Mobilisation à La Veillée pour la santé mentale des hommes

  • Publié le 11 nov. 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

Pour Patrick Laurin, co-propriétaire de la microbrasserie avec Aurélie Maton, cette initiative est née d’une expérience personnelle. «On a fait ça parce que, généralement, pour les hommes, il n’y a pas de ressources. Moi, j’ai déjà essayé de trouver des ressources pour m’aider, puis je n’en ai pas trouvé dans les Laurentides. En tout cas, elles sont très loin, soit à Saint-Jérôme ou Mont-Laurier. Dans la région, il n’y en a pas. Surtout en santé mentale, parce qu’un médecin, tu peux y aller, mais quand tu as besoin d’aide côté d’accompagnement, dépression ou des trucs comme ça, il n’y a pas grand-chose », affirme-t-il.

Sensibiliser et rassembler

Plusieurs événements auront lieu pour marquer cette mobilisation. Le 19 novembre, une projection du film GUIDONS-NOUS mettant en vedette Michel Terrien, suivie d’une discussion animée par des intervenants en santé mentale du CISSS, permettra d’aborder les obstacles auxquels les hommes font face pour s’ouvrir et chercher de l’aide.

Le 30 novembre, un 5 à 7 musical se tiendra à la microbrasserie avec des activités de sensibilisation ludiques, dont une roue à tourner avec des thèmes sur la santé mentale, et une animation autour du jeuParle, Parle, Jase, Jase. « Le 30, on fait des activités pour faire tomber les tabous et que les hommes n’aient pas peur de parler », précise Bruno Plourde, ami et employé de la microbrasserie. Ce sera également le moment où Bruno rasera sa barbe de 10 ans pour souligner la fin de ce mois d’activités.

Un lieu de rencontre et d’écoute

Patrick Laurin décrit La Veillée comme un lieu d’écoute : « À  la microbrasserie, on a quand même beaucoup de gens qui passent, particulièrement des hommes, je dirais, qui viennent s’asseoir au bar pour ventiler un peu leur journée. »

La microbrasserie devient ainsi un refuge où les hommes peuvent partager leurs expériences, dans un environnement où ils se sentent écoutés et compris. M. Plourde décrit cet espace comme une maison pour plusieurs clients, qui trouvent un soutien inattendu à travers les discussions qu’ils y engagent : « Comme disait Patrick, on en a des clients réguliers qui viennent ici. On l’entend des fois, c’est comme rentrer à la maison quand je viens ici. Ils nous parlent, ils vident le cœur. On sent que ça leur fait du bien. »

Un changement dans les mentalités

Les tabous persistent encore chez plusieurs hommes, surtout ceux des générations plus âgées. « Dans le temps, nos pères ne parlaient pas, parce que ça ne se faisait pas. Si tu es un gars, tu fermes ta bouche et tu t’endures, » confie le co-propriétaire. « Tous les gars, généralement, ont plus été éduqués à s’arranger tout seuls. Quand tu as un problème, tu t’arranges pour que ça marche ou ça fonctionne, mais il y a, des fois, des problèmes qui sont trop gros et il faut que tu ailles chercher de l’aide. Ce n’est pas un réflexe. On n’a pas été éduqués comme ça », détaille-t-il.

Bruno Plourde ajoute : « j’ai l’impression qu’on est un peu à l’âge c’est encore très tabou. Pour les plus vieux, ils ont encore l’image de devoir être le père de famille, l’homme fort, le pourvoyeur. Ils ne doivent pas montrer de faiblesse, que ce soit physique ou mental. J’ai l’impression que les plus jeunes sont beaucoup plus ouverts à la suite de ça, sans l’être à 100%. »

« Ça tend à changer. Je pense que les générations futures vont s’ouvrir un peu plus, mais il y a encore beaucoup de gens qui ont de la difficulté à dire ce qu’ils pensent et surtout comment ils se sentent », soutient Patrick Laurin.

Pour la cause

« On essaie de ramasser 5 000 $ pour l’organisme Ressources Olivier qui vient en aide aux pères monoparentaux qui sont, soit en situation de pauvreté, ou de précarité. C’est l’occasion d’en parler, d’essayer de faire tomber les tabous. On espère que par le fait qu’on va en parler, peut-être que ça va faire bouger des choses », explique Bruno Plourde.

Tout au long du mois de novembre, les clients du pub seront invités à faire un don à la campagne au moment de payer leur facture. La Microbrasserie La Veillée espère que cette mobilisation incitera les hommes à s’ouvrir davantage et qu’elle amorcera un changement dans la région. « On est content parce qu’il y a plein de monde qui embarque dans le mouvement »,  conclut M. Plourde.

Patrick Laurin et Bruno Plourde.
Photo Médialo – Gabrielle Sarthou

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