Maison
Un habitat réinventé selon les besoins actuels
Annie Descôteaux, courtier immobilier résidentiel et home stager
On parle beaucoup de la difficulté d'accès à la propriété. La pénurie et le coût élevé des logements sont des facteurs qui empêchent plusieurs à pouvoir s'offrir une propriété. Le nombre d'habitants ne baissera pas prochainement et le prix des propriétés n'est pas en voie de diminuer non plus. Il faut donc penser à des solutions pour l'habitation et voir aux besoins de ses habitants. Tour d'horizon des pistes alternatives aux logements.
La mini maison
La mini maison est une avenue pour les premiers acheteurs désireux de vivre de façon minimaliste. Une personne seule ou un couple qui aime vivre en toute simplicité trouvera le moyen d’acheter un terrain et d’y construire son logis hors du commun. Le phénomène du downsizing (rapetisser l’espace) est très en vogue en ce moment et plusieurs fabricants de maisons préfabriquées offrent différents modèles de mini-maison. Il est facile également de trouver des plans pour ce genre de conception et d’en faire une auto-construction. La demande est croissante pour ce type de projet, beaucoup s’informent sur la possibilité de construire en petit format sur un terrain. Heureusement pour eux, quelques municipalités acceptent ce genre de bâtiment, mais avec un minimum de dimensions tout de même. Le rêve de devenir propriétaire est davantage accessible puisque le prix d’un petit terrain avec une mini-maison peut être moins dispendieux.
La superficie d’une mini-maison débute autour de 400 pieds carrés. Il est important de savoir également que le code de construction du Québec ne couvre pas les habitations de moins de 700 pieds carrés. Par ailleurs, le règlement provincial québécois sur la construction et la transformation de bâtiments interdit la construction de bâtiments de moins de 320 pieds carrés pour une maison unifamiliale comprenant une chambre. Il est très important d’agir avec vigilance et de vérifier le zonage du terrain à acquérir et de voir à la possibilité de réaliser son projet immobilier. Il faut savoir que les maisons sur roues sont considérées comme mobiles, donc la possibilité de l’habiter toute l’année n’est pas acceptée par la majorité des règlements municipaux.
Il y a donc deux types d’habitation qui s’offrent à vous, une maison sur dalle de béton ou sur pieux vissés. Le prix variera selon la grandeur et les matériaux de la maison. Si vous construisez vous-même ou prenez un forfait clé en main, le prix sera très différent. Il faut penser qu’en plus des matériaux et de la main d’œuvre, il y aura également un coût d’achat pour le terrain et aussi des frais reliés aux systèmes septiques, ainsi qu’à l’excavation et le terrassement des lieux. Aussi la mini-maison est plus difficile à financer. Il faut donc s’informer auprès de votre institution financière pour trouver la meilleure façon de réaliser votre projet.
L’intergénération et le bachelor
On l’appelle également l’unité habitation accessoire dans le jargon immobilier. Ce type d’habitation comprend l’unité de logement principal comme une résidence habituelle et contient également un logement secondaire plus petit qui offre toutes les commodités usuelles. On voit souvent le deuxième logement placé au sous-sol de la maison, mais il existe également certaines constructions où le second logement est hors sol. La maison intergénérationnelle est en général occupée par les membres d’une même famille. Un jeune adulte ou encore un aîné s’installera dans l’appartement accessoire de la propriété.
Être plusieurs à partager les coûts d’une résidence et partager les tâches d’entretien de celle-ci est très avantageux. Le fait de pouvoir compter l’un sur l’autre et d’avoir un accès direct avec ses proches renforce le sentiment de sécurité et évite l’isolement. Certains propriétaires de ce type de maison utilise le deuxième logement comme un bachelor ou garçonnière et décide de louer cette partie à un ou des locataires en échange d’un revenu. Dans ce cas, les logements sont sécurisés l’un de l’autre, pour éviter l’accès entre eux. Cela dit, un coup de pouce pour payer l’hypothèque peut être très alléchant. Avant de convertir votre propriété et d’y aménager un logement supplémentaire, il faut s’informer à votre municipalité de la possibilité d’entreprendre ce genre de projet et des normes à suivre pour le réaliser. Il en va de même à l’achat de ce type de propriété, il faut valider si l’unité d’habitation accessoire est bel et bien règlementaire.
