile. Alors que le taux de chômage général au Québec est relativement bas, se situant en moyenne à 4,5 %, les jeunes de 15 à 24 ans connaissent des taux significativement plus élevés.
Cette situation est encore plus préoccupante pour les jeunes issus de groupes racisés, où le taux de chômage dépasse largement la moyenne. D’après les données de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, le taux de chômage chez les jeunes noirs au Québec était de 17,5% en décembre 2023, un chiffre nettement supérieur au taux de chômage global pour les jeunes de 15 à 24 ans, qui se situait à 10,6%.
L’impact de la grève
La situation géographique influence également les perspectives d’emploi. Des régions comme Montréal et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine affichent des taux de chômage supérieurs à la moyenne provinciale, tandis que d’autres, comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean et Québec, se situent en dessous. Ces différences régionales suggèrent que les politiques d’emploi doivent être adaptées aux réalités locales, prenant en compte les spécificités sectorielles et démographiques de chaque région.
En outre, les grèves dans le secteur public, qui ont eu lieu en décembre, ont affecté les horaires d’environ 4% de l’ensemble des employés québécois. Selon Statistique Canada, en décembre 2023, environ 162 000 employés québécois ont perdu des heures de travail en raison de ces grèves. Cette situation a été particulièrement prononcée dans les services d’enseignement, où plus d’un tiers des employés ont été affectés.
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