L’art du bijou local

Atelier GLI
Atelier GLI

Par Marie-Catherine Goudreau

Série : La mode d’ici  

Les Laurentides regorgent d’entrepreneurs passionnés qui offrent des produits de qualité, faits à seulement quelques pas de chez soi. Cette série de textes sur la mode d’ici vise à mettre en lumière des créateurs et designers basés ici, dans nos Laurentides. Pour ce troisième et dernier texte de cette série, on a voulu découvrir le processus derrière la fabrication de bijoux faits à la main, dans les Laurentides.

Brelokz : Quand la nature devient bijou

Véronique Roy a démarré Brelokz il y a une dizaine d’années. Étant herboriste de formation, celle-ci a eu l’idée de fabriquer des bijoux alors qu’elle avait les deux mains dans la terre. « J’ai vu les feuilles sur mes doigts et je trouvais ça tellement beau. J’ai donc cherché à savoir comment faire pour transformer les feuilles en bijou », raconte-t-elle lors de notre visite à son atelier au cœur du village de Mont-Blanc. C’est ainsi qu’elle a découvert la pâte de métal, à partir de laquelle elle peut presser les feuilles pour en avoir l’empreinte.

Crédit Amélie Bilodeau

« De fil en aiguille, j’ai appris des techniques à travers mes rencontres et mes promenades. Je suis 100 % autodidacte. C’est quand j’ai rencontré un joaillier de Mont-Laurier, qui m’a appris les techniques traditionnelles, que je suis passé des pâtes de métaux à la joaillerie », explique Véronique.

L’herboristerie et le jardinage ont donc toujours fait partie de la vie de l’artisane. « Pour moi, ça faisait un sens de rester dans les bijoux nature parce que je suis entourée de ça. » À la maison, les plantes occupent une place importante notamment pour leurs propriétés médicinales, dit-elle.

C’est à travers des marches en forêt ou des moments passés dans le jardin que Véronique trouve l’inspiration. « Quand je vois une plante, je sais où la mettre sur le corps. Je vais voir une fougère et je sais qu’elle va être belle en boucle d’oreille par exemple », raconte-elle. Ainsi, elle cueille une feuille, une branche ou encore un morceau d’écorce, qui une fois à l’atelier, « reprendra vie dans le métal ».

Véronique commence donc par faire un moule en caoutchouc à partir de l’élément jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite du résultat et fait un premier morceau avec la pâte de métal. Ensuite, elle envoie le morceau à Montréal pour où l’on va reproduire la feuille en plus grande quantité. « C’est comme ça que je fais mon inventaire pour reproduire le même modèle. » Quand la feuille revient à son atelier, elle la transforme en la soudant et en la polissant.

Crédit Amélie Bilodeau

Chaque plante que Véronique choisit a un sens. « J’aime raconter une histoire et expliquer d’où vient la plante lorsque quelqu’un achète un de mes bijoux », souligne-t-elle. Étant herboriste, elle connait la signification des plantes, qu’elle soit médicinale, folklorique ou mystique.

Avec Brelokz, Véronique Roy privilégie un travail « lent » et au rythme des saisons. Durant le mois de janvier, c’est un moment de pause et de réflexion pour la nouvelle année à venir. Dès février jusqu’à avril, elle commence à préparer les marchés et donc à produire son inventaire. À l’été, c’est le moment récolter et préparer les nouveautés pour l’automne.

Ses produits sont disponibles en ligne sur son site web : brelokz.com

Crédit Amélie Bilodeau

 

 

Créations GLI : Une passion qui se transmet

À Saint-Colomban, Isabelle Gervais Laberge crée aussi des bijoux et donne des cours dans son petit atelier. Cette dernière travaille en joaillerie depuis 2007 et a fait plusieurs études pour se perfectionner dans ses techniques. « Je prenais des cours le soir, alors que mon enfant était encore jeune. À un moment, j’ai voulu en apprendre plus et aller plus loin. Je voulais faire ça de manière professionnelle », dit-elle en entrevue. C’est en 2018 qu’elle a démarré son entreprise et a ouvert son atelier-boutique chez elle.

Atelier GLI

Ce qui décrit son style? « J’aime faire des bijoux ajourés, minimalistes, délicats. Des vagues, des fleurs, une goutte d’eau, des plumes : je me rapproche de tout ce qui touche à la nature. Je fais surtout des pièces avec du mouvement et des courbes. » Isabelle utilise des matières nobles, comme l’or, l’argent, la pierre ou la perle.

En plus de ses collections, elle crée également des bijoux sur mesure. « En premier lieu, il y a une rencontre avec le client. Je demande des inspirations, des couleurs, des formes. À partir de là, on va dessiner quelque chose et monter une pièce en partant de zéro », explique-t-elle.

Atelier GLI

Isabelle donne des cours dans son atelier de manière très personnelle, avec trois personnes à la fois, afin de bien accompagner chacun tout au long du processus. « Je vais souvent y aller avec quelque chose de simple, comme une bague ou un pendentif. Quand on fait une bague, on passe par toutes les étapes de la joaillerie : tu formes une bande de métal, ensuite tu vas la texturer, la forger, la souder et la polir », indique Isabelle. « Quand les gens viennent faire une bague, ils ne la voient plus comme avant. »

Pour Isabelle, acheter d’un joaillier-artisan, c’est acheter un bijou unique, créé à la main, avec une émotion. « C’est quelque chose que tu ne retrouveras pas en bijouterie. […] Le bijou a une âme, une émotion. » Les gens sous-estiment tout le travail et les techniques qu’on retrouve derrière les bijoux que l’on crée, dit-elle.

Atelier GLI

On retrouve ses produits en ligne sur bijouxgli.com ainsi que dans certains salons et marchés, comme L’Allée des créateurs à Val-David.

Pour lire tous les articles de cette série La mode d’ici, rendez-vous sur le site web de l’Info du Nord Sainte-Agathe : infodunordsainteagathe.com sous l’onglet Flèche Laurentides.

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