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Étiquette spéciale : Série : La mode d’ici
S’habiller local, bouger librement
Les Laurentides regorgent d’entrepreneurs passionnés qui offrent des produits de qualité, faits à seulement quelques pas de chez soi. Cette série de textes sur la mode d’ici vise à mettre en lumière des créateurs et designers basés ici, dans nos Laurentides. Pour ce premier texte d'une série de trois, on se penche sur la mode sportive – des vêtements conçus pour le mode de vie actif des Laurentiens, qui s’adaptent pour le quotidien.
Par Marie-Catherine Goudreau
Edge Expérience : Le duo « complice et complémentaire »
Edge Expérience est une marque basée dans les Laurentides et fondée par un duo mère-fille : Chantal Roussel et Carolann Paquette. Visant confort, flexibilité et durabilité, leurs vêtements pour femmes proposent des silhouettes simples, mais adaptées pour toutes les occasions.
Une valeur qui les suit depuis le début : l’écoresponsabilité. « Tout ce qu’on fait dans nos vies, que ce soit durant nos voyages ou dans notre quotidien, on le fait de manière écoresponsable », explique Chantal.
Leurs vêtements sont créés au Québec, de la conception à la fabrication. Leurs pièces sont fabriquées avec l’Econyl, une fibre de nylon puisée dans les fonds marins. Elles utilisent aussi le TencelTM, un tissu qui apporte douceur et confort à leurs pièces. Aussi appelé Lyocell, c’est une matière écologique produite à partir de pulpe de bois et d’un solvant non toxique. Puis, leurs retailles de tissus sont recyclées en projets créatifs comme le rembourrage de coussins ou des initiatives pour soutenir les individus défavorisés.

Edge Experience |Crédit Edge Experience

Edge Experience |Crédit Edge Experience

Edge Experience |Crédit Edge Experience
« Tout ce qu’on fait au Québec est fait dans le respect de la personne, du tissu et de la communauté », soutient Carolann qui travaille dans le design de mode depuis 15 ans. Selon le duo, il reste encore beaucoup d’éducation à faire sur les vêtements faits de manière écoresponsable au Québec. « Les gens ne sont pas prêts à mettre ce montant-là d’emblée, alors on leur explique l’histoire, le processus, les tissus, etc. », indique Chantal. C’est pourquoi elles misent sur des « pop up shop » dans des évènements locaux, par exemple, pour aller à la rencontrer de leur clientèle et faire essayer les morceaux.
« Complice et complémentaire » : c’est ainsi que Chantal décrit leur relation mère-fille. « On a toujours été complices. On n’a jamais eu de grands défis entre nous. Puis, on a beaucoup voyagé ensemble et fait toutes sortes de sports. En même temps, on est archi différentes. Mais on accepte ces différences. Il y a plein de douces folies qu’on peut faire ensemble », raconte Chantal. Dans l’entreprise, chacune a ses forces et son terrain.
Ce côté mère-fille est très important pour elles, alors qu’elles donnent 1 % de leurs ventes annuelles à l’organisme Mères avec pouvoir. Cet organisme est dédié à l’autonomie et à l’intégration sociale et professionnelle des mères monoparentales à modeste revenu. « En tant que mère et fille ayant vécu une histoire similaire, cet organisme touche notre cœur. On voulait vraiment redonner à la communauté. On souhaite s’impliquer encore plus », explique Carolann.
Les produits d’Edge Expérience sont disponibles en ligne.
Rose Boreal : Combiner nordicité, bien-être et environnement
Autrefois nommée Rose Buddha, la marque de vêtements Rose Boreal est bien enracinée dans les Laurentides et propose des morceaux adaptés pour le style de vie du nord. Passant par les vêtements de yoga à la randonnée, Rose Boreal offre aussi des ensembles pour les « entre-deux » – entre le cours de yoga et le travail ou encore pour le retour à la maison.

