Des clowns thérapeutiques en soins : une initiative bienveillante au CHSLD de Sainte-Agathe

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La Fondation Médicale des Laurentides et des Pays-d’en-Haut a récemment lancé un projet pilote au CHSLD Pavillon Philippe-Lapointe : des interventions de clowns thérapeutiques auprès des résidents. Cette initiative vise à améliorer la qualité de vie et apporter du réconfort aux aînés vivant en CHSLD, en misant sur l’art du clown relationnel pour susciter des émotions positives et briser l’isolement.

Ce type d’intervention, déjà bien implanté dans les hôpitaux pédiatriques et certains milieux gériatriques au Canada, trouve aujourd’hui sa place dans la région des Laurentides. Daniel Desjardins, directeur général de la Fondation Médicale des Laurentides et Pays-d’en-haut, explique : « C’est un projet pilote qu’on a instauré, lorsqu’on a été approché par les clowns. Ils sont spécialisés pour les personnes âgées et pour les jeunes. Nous, à l’hôpital de Saint-Agathe, on n’a pas de pédiatrie, donc on l’a fait au niveau des adultes. »

Le projet est mis en place depuis trois mois au CHSLD Pavillon Philippe-Lapointe et Daniel Desjardins aimerait l’élargir en 2026 à d’autres établissements de la région (à Sainte-Adèle, Mont-Tremblant et Labelle, entre autres). À terme, tous les établissements seront visités à tour de rôle toutes les six semaines. Pour la Fondation, cette initiative s’inscrit dans une vision plus large : « Le but, ce n’est pas juste de soigner les résidents dans les CHSLD, c’est aussi de les animer. »

Trois mois après le début du projet, les résultats sont déjà qualifiés de « concluants » par M. Desjardins. L’enthousiasme généré par les premières visites encourage la poursuite du programme.

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Des clowns bienveillants

Parmi les artistes engagés dans ce projet, on retrouve Aline Fournier, alias Marilyn From the Paris, et Christian Arsenault, dit Kroki. Tous deux clowns professionnels, ils partagent un parcours artistique riche, mêlant théâtre, musique, danse, et une approche humaine.

Aline Fournier explique son cheminement : « J’ai découvert le clown à travers des stages.  J’ai vu vraiment les effets du clown, les effets du rire, etc., sur des situations difficiles, et puis je me suis intéressée vraiment au métier de clown thérapeutique. » Formée en France avec l’organisme Le Rire Médecin, elle a développé une pratique centrée sur le mieux-être, la bienveillance et la relation authentique. Une fois arrivée au Québec, elle a proposé ce projet à la Fondation. « C’est parti », dit-elle simplement.

Christian Arsenault, de son côté, évoque une approche « très humaniste ». Issu du monde du théâtre, il a toujours été attiré par le personnage du clown, « un peu comme Charlie Chaplin, Buster Keaton », capable de transmettre de l’émotion par le geste et la présence. Pour lui, « c’est ce contact humain qu’on a partout, qu’on voit et des fois qu’on oublie ». Aller à la rencontre des aînés, souvent coupés du monde extérieur, s’est donc imposé comme une suite naturelle de sa démarche.

Loin d’être de simples amuseurs, les clowns thérapeutiques travaillent avec finesse sur l’émotion. Mme Fournier précise : « Le rire, c’est une dimension du clown. Mais pas que. Il y a aussi toute une part émotionnelle, de connexion émotionnelle. Nous, les clowns, on est aussi là pour se connecter à ça. »

Leur approche est également marquée par une grande attention au respect des résidents. La bienveillance guide chacune de leurs interactions, qu’elles soient actives ou discrètes.

Un aspect souvent soulevé est la crainte d’infantiliser les personnes âgées. Aline Fournier répond sans détour : « On travaille nos personnages pour que, en CHSLD, ils ne se présentent pas tout à fait avec la même maturité si c’est avec les personnes âgées, contrairement qu’avec les enfants. » Ce souci de respect et d’adaptation est fondamental dans leur pratique.

Les clowns Marylin From The Paris et Kroki.
Photo Médialo – Gabrielle Sarthou

Le rire, si puissant

Michèle Lemay, intervenante en loisirs au CHSLD, résume bien cette approche : « Le rire est un soin invisible, mais tellement puissant et une prescription non pharmacologique », cite-t-elle. Selon elle, la présence des clowns « va bien au-delà du simple divertissement » et permet de créer un lien « empreint de douceur, de respect et de bienveillance ». Une résidente, Clémence, 75 ans, témoigne : « Ça change le mal de place, on rit beaucoup. »

Grâce au rire, au jeu et à l’émotion, les clowns thérapeutiques apportent un souffle de vie dans le quotidien des résidents. Une initiative à suivre de près.

 

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