Atelier Bernard Chaudron à Val-David | La constance de l’étain
L’Atelier Bernard Chaudron célèbre 60 ans d’existence cette année.
En 1960, Bernard Chaudron et Louise Lippé se rencontrent à La Butte à Mathieu. C’est que le potier d’étain, qui débute dans la fabrication de bijoux, y vend ses créations durant l’entracte, lors de spectacles. Un an plus tard, l’artisan épouse celle qui allait devenir sa complice dans la création et l’année suivante, ils emménagent dans une maison voisine de l’Auberge du Vieux Foyer. En 1965, ils achètent une maison sur la rue de la Sapinière dont ils creuseront le sous-sol, qui deviendra l’atelier des Chaudron jusqu’en 1970. Entre-temps, les quatre enfants du couple naitront dans cette demeure qui sera la leur jusqu’en 1989, où la vie est rythmée par le contact avec les matières naturelles et les arts de toutes sortes.
Les années ’70 voient le travail des artisans prendre place dans l’œil du public et l’engouement pour les objets faits à la main se développe en parallèle des commandes variées qui affluent de plus en plus à l’atelier. Sculptures, murales, pièces uniques sur mesure ; l’espace de travail devient trop étroit. Bernard choisit alors de bâtir un atelier-boutique dans le secteur de l’Île. Ce nouvel espace, qui abritera l’Atelier Bernard Chaudron jusqu’en 2016, permettra même à l’artisan d’y élever des lapins, poules et cailles pour nourrir sa famille.
Arrivé au Québec en 1951, ce natif de la ville de Lille, en France, se destinait au départ à la profession d’agronome. Il deviendra finalement un pionnier dans le domaine des métiers d’art, tant ici qu’à l’étranger. Si l’actualisation des techniques anciennes de fonderie lui aura permis de démocratiser son art, sa passion aura également fait naitre une étincelle chez Antoine, le plus jeune de ses enfants.
La transmission
Au milieu des années ’90, Antoine prend place dans l’atelier au côté de son père pour ce qui deviendra une décennie d’apprentissage, où il perfectionnera le façonnement de ce matériau qui offre tant de possibilités, l’étain. Bernard, quant à lui, se retirera en 2005 et nous quittera en 2013, 82 années de vie derrière lui.
Les pièces maitresses qui ont forgé la renommée de l’Atelier Bernard Chaudron sont encore à ce jour fabriquées, puisqu’elles ne se démodent pas. Des bijoux bien sûr, mais aussi la soupière et la fameuse lampe à l’huile créée par le maître, qui trouvent place encore aujourd’hui dans de nombreux foyers amateurs d’objets de qualité. « Malgré l’évolution à travers des époques, l’éclairage tamisé qu’offre la lampe à l’huile est encore apprécié par plusieurs, et le sera probablement toujours », explique Antoine Chaudron.
« De mon côté, je dirais qu’un aspect plus moderne caractérise mes créations. Je joue beaucoup au niveau des textures, grâce à des procédés d’impression de tissu sur métal que j’ai développés, en plus d’enrichir la collection de nouvelles conceptions d’objets, tant décoratifs que pratiques dans la vie de tous les jours », poursuit-il.
L’avenir
Il y a cinq ans, une des bâtisses qui jouxtent le premier carrefour depuis l’entrée de Val-David, à l’époque occupée par un restaurant, a été mise en vente. Une occasion de pérenniser l’entreprise qu’Antoine a saisie. Depuis, les bureaux administratifs, l’atelier de fabrication qui s’étend sur deux étages et la boutique ont pignon sur la rue principale du village. La boutique accueille maintenant aussi des œuvres d’autres artisans reconnus.
La relève
Antoine et sa conjointe Mélanie sont les parents d’Édouard et de Louis, aujourd’hui âgés de 14 et 11 ans. Il est encore trop tôt pour affirmer avec certitude qu’ils s’épanouiront dans les métiers d’art touchant l’étain une fois adultes, mais ceux-ci font tout de même preuve d’un grand intérêt et d’initiative pour leur jeune âge.
Ainsi, depuis quelques années déjà, les « Petits Chaudron » participent à La grande journée des petits entrepreneurs, événement provincial qui met de l’avant les initiatives entrepreneuriales des jeunes de 5 à 17 ans. « Et si on reproduisait des bijoux de grand-papa en étain? Oui, oui! ». C’est donc sous la supervision d’Antoine qu’ils ont appris à fabriquer des pièces créées par Bernard, avec de nouvelles techniques et couleurs. Celles-ci sont en vente à la boutique et vous croiserez surement les Chaudron au prochain Salon des artisans de Val-David, qui a lieu chaque année pour amorcer la période des Fêtes.
Et pour ceux qui se posent la question, oui, Chaudron est le vrai nom de la famille. Ça ne s’invente pas.
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