Rose Boreal | Crédit Rose Boreal

Rose Boreal | Crédit Rose Boreal
À l’origine, les fondatrices Maxime Morin et Madelaine Arcand voulaient créer un legging fabriqué de manière éthique. « On passait notre vie en legging puisqu’on est professeures de yoga. Mais on ne trouvait pas de marque sportive qui en faisait de manière éthique et écoresponsable. Le produit était clairement en demande », dit-elle. Puis, la compagnie a grossi et est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
« Au-delà de la marque, on souhaite accompagner la femme à bouger et prendre soin d’elle. On les encourage à être libres de bouger, mais aussi libres de ralentir. Notre entreprise est motivée par cette philosophie, et nous la transmettons à travers les vêtements », souligne Maxime.
Inspirée par la nature des Laurentides, Rose Boreal souhaite créer des vêtements qui s’adaptent aux activités et au mode de vie sportifs de la région. « On va choisir de faire des items en lien avec les sports qu’on va pratiquer, comme la randonnée. Au niveau des couleurs, on s’inspire de celles qu’on va retrouver dans la nature, comme notre legging rhubarbe », souligne Maxime. Les incontournables : le tissu écopêche, ultra doux, qui apporte un côté « cocooning » au vêtement.
Les vêtements sont confectionnés à partir de matières recyclées, comme le polyester issu de bouteilles en plastique et le nylon recyclé. « On utilise aussi des fibres naturelles ou biologiques, toujours dans le respect des travailleurs », ajoute Maxime.
Rose Boreal a récemment été acquise par l’entreprise québécoise Nolk. « Être entrepreneure depuis plusieurs années, c’est essoufflant », raconte Maxime.« J’avais besoin de ce support. Puis, j’avais envie de vivre une vie où je vois mes enfants, où je peux pratiquer du sport les week-ends, voir mes amis, etc. Quand j’ai rencontré Nolk, ils avaient des valeurs complètement alignées avec les miennes, au niveau environnemental et social », explique Maxime qui travaille toujours à temps plein pour Rose Boreal.
Au-delà des vêtements, Rose Boreal accorde beaucoup d’importance à sa communauté et propose par exemple des moments de méditations, un livre numérique, des retraites et des évènements. « Pour nous, c’est venu naturellement. On a créé ce produit parce qu’on enseignait le yoga et la méditation. C’est une continuité naturelle », rapporte Maxime.
Vous pouvez retrouver les vêtements de Rose Boreal en ligne ou dans quelques points de vente, comme le Centre Yoga Santé à Sainte-Rose et le Studio Milva à Mont-Tremblant.
Parmi : Pour le sport et pour la ville
Fondé en 2022 par Véronik et Michèle Bastien, Parmi est une marque de vêtement basée à Mont-Tremblant. Leur marque vise à proposer des vêtements polyvalents, adaptés aussi bien au vélo et à la randonnée qu’à un souper ou au travail.
Les deux sœurs jumelles, qui ont aussi fondé Peppermint Cycling (entreprise qu’elles ont vendue en 2020), avaient comme mission de « décatégoriser l’industrie du vêtement de plein air », explique Véronik. « Les tendances étaient vraiment à créer des chandails spécifiques pour les activités : vélo de gravelle, vélo de montagne, course, randonnée, etc. On souhaitait simplifier cela et montrer qu’un seul chandail, s’il est bien conçu et pensé au niveau technique, peut te servir dans toutes tes activités », dit-elle. Leur objectif est de diminuer toute la surconsommation entourant cette industrie.

Lifewear | Credit Parmi
L’entreprise accorde beaucoup d’importance à la matière première afin d’offrir des propriétés techniques qui permettent de respirer, de sécher rapidement et de ne pas garder les odeurs, comme la laine de mérinos. « Les vêtements offrent ainsi toutes les caractéristiques recherchées pour une vie active, tout en adoptant une coupe et un fini soignés dans des teintes neutres, facilitant leur port au quotidien », indique Véronik.

Lifewear | Crédit Parmi

Lifewear | Crédit Parmi

Lifewear | Crédit Parmi
Le design des morceaux est donc fait à l’interne, puis ceux-ci sont produits en Europe, notamment au Portugal et en Lituanie. Lorsqu’ils arrivent au Québec, l’équipe s’assure que la qualité et la coupe des morceaux sont au rendez-vous.
Travailler entre sœurs, c’est comment? « On est très complémentaires dans nos expertises et dans nos forces. Puis, on se fait extrêmement confiance. C’est une grande valeur ajoutée pour opérer une entreprise ensemble. On peut se parler de tout – sans filtre et à n’importe quel moment », raconte Michèle. Elles sont aussi entourées de trois autres partenaires : Luc Sabbatini, Maxime Boissonneault et Patrick St-Denis.
Selon Véronique, il y a un travail d’éducation à faire au Québec par rapport à l’achat local. « Les gens sont prêts à acheter local, mais le prix peut être une barrière. Le prix doit être justifié et expliqué. Mais une fois que nos clients ont goûté à nos produits, on observe une fidélité », dit Véronik.
Bien établi à Mont-Tremblant, Parmi accorde une importance particulière à la communauté locale. « On a décidé d’installer nos bureaux à Mont-Tremblant parce que c’est dans notre essence. Tremblant est une destination quatre-saisons, active à tous les niveaux, qui a aussi un côté social et culturel. C’est la saveur qu’on voulait donner à Parmi aussi : oui, tu as le plein air et le sport, mais tu as aussi le côté où le produit te permet d’aller souper ou dans un festival », explique Véronik. « Pour nous, c’est important de rester près de ce qui est à l’origine de Parmi. »
Leur atelier-boutique est située au 1001, rue Labelle, Mont-Tremblant.
À travers des vêtements adaptés au mode de vie actif, chacune de ces entreprises repense la fabrication et la consommation en privilégiant des pratiques écoresponsables et un design polyvalent. Encourager les entreprises d’ici, c’est soutenir une mode plus consciente, ancrée dans son milieu et bénéfique pour l’économie régionale.
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