« Mon métier: être au service des artistes »
Chef d’orchestre des plus grands de la chanson
Daniel Piché, natif et toujours résidant de Sainte-Agathe-des-Monts, est un des chefs d’orchestre les plus connus et les plus en demande pour accompagner les chanteurs et chanteuses d’ici et d’Europe lorsqu’ils projettent une tournée à travers le Québec.
Directeur musical des « Tournées des Idoles » des dernières années, il n’y a pas une vedette de la chanson francophone d’ici et d’ailleurs qu’il n’a pas accompagnée sur les petites comme les plus grandes scènes du Québec.
Nous l’avons rencontré dans la jolie maison que lui et sa femme, la chanteuse et choriste Lorraine L’Écuyer, ont rénovée en 2008, à un jet de pierre du Lac des Sables. @R:À notre arrivée, Daniel était à peaufiner les arrangements musicaux de la prochaine tournée de Michel Louvain cet automne.
La rencontre est très agréable : l’homme qui aura 67 ans en septembre livre avec générosité quelques pans de son parcours professionnel.
Pour plaire aux filles
Membre d’une fratrie de huit enfants, Daniel a eu la piqûre du piano dès l’âge de trois ans. Adolescent, il a chanté et joué du clavier et de la guitare dans un groupe. « Faire partie d’un «band» c’était bon pour se faire des blondes, sourit-il. Mais ça n’a pas été facile de convaincre mon père, un courtier d’assurances, que je pourrais me débrouiller en faisant de la musique mon gagne-pain… »
Finalement, Daniel réalise un premier rêve en étant admis en musique à Vincent-d’Indy, puis à l’université McGill où, dans la classe de six élèves du légendaire orchestrateur canadien Neil Chotem, il allait maîtriser l’art d’écrire des arrangements musicaux.
« J’ai voulu apprendre à écrire des arrangements parce qu’au départ, j’ai d’abord été compositeur de chansons, en collaboration avec Serge Badaud, explique-t-il. J’ai chanté en première partie des spectacles de chanteurs d’ici comme d’Europe, notamment à la Butte à Mathieu (Val-David). » Daniel a d’ailleurs remporté le premier prix au Concours de la Chanson canadienne en 1971, auquel pas moins de 4 000 interprètes d’un océan à l’autre s’étaient inscrits. Cet honneur lui a valu de représenter le Canada au Festival de Spa quelques mois plus tard.
Attention au piège!
Son cran – sinon son culot – lui vaut un jour de trouver enfin sa vocation. Il est 6h quand un coup de téléphone le tire de son sommeil. Un chef d’orchestre attitré à la radio de Radio-Canada ne pourra se présenter au boulot ce matin-là. Accepterait-il de dépanner l’équipe dont l’émission en direct doit débuter… deux heures plus tard? « J’ai dit oui, du fait surtout que je connaissais un ou deux musiciens de l’orchestre. Rendu en studio, j’étais nerveux, ça n’a pas de bon sens!… Heureusement, plus âgé et expérimenté que moi, un de ces musiciens a agi comme un père protecteur. Il m’a beaucoup aidé ce jour-là ».
Daniel Piché a cependant beaucoup appris des expériences malheureuses de certains collègues chefs d’orchestre. Ceux-ci, réduits au chômage, ont été pris au piège: « Décrocher une série (à la télé, par exemple) est très exigeant: c’est du sept jours sur sept, tu écris tout le temps. Tu es constamment en attente de nouvelles chansons dont il faut réécrire les arrangements. Puis, compte-tenu du salaire plutôt intéressant que tu touches pour ce travail, la tentation est grande de délaisser les spectacles en province, surtout à cause des déplacements qui peuvent être épuisants à la longue. Bref, tu t’effaces du circuit des tournées pour concentrer toutes tes énergies sur ton boulot à la radio ou la télé. »
« Or, poursuit-il, quand pour une raison ou une autre, ta série d’émissions est retirée de la programmation, tu te retrouves soudainement sans travail. Les autres artistes actifs ont eu le temps de se trouver un autre chef d’orchestre pour les accompagner en show ou en tournée. C’est pour cette raison que même quand je travaillais régulièrement à la télévision (Radio-Canada, TVA et autres), je n’ai jamais abandonné mes autres activités : écrire des arrangements pour des spectacles, composer des musiques pour des commerciaux, travailler en studio, accompagner des artistes à Montréal, en province et même en Europe, un job qui soit dit en passant n’est pas toujours évident : par exemple, le spectacle donné à Québec prend fin à 23h, tu rentres chez toi à 2h en pleine nuit… et tu es en direct à la télé à peine six heures plus tard, à 8h… »
Comme quoi il faut parfois avoir du front tout le tour de la tête pour forcer la main du destin…
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