La fermette
Le retour à la ferme est bel et bien au goût du jour. Plusieurs personnes veulent vivre en campagne et trouver un mode de vie différent, être plus proche de la nature, être plus indépendant; ils veulent tendre vers l’autosuffisance. La propriété fermette permet d’habiter sur une terre agricole puisqu’une partie de celle-ci a un droit acquis pour une résidence. Il est possible d’y construire des bâtiments accessoires qui seront utilisés pour la ferme (garage, écurie, serre, etc.). Encore une fois la vérification auprès de la municipalité est capitale avant de procurer ce type d’immeuble et de voir à la réglementation des activités autorisées sur celle-ci. Une particularité à retenir est que les zones agricoles sont protégées par la Commission de protection du territoire agricole donc les changements apportés sur cette zone doivent être autorisés par celle-ci. Il est possible de vendre les produits maraîchers que vous produisez sur votre ferme et d’y accueillir un kiosque. Certains autres produits vendus peuvent exiger un permis de vente au détail. Il est également possible d’offrir des services de pensions ou de cours pour animaux. Certaines personnes gardent un emploi plus conventionnel et décident de louer leur terre agricole à des agriculteurs avoisinants. Au Québec, nous avons beaucoup de terres zonées agricoles non exploitées et non habitées. C’est une opportunité qui vaut son pesant d’or.
Le condo
Le condo est de plus en plus une option envisagée par les retraités et les premiers acheteurs. Le prix d’acquisition et l’entretien de ce genre de propriété sont moins grands qu’une propriété unifamiliale. Certaines unités de condo sont très attrayantes puisqu’elles offrent, pour les plus luxueux, un espace gym, une piscine, un ascenseur, une salle communautaire et un espace de stationnement au garage. La vie de condo est très différente de celle en habitation unifamiliale, des frais de condo sont exigés mensuellement lorsque vous êtes propriétaire, ils servent à maintenir un fond de prévoyance pour des travaux futurs et servent aussi à l’entretien général de l’immeuble, tels que le déneigement et l’entretien paysager. La vie en condo se fait en communauté avec les autres copropriétaires, donc les décisions prises pour l’immeuble se font ensemble lors de réunions. Les modifications importantes à l’intérieur de votre unité doivent être autorisées par le syndicat de copropriété. Les immeubles de condos sont une belle façon de densifier un espace et permettent un mode de vie plus libre à ses propriétaires, avec moins d’engagements.
L’immeuble à revenus et la vie en colocation
Le rêve de plusieurs personnes est de devenir propriétaire d’un immeuble à revenus. Recevoir des revenus de location peut grandement aider à payer les dépenses de la vie courante. Ce que l’on voit de plus en plus, ce sont des familles ou des amis qui habitent un immeuble à revenus, tel qu’un duplex ou un triplex. Ils achètent la propriété et vivent chacun dans leur appartement. Une belle façon d’aider la famille et les amis à posséder leur propre demeure. Il est plus facile de recevoir le financement pour ce type de propriété si vous avez l’intention d’y résider, puisque la mise de fonds demandée par la banque est beaucoup moins élevée. Votre institution financière vous offrira également une capacité d’emprunt plus élevée si vous avez un revenu locatif dans l’immeuble. Il est aussi possible de faire de la colocation dans un même logement ou dans une résidence unifamiliale. Ça peut être intéressant lorsque la cohabitation est saine et respectueuse. Partager les charges est un bénéfice de la vie en colocation.
La résidence secondaire et la vie en région
Depuis l’apparition du télétravail, on voit régulièrement des gens s’éloigner de la ville et s’installer à l’extérieur des grands centres. Certains vendent leur maison et déménagent dans leur résidence secondaire. L’achat d’un chalet que l’on convertit en résidence permanente est aussi de plus en plus commun. Les prix des propriétés en région sont également beaucoup plus abordables. Réussir à avoir un plus grand terrain et une plus grande maison pour une fraction du prix qu’une propriété en ville, c’est très plausible en région. Beaucoup de municipalités désirent accueillir des résidents, elles permettent la construction d’un immeuble résidentiel sur des terrains vacants. Il faut avoir l’ambition et faire les démarches pour y arriver, mais c’est possible.
Le Québec est vaste et offre de multiples opportunités pour quiconque voulant se loger. Si vous désirez avoir des conseils judicieux concernant les multiples façons de se domicilier, parlez de votre projet à votre courtier immobilier, il saura vous conseiller et au besoin vous guidera vers les bonnes ressources pour y accéder.
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