Andréanne A. Malette retrouve ses racines

Crédit : Catherine Deslauriers
Crédit : Catherine Deslauriers

De passage dans les Laurentides au mois de juin, Andréanne A. Mallette présentera son spectacle Les jardins dérangés, dans lequel elle aborde le thème de la maison, de la guérison, du moment présent et de la solidarité. Discussion avec l’autrice-compositrice-interprète.

Ça fait maintenant plus d’un an que ton dernier album Les jardins dérangés est sorti. Comment se passe la réception de celui-ci?

Je pense que c’est l’album le mieux accueilli, notamment en spectacle. Les salles sont pleines et les réactions sont très bonnes après le spectacle. Les gens en ressortent avec un sourire. On a eu du fun à faire cet album, alors c’est peut-être une corrélation directe! Le show est bien construit et on ne se tanne pas de le faire.

Je trouve que les commentaires que je reçois pour ce spectacle sont différents des autres. Je crois que ça va toucher une corde sensible. Puis, je reçois des témoignages très touchants souvent de femmes qui vivent la même chose que moi.

 

Pourquoi crois-tu que cet album est mieux accueilli?

J’ai toujours été vrai dans mes albums, mais dans celui-là, il y a un relâchement de la pression, de faire du beau. On est plus dans la liberté de faire ce qu’on veut, il y a un lâcher-prise. Puis, on l’a fait aussi plus rapidement que les autres albums. À la base, je suis très perfectionniste donc je remets en question beaucoup pour que ce soit exactement le bon mot, le bon ton. Cet album, comme on l’a fait plus rapidement, on s’est dit : « ça va être ça! ». Je pense que cette liberté a touché les gens. C’est plus brut.

 

Comment s’est déroulée la création de cet album?

En fait, j’ai loué la salle du lancement et réservé la date avant même d’avoir écrit une chanson! J’ai donc écrit assez rapidement les chansons durant les mois de novembre et décembre, et on a enregistré dès le mois de janvier pour commencer la tournée en avril. On a tout fait la construction des décors dans mon garage. Ç’a été un solide marathon! Mais je suis contente de ce que ç’a donné. C’est un processus différent des autres albums. Je me suis plongée à 100 % de mon temps dans ce projet, donc ç’a créé une sorte de bulle créative.

Ce processus m’a permis de me faire plus confiance et de faire confiance en mes réflexes. C’est mon quatrième album et je sais plus rapidement ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Aussi, je me suis entourée des bonnes personnes et on était plus efficaces.

 

Comment ton récent déménagement en nature a-t-il influencé ton écriture?

Sur cet album, ç’a tout influencé. La première chose que j’ai faite dans ma maison, c’est d’installer un beau piano dans mon salon au plafond cathédrale. J’ai joué du piano dans ma jeunesse, mais j’avais complètement arrêté à 16 ans. Pour cet album, il y a plus de piano qu’il n’y en a jamais eu.

Puis, toute la mise en scène du spectacle tourne autour de cette maison que j’ai achetée, des voisins qui viennent sonner, des choses qui s’y passent… On a d’ailleurs enregistré des chansons de mon album dans ma maison, tout comme la séance photo de l’album qu’on a fait chez moi. La thématique de cet album tourne vraiment autour de ce nouveau départ dans cette maison.

J’ai grandi dans le bois, alors je retrouve mes racines dans cette maison.

 

Comment vois-tu ton évolution depuis tes débuts en musique?

Personnellement, mon évolution personnelle teinte ma création. Je me suis entourée de gens très talentueux et intelligents qui font de moi une meilleure musicienne. Je suis de plus en plus à l’aise sur scène, notamment au piano où je prends plaisir à jouer mes compositions.

La maison et le célibat des trois dernières années m’ont rendu une meilleure musicienne parce que je suis obligée de faire ce que j’ai vraiment envie de faire, à 100 % du temps. J’ai joué beaucoup plus de musique durant ces dernières années que dans toute ma vie!

 

À quoi peut-on s’attendre de ton spectacle?

À une très grande complicité, non seulement avec les gens sur scène, mais aussi avec le public. Ça rit beaucoup! Dans ma vie quotidienne, je suis très drôle, et pourtant ce n’est jamais ressorti en public. Je me suis permis cela dans le show!

Puis, la thématique de la maison revient encore, alors que les musiciens jouent des personnages et interprètent chacun un de mes voisins entre mes chansons. On ne fait pas du théâtre, mais on s’amuse beaucoup avec cette mise en scène.

 

Tu sembles très proche de ton public. Quelle place occupe cette relation dans ta musique?

Une de mes parties préférées est de rencontrer les gens après le spectacle. […] C’est important pour moi de garder une proximité avec les gens, autant en personne que sur les réseaux sociaux. Il y a bien des côtés négatifs aux réseaux, mais ils me permettent de garder un lien avec les fans. J’ai un contact direct avec les gens et une liberté aussi dans ce que je publie. C’est ma façon d’aller les rejoindre. Les gens qui me suivent me permettent de vivre de ma musique, alors j’en suis très reconnaissante.

 

Tes prochains projets?

On continue la tournée pour la prochaine année. J’ai aussi écrit une chanson avec deux filles que j’aime beaucoup qui devrait sortir cet été. Puis, mon prochain album en sera probablement un de covers d’une artiste française que j’apprécie.

J’ai aussi envie de pousser le côté comédienne cette année – c’est quelque chose que je veux réaliser depuis toujours. Il y a aussi ce fameux roman qui dort dans mon ordi, mais que j’aimerais finir. C’est dans la même thématique que mon spectacle : mon déménagement et la maison.

 

Andréanne A. Mallette sera en spectacle le 14 juin au Théâtre du Marais à Val-Morin, le 22 novembre au Théâtre Gilles-Vigneault à Saint-Jérôme, ainsi que le 5 décembre à la Petite Église à Saint-Eustache. Pour des billets, rendez-vous sur le andreanneamalette.com. Son dernier album Les jardins dérangés est disponible sur toutes les plateformes d’écoute en ligne.

Crédit : Catherine Deslauriers