Secouriste : un sacré sacerdoce !

  • Publié le 1 nov. 2022 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Davide Buscemi

Taline Berge, la maman d’Oliver, vit en Floride avec lui depuis 2006, la moitié de l’année. Elle se réjouit de l’issue heureuse de cette mésaventure. « C’est un miracle de l’avoir retrouvé vivant. Le dimanche soir, nous avions tous perdu espoir », lâche-t-elle.

Le maire de Saint-Donat, Joé Deslauriers, outre les secours et la Sûreté du Québec, tient à remercier et saluer le directeur du Service sécurité incendie, Daniel Laviolette, « à qui on doit une fière chandelle. »

Sur le terrain

Le monde secouriste est complémentaire et bicéphale : les « bénévoles structurés » (formés) et les « bénévoles intuitifs » qui sont, en général, des résidents du coin où s’opèrent les recherches.

Qu’il s’agisse de Québec Secours ou de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS) spécialisés dans le ratissage en forêt, le mot d’ordre est travail d’équipe. Les individualités ne comptent pas en tant que telles.

Qui sont ces civils formés, précieux soutien de la Sûreté du Québec lors de l’opération Oliver ? En quoi consiste leur travail ? Le président de l’AQBRS, Guy Lapointe, un retraité de la GRC, et celui de Québec secours, Olivier Deslauriers-Gaboury, nous en disent davantage.

Entrevue croisée :

Comment avez-vous été informés de votre mission ?

Olivier Deslauriers-Gaboury : Nous avons répondu à une demande de la Sûreté du Québec par l’entremise de l’AQBRS afin de coordonner les recherches des bénévoles structurés. Plusieurs groupes membres ont participé aux recherches. Nous avons procédé au ratissage de plusieurs zones sur une période de 4 jours consécutifs.

Vu l’issue heureuse, l’opération Oliver a-t-elle été facile ?

Guy Lapointe : Chaque opération représente un défi en fonction de la température, de l’environnement, du temps écoulé depuis la disparition, la condition physique et mentale et du profil du sujet. Le profil d’Oliver était particulier (trisomie 21).

Olivier Deslauriers-Gaboury : L’issue heureuse vient certainement d’une multitude de facteurs : le travail d’enquête de la SQ, les bénévoles, déployés rapidement dans des zones à haute probabilité, qui se sont relayés jusqu’au bout. Certains facteurs de succès sont imprévisibles, mais l’esprit d’équipe a été déterminant.

Quelles sont les difficultés rencontrées lors de recherches ?

Guy Lapointe : Un sujet peut se cacher et ne pas répondre à nos appels. Il peut être non communicatif. Certains peuvent parcourir de très longues distances ; d’autres demeureront très près du point de départ. Dans un premier temps, nous effectuons des recherches dans un périmètre approximatif de 300 mètres afin d’obtenir une probabilité de détection maximale.

Combien de temps dure la formation de vos sauveteurs ?

Olivier Deslauriers-Gaboury : Notre formation dure environ un an pour décrocher la mention « SARTech Bénévole ». Un bénévole devra ensuite réussir la certification du ministère de la Sécurité Publique avant la première intervention. Après cette formation de base, les bénévoles ont la possibilité de se spécialiser dans différentes disciplines : sauvetage en terrain incliné, recherche canine, ou planification et gestion d’une opération de recherche et sauvetage.

Sur la photo, de gauche à droite il y a Luci Desrochers, Oliver Benoît, Alayn Levesque et Maxime Proulx.(Photo-gracieuseté– Redgi Poirier)

La taille du périmètre des recherches (3,8 km) a-t-elle nécessité une plus grande attention apportée aux indices ?

Guy Lapointe : Effectivement, c’est pourquoi les policiers ont recours à des bénévoles   structurés. Chaque indice trouvé est rapporté au poste de commandement et fait l’objet d’une analyse de la part des policiers. Dans le présent dossier, la présence de la chienne nous a permis de repérer des traces de pas humains indiquant une direction.

Quels conseils donneriez-vous à des amateurs de plein air pour éviter de se perdre ?

Guy Lapointe : Établir un plan de route. Laissez savoir à un membre de la famille ou à des amis votre point de départ, votre destination et votre heure de retour. Transportez du matériel de survie : lampe de poche, sifflet, allumettes, etc… Sachez lire une carte et utiliser une boussole. Diverses applications téléphoniques peuvent vous être utiles. Utilisez un GPS. Si vous êtes perdus, ne bougez pas, demeurez au chaud et au sec pour maximiser vos chances d’être repérés et secourus.

L’opération Oliver, pour rappel :

Au soir du 21 octobre à Saint-Donat, la Sûreté du Québec diffuse un avis de mobilisation immédiate concernant la disparition d’Oliver Benoît, un homme trisomique de 21 ans accompagné d’un petit chien. Avant de se perdre dans la forêt dense, Oliver se promenait en compagnie de sa personne aidante.

Des recherches rapides sont réalisées durant la première nuit, sans résultat. Les 22 et 23 octobre, des indices trouvés par les policiers réorientent les recherches autour du lac Croche. Le chien est aperçu par l’hélicoptère. Le 24, jour de la découverte, elles sont concentrées sur le lac Castor, à environ 3,8 km du point initial. Au total, 54 bénévoles structurés ont participé au ratissage auxquels s’ajoutent les bénévoles intuitifs et la SQ. Justement, la Sûreté du Québec n’a pas donné suite à nos requêtes à l’heure où nous mettions sous presse.

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