12 hommes en colère: une œuvre intemporelle sur la scène du Patriote

Du 27 au 31 août, le théâtre Le Patriote, à Sainte-Agathe, accueillera une œuvre marquante de la dramaturgie américaine : 12 hommes en colère. Présentée par les Productions Jean-Bernard Hébert à l’occasion de ses 40 ans, cette pièce plonge le spectateur au cœur d’un huis clos tendu où se joue bien plus que le sort d’un accusé.

C’est l’histoire d’un jury composé de 12 hommes appelé à trancher sur le sort d’un jeune homme accusé d’homicide. Le verdict paraît clair et inévitable, tant les preuves contre lui sont accablantes. Cependant, l’un des jurés refuse de se laisser convaincre si facilement et choisit de remettre en question les apparences et de dépasser les préjugés. « Il dit seulement qu’il n’en est pas sûr. Il aimerait en parler, il aimerait en discuter », détaille Jean-Bernard Hébert, producteur de la pièce. Derrière cette intrigue apparemment simple se déploie un drame à la fois psychologique et humain.

Une œuvre culte revisitée

Jean-Bernard Hébert ne cache pas son admiration : « Alors, dans un premier temps, 12 hommes en colère, c’est un chef-d’œuvre en fait. C’est une pièce qui a été écrite par Réginald Rose en 1957. Sidney Lumet, le grand réalisateur, en a fait un film culte avec, notamment, Henry Fonda, E.G. Marshall, Lee J. Cobb. Il y a également eu une deuxième version qui a été faite en 1994. »

Cette pièce, avant d’être un classique du cinéma, a d’abord été écrite pour le théâtre.

Un miroir de notre époque

Pour M. Hébert, cette reprise n’est pas un simple hommage, mais un geste engagé : « Je la reprends avec comme but et objectif la chose suivante : parler de la société. Regarde ce qui se passe chez nos voisins du Sud : la montée en flèche du racisme, la montée en flèche des problèmes reliés à la migration, la montée en flèche de l’homophobie, la montée en flèche de l’injustice sociale. » Selon lui, « c’est une pièce qui ne peut pas être plus actuelle que présentement ». Les dialogues révèlent les préjugés et les tensions qui traversent la société, hier comme aujourd’hui.

De plus, chaque personnage est façonné pour incarner une facette de la nature humaine : « Tu as la grande gueule, tu as celui qui est là mais qui ne veut pas être là, l’actuaire, un personnage extrêmement rigide, le raciste qui veut en finir au plus vite. »

Une troupe choisie avec soin

Pour cette production la sélection des comédiens a suivi une règle claire : « À talent égal, je pars avec celui qui a la personnalité la plus agréable », explique M. Hébert. En tournée, la cohésion humaine est essentielle. « Des fois, on va partir des six-sept jours en ligne ; tu manges ensemble, tu voyages ensemble. Ça devient un climat de proximité. »

Un message de tolérance

Au-delà du suspense, 12 hommes en colère transmet une leçon précieuse : « La tolérance. Et surtout, surtout, surtout, elle met en lumière les préjugés, les idées préconçues. »  « C’est exactement ça, dans 12 hommes en colère: les membres du jury vont partir sur des idées préconçues, des chimères, et après ça, ils vont se faire leur propre idée », détaille Jean-Bernard Hébert.

Un rendez-vous incontournable

Pour Jean-Bernard Hébert, il n’y a aucun doute : « S’il y a une pièce à voir cet été, c’est celle-là. » Il conclut : « J’invite les gens à venir se célébrer avec nous, puisque cette pièce-là, au Patriote, déclenche le 40e anniversaire des Productions Jean-Bernard Hébert. »