Une rentrée plus verte et écolo 

Septembre marque souvent un nouveau départ. Fin des vacances, retour à la routine : c’est le moment idéal pour repenser ses habitudes. Et si cette transition devenait une occasion de consommer autrement? Astuces simples, gestes concrets et conseils pratiques : on explore des pistes pour amorcer un mode de vie plus durable et écoresponsable, une action à la fois.  

Simon Foster est copropriétaire de la Bulle Verte à Saint-Jérôme. Cette boutique offre des produits écologiques en vrac, principalement des produits corporels et ménagers. Ouverte depuis une quinzaine d’années, c’est la première boutique du genre dans les Laurentides. La rentrée, au mois de septembre, est toujours un moment bien occupé, alors que les gens reviennent des vacances et reprennent leur routine. « La rentrée est un bon moment pour instaurer de nouvelles habitudes », croit Simon. « Certains ont fait des lectures ou ont discuté, et sont maintenant prêts à essayer de nouvelles choses », explique-t-il.  

Au niveau du matériel scolaire, la première chose à faire est le tri de ce qu’on a déjà et qui peut être réutilisé, souligne Laurie Gagné-Sansfaçon, conseillère en communication chez Recyc-Québec. « Est-ce qu’on peut réutiliser des cahiers, des cartables, des crayons, des étuis ou un sac à dos pour l’année à venir? S’ils sont brisés ou endommagés, est-ce qu’on peut les réparer au lieu de les jeter? Ça peut devenir une belle activité créative pour l’enfant de personnaliser son sac à dos ou sa boîte à lunch par exemple », dit-elle. Si on veut changer d’article, il peut être intéressant de donner au suivant.   

« Une fois qu’on a fait l’inventaire et qu’on sait ce qui nous manque, c’est de se rendre au magasin pour se procurer ce qui nous manque réellement. Il faut s’en tenir à la liste! », conseille Laurie Gagné-Sansfaçon. Recyc-Québec recommande aussi de privilégier les produits fabriqués à partir de matières recyclées et des produits rechargeables plutôt que jetables, ainsi que d’éviter le suremballage.  

Des gestes à intégrer dans son quotidien  

Certains gestes sont faciles à intégrer dans sa routine pour réduire ses déchets. Simon Foster donne l’exemple du remplissage de bouteilles de shampoing et de revitalisant. « À la place d’aller acheter de nouvelles bouteilles aux deux mois, tu vas faire le remplissage aux deux mois. »   

Le savon à main est aussi une bonne option pour introduire les produits en vrac. « Au lieu d’acheter des petits pots pour chaque salle de bain ou la cuisine, c’est beaucoup plus intéressant d’avoir un plus gros contenant qu’on vient remplir une fois aux quelques mois », indique Simon Foster.   

Selon ce dernier, l’objectif n’est pas de recycler davantage, mais bien de réduire ses déchets à la source. « Imaginez le nombre de contenants de lessive ou d’autres produits ménagers que vous pouvez prendre dans une année. Nous, ce qu’on propose, c’est d’utiliser le même contenant pendant 10 ans. À la grandeur de la population des Laurentides, c’est significatif la quantité de plastique qu’on peut éviter d’utiliser », souligne M. Foster.    

On peut aussi penser à acheter des produits d’hygiène féminine écoresponsables, comme des culottes menstruelles. D’ailleurs, il est même possible de consommer du dentifrice en vrac!  

L’application Ça va où? de Recyc-Québec est aussi une bonne manière de mieux gérer ses déchets. Celle-ci aide à trier à la bonne place les matières résiduelles et offre même une foule d’astuces et de conseils sur la gestion de ces matières.   

Les lunchs  

Qui dit rentrée dit aussi retour des lunchs! Une des astuces faciles à appliquer est la préparation des repas. « Le souper de la veille peut très bien servir de lunchs du lendemain », dit Laurie Gagné-Sansfaçon. Idéalement, on favorise des produits de saison et locaux, ce qui permet de contribuer à la réduction de l’impact environnemental du transport des aliments.  

Également, on retrouve de plus en plus d’alternatives sur le marché pour remplacer les sacs de plastique à usage unique. On peut les remplacer facilement par des pochettes ou des sacs de collations réutilisables, qui se lavent bien. « Ces petits gestes font vraiment une différence au final », indique Laurie Gagné-Sansfaçon.  

Une tendance qui se maintient?  

Est-ce que la tendance zéro déchet est encore populaire? Selon Simon Foster, les gens aujourd’hui surveillent beaucoup leurs dépenses. Il reste donc une éducation à faire sur les prix des produits en vrac. « Par exemple, le savon à linge qu’on vend est plus concentré et permet donc de faire plus de brassées. Ça devient donc avantageux, même s’il est plus cher quand on l’achète », dit-il. Malgré tout, il observe qu’il y a toujours de nouveaux clients qui viennent essayer la boutique.   

Par ailleurs, selon le Bilan 2023 de la gestion des matières résiduelles au Québec, on observe une diminution de 5 % de la quantité de matières résiduelles éliminées par habitant, malgré l’augmentation de la population. En effet, ce nombre est passé de 719 kg en 2021 à 685 kg en 2023. « Pour la première fois depuis plusieurs années, on note une diminution de la quantité de déchets éliminés par habitant », note Recyc-Québec dans un communiqué de presse.  

« Ce que je conseille aux parents qui peuvent être débordés, c’est d’y aller à leur rythme », souligne Laurie Gagné-Sansfaçon. Il faut trouver des actions qui ne représentent pas une charge supplémentaire trop grande et qui s’appliquent facilement dans le quotidien. « Essayez des petites actions et vous verrez ce qui vous convient et vous permet de garder un équilibre », dit-elle. Par exemple, peut-être que pour certains parents, ce n’est pas réaliste d’aller à vélo à l’école chaque jour. Mais le fait d’y aller simplement une journée par semaine, un vendredi où l’on a plus de temps, fait une différence.   

« Le but n’est pas d’être moralisateur et d’être parfait – on n’est pas dans la perfection nous-mêmes. Mais on y croit, un pas à la fois. On souhaite que le plus de gens possible participent à ce mode de vie », conclut Simon Foster.