Bibliothèque vivante
La passion verticale de Paul Laperrière
Paul Laperrière est tombé dans la potion de l’escalade très tôt dans sa vie. Il a vu le sport se démocratiser et se transformer au fil des années : de l’équipement aux techniques, en passant par les sites de pratique, la formation et les règles de sécurité. Celui que l’on connait comme fondateur de l’école Passe-Montagne à Val-David a une impressionnante feuille de route ici et ailleurs dans tout ce qui touche de près ou de loin à la grimpe.
Les jeunes de 5e année à l’école Saint-Jean-Baptiste avaient de nombreuses questions pour ce passionné de plein air et de découvertes en tout genre. Voici les moments forts de cet échange inspirant et interactif.
Quand as-tu commencé à t’intéresser à l’escalade?
Je venais souvent au chalet familial à Val-David pour faire du ski les week-ends à Vallée Bleue. À l’âge de 9 ans, des amis de mes parents nous ont initiés à l’escalade de rocher mes frères et moi dans le parc régional. J’ai immédiatement eu un coup de foudre. Je me souviens que j’avais un scrapbook dans lequel je collectionnais des photos et des images d’escalade. Val-David a toujours représenté mon deuxième chez moi et j’ai toujours su que je m’y installerais un jour. C’est ici que j’ai fondé ma famille.
Quelles expériences as-tu vécues dans le cadre de ta carrière?
J’ai ouvert mon école, on a fabriqué et vendu des prises, je me suis impliqué dans le développement des murs d’escalade intérieurs et les tours d’escalade mobiles et j’ai ouvert la moitié des voies à Val-David. Anecdote, saviez-vous que quand on ouvre une voie, on a le privilège de la nommer! Par exemple, lorsque je grimpais, j’ai découvert une chauve-souris dans un creux de la paroi… j’ai nommé la voie Batman (rires).
J’ai également eu la chance de former des pompiers, des escouades SWAT, j’ai été juge international dans des compétitions, j’ai guidé dans l’Ouest canadien, j’ai joué dans des films comme figurant spécialisé, j’ai aussi grimpé dans plusieurs pays : le Japon, le Chili, la France, Cuba… l’escalade c’est ma vie!
Quand as-tu commencé à t’impliquer à Cuba pour développer l’escalade et qu’y a-t-il de particulier avec l’escalade dans ce pays?
Je profitais d’une semaine de vacances dans un tout inclus il y a une vingtaine d’années quand j’ai aperçu une publicité sur l’escalade dans la région de Viñales. Depuis, j’y vais chaque année pour développer l’escalade là-bas, leur apporter du matériel et les former et j’organise également un festival international (c’était la 19e édition cette année). Aujourd’hui, on me surnomme le père de l’escalade à Cuba!
Les parois sont très différentes de celles de Val-David car elles sont faites de calcaire alors qu’ici elles sont en granit, C’est un défi différent. J’aime le fait qu’on peut y aller à l’année, c’est donc une destination parfaite pour l’hiver.
As-tu déjà dormi sur une paroi?
Oui, plusieurs fois. C’est très spécial. Ça s’appelle un portaledge (ou tente de paroi) qu’on attache à un relai. C’est sécuritaire parce qu’on est nous-même également attaché au relai et des sangles nous retiennent quand on dort. J’ai aussi déjà fait de l’escalade de nuit au clair de lune sans frontale!
Est-ce que tes enfants pratiquent l’escalade?
Mes quatre enfants en ont fait, mais c’est mon plus jeune qui a le plus accroché. Il est même venu me rejoindre à Cuba cette année et a déjà travaillé sur la tour d’escalade mobile.
Que fais-tu depuis que tu as vendu ton école d’escalade?
J’ai vendu l’école il y a trois ans, mais je continue à enseigner! J’ai aussi démarré une nouvelle entreprise d’ancrages en titanium qui s’appelle Ti-Rex (Ti étant le symbole du titane dans le tableau périodique des éléments). Je fais le design et un laboratoire en République Tchèque les accrédite. Les ancrages sont certifiés selon des normes internationales et sont vendus partout dans le monde. La matière permet de les utiliser sur des parois où la corrosion est importante (comme les parois de calcaire ou les parois près des plans d’eau salée) et c’est très durable donc très sécuritaire.
« Tout ce que j’ai accompli dans ma vie est parti d’un rêve et d’une passion. L’escalade qui était au départ un loisir est devenue mon métier. » Paul Laperrière
Qu’est-ce qu’on serait surpris d’apprendre de toi?
Dans la vingtaine, j’avais le choix de participer aux sélections pour les Jeux Olympiques de Montréal de 1976 en javelot ou de participer avec un groupe d’alpinistes à la première expédition québécoise à l’île de Baffin Terre de Baffin 76 à la conquête du Mont Thor pour la Fédération québécoise de la montagne dans le cadre d’un reportage pour Parcs Canada… j’ai choisi l’expédition! Une incroyable expérience. Le Grand Nord est devenu un terrain de jeu pour moi.
Témoignages
« Après la présentation, je me sentais inspiré surtout quand il a dit qu’il faisait de l’escalade depuis l’âge de 8-9 ans et qu’il n’avait jamais lâché son rêve. Paul m’a donné envie de faire de l’escalade et de continuer mon rêve d’être cuisinier et de commencer à plus cuisiner à la maison. » – Mattis
« J’ai adoré cette présentation car moi aussi j’aime beaucoup l’escalade et j’ai aimé quand il a partagé toutes ses aventures d’escalade à Cuba et à Val David. Ça m’a beaucoup impressionné qu’il a entrainé la police. Il a été mon livre vivant préféré! » – Léo
« Je suis impressionnée par la hauteur qu’il a fait en escalade. La présentation m’a donné envie de commencer à faire de l’escalade avec ma famille. » – Naomy
« C’est impressionnant qu’il ait commencé sa passion pour l’escalade aussi jeune et qu’il en a fait son métier. Je l’ai trouvé très généreux de s’impliquer à Cuba, car c’est un pays pauvre et dans le besoin. » – Samia
« Je ne le connaissais pas mais j’ai appris plein de choses sur lui. C’est amusant qu’il ait amené des carnets et du matériel d’escalade. » – Azélie
« Les explications de Paul m’ont beaucoup enseigné sur l’escalade. Il nous a même montré des vieilles roches qu’il avait trouvées lors d’une expédition. » – Libellia
Le projet intergénérationnel Bibliothèque vivante signé Maison Phoenix permet aux jeunes de 5e année de l’école Saint-Jean-Baptiste à Val-David d’emprunter un « livre vivant » et d’échanger avec une personne inspirante de leur village grâce à une entrevue en classe. Pour visionner la capsule vidéo du projet :
Cet article est le troisième d’une série de trois.
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