La santé des Lacs des Laurentides, une responsabilité partagée

  • Publié le 29 avr. 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Martin Dumont

Plusieurs types d’activités humaines peuvent favoriser le vieillissement ou la contamination de nos cours d’eau et de nos lacs des Laurentides. Voici quelques observations et pistes de solutions proposées par des spécialistes d’Abrinord et de CRE Laurentides afin de préserver cette richesse qui contribue à la qualité de vie et l’économie des Laurentides.

Dans les milieux agricoles, l’épandage d’engrais et de matières organiques qui ruissellent dans les fossés sont souvent les premiers exemples cités pour identifier ce qui peut nuire à la santé des lacs et des cours d’eau. Dans une région touristique comme les Laurentides, plusieurs problèmes de déversement ont été rapportés concernant des installations septiques désuètes ou non conformes. « Depuis plusieurs années, on travaille à rendre conformes les installations septiques », affirme le chargé de projet chez Abrinord (organisme de bassin versant de la rivière du Nord), Simon Poitras. L’épandage d’abrasifs sur les routes l’hiver, les déversements d’usine, mais aussi les animaux, dans une certaine mesure, peuvent aussi être à l’origine de ces contaminations.

Les bernaches

Les animaux sauvages, comme les bernaches ne constituent pas, de prime abord, un obstacle à la santé des lacs, mais peuvent compromettre la santé des humains qui pratiquent des activités aux abords des lacs. Selon les spécialistes, les bernaches adoptent ces milieux-là en partie parce qu’elles apprécient les espaces gazonnés et découverts, aménagements aussi prisés par les humains qui ont tendance à s’agglutiner autour des lacs et cours d’eau. Attirées par ce type d’environnement propice à la nidification, les bernaches contribuent à apporter des nutriments dans les étendues d’eau qu’elles fréquentent (nourriture, fientes), mais aussi des contaminants qui peuvent compromettre la santé des humains. « Ça peut être des coliformes et certains parasites qui causent la dermatite du baigneur par exemple », indique Simon Poitras.

Déboisement

Rappelons que l’étalement urbain et le déboisement maximisent les effets des précipitations ne sont pas ralenties par la végétation qui en absorbe une grande partie. « Sans que l’eau soit filtrée par les végétaux, ça facilite l’ajout des sédiments dans les lacs. Avec les changements climatiques, il y a davantage de situations extrêmes, ce qui vient amplifier ces problématiques- là », indique Simon Poitras.

Selon la technicienne en bioécologie de formation et chargée de projets au Conseil Régional de l’Environnement des Laurentides (CRE), Samuelle Durocher, la meilleure solution pour limiter ce phénomène, solution qui se révèle être aussi un remède efficace pour éloigner les bernaches, est d’avoir une bonne bande riveraine de plus de 15 mètres composée d’herbes, d’arbustes et d’arbres. « Dans la nature, c’est quelque chose qui se fait naturellement », rappelle-t-elle.

Une femme dans un chaloupe avec une casquette
Samuelle Durocher effectuant un profil vertical à l’aide d’une multisonde au lac Prévost à Saint-Sauveur.
Photo CRE Laurentides

La végétation

Selon nos spécialistes, la présence des plantes dans l’eau d’un lac n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour la santé des lacs. « Les gens doivent savoir que la plupart des plantes jouent un rôle important dans l’équilibre des lacs », indique Simon Poitras. « C’est la présence de phosphore qui est problématique », ajoute Samuelle Durocher.

Les plantes envahissantes comme le myriophylle à épis présente dans plusieurs lacs des Laurentides, sont des végétaux aquatiques qui ont un impact sur l’écosystème des lacs et peuvent compromettre leur équilibre. La meilleure façon d’éviter leur prolifération est de prévenir leur présence en adoptant des mesures qui minimisent les chances de contamination. Pour minimiser la prolifération des plantes envahissantes, les stations de lavage peuvent contribuer à diminuer de risques de contamination. « Dans le milieu, on dit qu’on sait qu’il va y avoir de la contamination, on ne sait juste pas comment. Les politiques mises en place pour contrer la contamination visent à diminuer les risques, mais ne sont pas infaillibles », rappelle Simon Poitras.

Une fois présentes dans un lac, il est difficile et coûteux d’éradiquer les plantes envahissantes. « Il y a une façon de les enlever sans contribuer à leur prolifération, mais les gens doivent s’informer avant d’agir, sinon on peut contribuer à envenimer les choses », indique Simon Poitras.

« C’est un privilège d’habiter dans le bassin versant d’un lac et c’est une responsabilité collective de veiller à la bonne santé de nos lacs. »
-Samuelle Durocher

Des outils pour suivre la santé des lacs

  • Pour connaître le niveau d’eutrophisation des lacs, il est possible de consulter l’Atlas de l’eau, un outil accessible sur le site du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
  • Le ministère de l’Environnement a aussi mis sur pied un protocole de détection qui s’adresse à tous. Les gens peuvent savoir si ce qui se trouve dans leur lac est nuisible ou non. Le réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) rend publics les résultats d’échantillonnage de certains lacs. Sur une base volontaire, les associations de lacs peuvent participer à ce programme pour partager le résultat de leurs analyses. Pour consulter le site cliquer ici
  • Le CRE Laurentides a mis sur pied plusieurs programmes pour accompagner les municipalités et les associations de lacs pour adopter les bonnes pratiques pour la prévention de la santé des lacs. On peut consulter le site du CRE Laurentides  en cliquant ici.

 

 

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