On mange de mieux en mieux à l’hôpital
Un mythe à briser
On mange de mieux en mieux à l'hôpital. Le mythe des repas sans saveur servis tièdes et sans ménagement aux malades est en voie de disparaître. Il s'estompe de plus en plus devant les efforts concertés du personnel des services d'alimentation et des cuisines de l'hôpital à bonifier la qualité de vie des patients et des employés. Notre journaliste a pu le constater par lui-même lors d'une récente hospitalisation de quelques jours à l'hôpital Laurentien, à Sainte-Agathe-des-Monts.
« Linguinis sauce de la mer ou veau moutarde et estragon? » demande la technicienne en diététique qui note sur sa tablette le souper du lendemain choisi par le patient allongé dans son lit. À l’exception de leur température et de leur portion réduite – on est tout de même dans un hôpital, pas au restaurant! -, la cuisson et l’assaisonnement des mets seront irréprochables.
Détail qui mérite d’être souligné, au plaisir des papilles gustatives s’ajoute celui des yeux, en particulier les repas servis aux résidants ou aux malades aux prises avec un problème de dysphagie (difficulté à avaler). Les cuisiniers ne se limitent pas à transformer en purée ces aliments-problèmes. On les moulera ensuite pour leur donner une forme qui se rapproche de leur aspect original. Ainsi, du poulet ou du saumon en purée sera moulé en cuisse ou en filet avant d’être déposé dans l’assiette du bénéficiaire.
Une comparaison avantageuse
À l’hôpital Laurentien, jadis chef-cuisinier aux restaurants «L’eau à la bouche» et «Quintessence», le chef exécutif Denis Beauchamp supervise le travail de trois cuisiniers polyvalents et formés à l’école hôtelière des Laurentides, dont deux qui préparent les repas du matin et du midi, et un troisième, celui du souper.
« Nous avons 108 résidants au Pavillon Philippe-Lapointe, environ 125 patients à l’hôpital et de 80 à 100 employés qui, à la cafétéria, mangent les mets que nous avons préparés le jour-même. Et nous devons également cuisiner la nourriture vendue au comptoir du Bistro de l’hôpital », explique le chef qui vante la passion, le dévouement et le travail harmonieux des membres de tous les services impliqués dans l’alimentation et sa distribution.
La qualité des repas servis à l’hôpital Laurentien a maintes fois été vantée dans le passé, à commencer par les patients qui l’ont comparée à celle dans les autres établissements hospitaliers à Laval, Saint-Eustache, Saint-Jérôme ou ailleurs.
Le chef Beauchamp croit que, si avantageuse qu’elle soit, cette comparaison ne peut plus tenir longtemps: « De plus en plus, le CISSS des Laurentides veut offrir à la clientèle une belle qualité de nourriture. C’est fini le temps où, à l’hôpital, on ne mangeait pas bien. Plus personne ne veut revivre cette époque-là. Mes collègues qui travaillent dans les autres établissements et moi, nous voulons briser ce mythe. Nous nous réunissons régulièrement pour faire un partage de nos connaissances. »
« L’harmonisation est un mot qui revient souvent de nos jours dans le vocabulaire de notre secteur d’activité », de conclure Sylvie Lévesque.
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