Et si on parlait plus souvent de bientraitance ?

Humanité. C’est le titre d’une vidéo produite par le CISSS des Laurentides en afin de parler de ceux qui œuvrent dans le milieu des soins de longue durée et qui ont choisi de contribuer à la qualité de vie des personnes en perte d’autonomie.
« Je suis vraiment bien moi ici. Je ne vois pas pourquoi j’irais ailleurs », témoigne Jacqueline Richard, participante à la vidéo et résidente du CHSLD Saint-Jérôme pour décrire son expérience en CHSLD.

Mise sur pied avec des organismes partenaires dont la FADOQ Laurentides, la vidéo lancée le 16 novembre dernier présente des intervenants et des bénéficiaires du milieu des CHSLD qui parlent à cœur ouvert de leur réalité quotidienne. Un récit qui est très loin des histoires d’horreurs souvent décrites dans les médias. « On voulait faire rayonner la bientraitance. On voulait ouvrir les gens à la réalité dans les sites d’hébergement », exprimait la coordonnatrice régionale Laurentides en matière de lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées, Kathleen Gagnon.

Un autre chapitre de vie

L’histoire de Jacqueline Richard résume assez bien le message mis de l’avant dans la vidéo. Constatant que son état de santé ne lui permet plus de vivre dans seule dans sa maison, Jaqueline Richard n’est d’abord pas très enchantée à la perspective de passer le reste de ses jours en CHSLD. « J’avais peur, mais ce n’est pas ce qu’on pense », précise-t-elle.

Croyant d’abord s’en aller dans un autre centre d’hébergement, c’est l’attention des membres du personnel à son arrivée au CHSLD de Saint-Jérôme qui a convaincu Mme Richard qu’elle pouvait s’épanouir dans un tel milieu. « Les gens sont chaleureux. On est toujours à l’écoute mes besoins. Il y a plein de choses à faire. On ne voit pas le temps passer », témoigne Mme Richard.

Au centre de l’attention

Infirmière en centre d’hébergement depuis 20 ans, Karine St-Gelais a aussi participé à la vidéo. En tant que membre de l’équipe du CHSLD Saint-Jérôme, elle rappelle que son rôle est différent d’une infirmière qui travaille en milieu hospitalier. « On va au-delà du clinque. Il faut les connaître aux plans physique, psychologique et cognitif. On comprend la personne dans son entièreté. Dans le fond, nous on vient travailler chez eux. On les met en avant-plan, on leur donne des choix », indique-t-elle.

Briser l’isolement

Arrivée depuis janvier au CHSLD de Saint-Jérôme, Jaqueline Richard se dit très choyée par sa famille qui la visite et prend régulièrement de ses nouvelles, ce qui n’est pas nécessairement le cas pour tous les résidents. « On fait attention à eux, on essaie de jaser, on fait des activités. La journée se termine et ils sont faits pleins de choses. Ça brise de l’isolement, ils savent qu’ils ne sont pas seuls », constate Jaqueline Richard.

Une dernière demeure

Malgré l’attachement qui peut parfois rendre certains départs difficiles, le contact humain apporte beaucoup au personnel soignant constate Karine St-Gelais, notamment parce que les résidents ont beaucoup de choses à transmettre. « Ça nous permet de recentrer nos valeurs à la bonne place sur le plan émotif et psychologique. Ils nous apportent beaucoup juste par leur sourire, ça donne de la reconnaissance aux petits gestes que l’on pose, ça nous aide à ne pas avoir de jugement », convient l’infirmière.

Pour Jaqueline Richard, les relations authentiques entretenues avec le personnel constituent l’ingrédient secret de son bonheur quotidien. « Des fois, juste un câlin suffit à transformer une personne triste, à lui redonner le sourire. On se sent en sécurité ici, ce n’est pas juste un endroit où on va mourir, c’est un endroit où on vous offre une nouvelle vie », évoque Jaqueline Richard.

Pour visionner

Humanité, la vidéo d’une durée de 5 minutes, 18 secondes produite par Renaud Furlotte et Martin Trow-Lépine a été tournée au CHSLD de Saint-Jérôme et au Pavillon Philipe-Lapointe du Centre multiservice de santé et de services sociaux de Sainte-Agathe-des-Monts.