35 ans d’enseignement, le riche parcours d’Isabelle la coccinelle  

  • Publié le 17 nov. 2025 (Mis à jour le 17 nov. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Isabelle Sauvé - Photo Medialo- Emmanuelle Mozayan-Verschaeve 
Isabelle Sauvé – Photo Medialo- Emmanuelle Mozayan-Verschaeve 

Après 35 ans d’enseignement, Isabelle Sauvé, bien connue sous le nom d’Isabelle la coccinelle à l’école Fleur-des-Neiges va prendre sa retraite. Son riche parcours donne un éclairage concret entre le monde de l’éducation d’hier et celui d’aujourd’hui.   

La carrière d’Isabelle Sauvé a commencé comme professeure d’adaptation scolaire avec des élèves qui avaient des troubles de comportements au secondaire, avant de migrer vers le primaire, puis au préscolair.e. « Il y a eu des mises à la retraite massives à l’époque, alors j’ai pu me rapprocher de mon domicile en enseignant à l’école Fleur-des-Neiges, où je suis depuis 1999. C’est donc ma 26e année dans cette école, que je considère comme ma deuxième maison, » dit celle qui aura bientôt cumulé 35 ans de service.  

L’importance de la communication 

En trois décennies de carrière, la coccinelle a vécu de nombreux changements. « Quand j’ai commencé, on faisait les choses nous-même et je dessinais à la main les lettres de l’alphabet. Je travaille avec de jeunes enseignants qui utilisent une énorme quantité de matériel et je pense qu’on peut s’y perdre facilement parce qu’il y a beaucoup trop de choses selon moi, y compris sur les réseaux sociaux. » 

Autre point qu’elle a vu changer : le système administratif, qui alourdit les tâches et limite la communication avec les parents. « Il y a des choses qui sont bonnes dans les comités, les plans d’intervention, mais ça vient s’ajouter au reste, ce qui nous rend moins disponibles pour les parents. Moi, j’ai le goût sur mon heure de dîner ou en fin de journée de préparer les activités pour mes élèves, pas de rentrer des interventions que j’ai faites dans ma journée dans un système informatique qui va nous donner des statistiques. Avant, on écrivait les bulletins à la main, je mettais de beaux commentaires alors que maintenant tout est informatisé », regrette-t-elle. 

Isabelle Sauvé jeune enseignante – Photo gracieuseté

L’imaginaire en question 

Après 25 ans passés au sein de la même école, elle a aussi remarqué un changement majeur chez les enfants de différentes générations. « Maintenant, c’est plus difficile de les captiver. Et puis, ils ont besoin que ce soit toujours rapide, ils ont moins l’habitude de jouer seuls et ils vont clairement moins s’amuser dehors », remarque-t-elle en ajoutant que chaque matin, ses petits restent 45 minutes dans la cour de récréation en jeux libres. « Maintenant, on construit tout pour eux, ils ont 40 000 jeux déjà faits et n’en inventent plus. Dans ma classe, en ce moment, j’ai un coin symbolique avec des boîtes de carton où les enfants couchent leurs bébés, ce qui démontre qu’on n’a pas nécessairement besoin d’un lit-jouet. Ils vont les peinturer cette semaine. Quand on leur donne tout, j’ai l’impression qu’ils ne sont plus capables de bâtir à partir de leur imaginaire. »  

Si l’impact des écrans est moins flagrant avec les tout-petits qu’avec les grands, l’enseignante constate tout de même que l’apprentissage de l’écriture et de la lecture est plus complexe qu’autrefois, d’autant que plusieurs élèves ne voient jamais leurs parents lire ou écrire. 

Selon elle, c’est important de prendre le temps de les rendre autonomes. « Ils sont capables d’être responsables, de créer une routine à la maison comme à l’école où ils vont faire des choses tout seuls, comme accrocher leur manteau, sortir leur napperon pour dîner, ranger leur boîte à lunch. » 

Isabelle Sauvé – Photo Medialo- Emmanuelle Mozayan-Verschaeve

 L’évolution des familles 

Sa plus grande satisfaction quand elle fait le point sur sa vie professionnelle, c’est de voir les familles et les enfants grandir dans tous les sens du terme, car avec les années, elle a pu constater que des tout-petits qui n’étaient pas à l’aise se sont épanouis, tout comme des parents. « Je reste toujours soucieuse des élèves en difficulté et j’aimerais démystifier le tabou qu’il y a autour de ça, parce qu’on est beaucoup dans une société de performance, de compétition, mais je pense que l’important, c’est de s’épanouir et d’accepter les différences de chacun. Aussi, je crois qu’on ne laisse pas assez de place aux enfants qui ont des défis particuliers dans notre société. » 

Pour sa retraite, Isabelle la Coccinelle a de beaux projets de loisirs, de voyages avec son conjoint, puis elle va aussi pouvoir s’occuper de ses petits-enfants. Mais sa deuxième maison (l’école), où elle a même dormi occasionnellement pendant sa carrière, va lui manquer et elle retournera volontiers y animer des ateliers de temps en temps.  

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