Trois participantes des Hautes-Laurentides cette année

Publié le 16 décembre 2021 par Hélène Desgranges

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Hélène Desgranges

Journaliste | hdesgranges@inmedias.ca

Pour une huitième année, le Mouvement Québec Français des Laurentides (MQFL) a tenu son concours de création littéraire auquel pouvait participer la population des Laurentides. Le Thème 2021, « Quand les hommes vivront d’amour » a fait émerger chez les participants, des émotions qui se sont transmises lors de la remise de prix du 14 novembre dernier.

Le concours de création littéraire « Les belles lettres des Laurentides » reviendra en septembre 2022. Cette année, la thématique a amené réflexion et émoi. (Photo Pixabay)

Au total, 27 lettres ont été rédigées par des participants de partout dans les Laurentides. « C’est moins que l’on s’attendait », souligne Joanne Céré, secrétaire du MQLF en expliquant que la thématique choisie apparaissait très inspirante et invitante aux organisateurs. Habituellement, le concours reçoit une quarantaine de textes. « Est-ce la pandémie? Le manque de visibilité? » Mme Céré ne s’explique pas le peu de réponses du public car cette année, des participants de partout dans les Laurentides ont répondu à l’appel.

Participants des Hautes-Laurentides

Alors que de précédentes éditions du concours littéraire n’avaient pas attiré de participants au nord de la région, cette année, ce sont trois participantes de la MRC Antoine-Labelle qui se sont inscrites.

Les 27 concurrents, majoritairement des femmes cette année, devaient écrire une lettre à une personne qui avait vécu durement la pandémie. Que la lettre soit adressée à une personne réelle ou fictive, la thématique de la chanson « Quand les hommes vivront d’amour » de Raymond Lévesques, décédé pendant la pandémie, devait inspirer le texte.

Les cinq membres du jury qui reçoivent les lettres numérotées ne sont pas en mesure d’en identifier l’auteur. Sans critères particuliers, ils laissent donc parler leur cœur, explique Gleason Théberge qui fait partie de ces lecteurs impartiaux, mais qui a aussi interprété et lu les textes des trois gagnantes.

Sur dix textes retenus par le Jury, trois se sont démarqués. Devant un public de participants, amateurs de mots et dignitaires, les lettres de ces récipiendaires ont été lues, apportant émotions et réflexion.

Gagnantes 2021

Nommées par ordre inversé, les gagnantes ont pu expliquer ce qui a influencé leur sujet de lettres. L’enseignante Manon St-Hilaire et ses élèves ont remporté la troisième place. C’est avec des larmes sur les joues et un trémolo dans la voix qu’elle a remercié son groupe. La lettre qu’elle a écrite s’adressait à des enfants en difficulté ou marginalisés que la pandémie n’a pas épargnés. Repartant avec une bourse de 200$, elle a conclu que l’argent paierait la cabane à sucre des enfants de sa classe au printemps. Selon Joanne Céré, à part une classe de Cégep qui a participé par le passé, Mme St-Hilaire serait la seule à faire participer ses élèves au processus et concours d’écriture.

La deuxième place est allée à Gisèle Lanthier-Bart de Saint-Jérôme. Sa lettre s’adressait à la lune et témoignait des problématiques vécues et ressenties sur la Terre, entre autres, dans la dernière année pandémique. Mme Lanthier-Bart est repartie avec une bourse de 300$.

Denise Montpetit qui a reçu le 1er prix a été touchée par l’histoire des pensionnats autochtones qui a déferlé sur toutes les tribunes en 2021. Elle a écrit une correspondance fictive à une mère attendant un enfant disparu. Remplie d’émotions, sa lettre a fait pleurer une partie de l’assistance. Elle a remporté une bourse de 500$

Le MQFL a annoncé qu’une prochaine édition du concours aurait lieu en septembre prochain.

Une remise de prix agrémentée de chansons de Raymond Lévesque

Presque chaque année, explique Joanne Céré, la remise de prix fait place à de la musique pour agrémenter ce moment où les mots prennent toute la place. Cette année, c’est l’interprète Sylvain Poirier qui a prêté sa voix chaude à la cause en interprétant des chansons de répertoire de M. Lévesques. « Aujourd’hui c’est un contexte spécial. Chaque chanson, chaque phrase… Je me suis fait prendre par le poids de l’événement, j’ai eu du mal à contenir mes larmes », raconte le musicien.

Sylvain Poirier, avec ses 30 ans d’expérience, raconte qu’il s’est souvent produit dans les Laurentides, entre autres, parce qu’il a de la famille qui y vit. L’événement du MQFL lui a permis de faire entendre une composition qui figure sur son premier album. « La pandémie est arrivée, je venais de réaliser un disque que j’ai moi-même produit et financé sans subvention, sur lequel j’ai joué tous les instruments. Je l’ai vraiment réalisé à bout de bras puis la Covid est arrivée. Tout s’est effondré. » Sur place, des gens du public ont donc pu se procurer l’album de l’artiste où chaque chanson est comme une confidence de l’interprète et où les mots et paroles sont à l’honneur.

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