Immobilier
Reprise attendue dans le marché des chalets
Par Louis Giguère B.A. Ecn., M. Sc., courtier immobilier résidentiel
On se souvient très bien des hausses successives du taux d’intérêt de mars 2022 à juillet 2023 qui visaient à freiner la progression de l’inflation en période post pandémique. Eh bien, en juin dernier, la banque du Canada annonçait, enfin, une baisse du taux directeur de 0,25 % pour l’amener à 4,75 %. En juillet, la baisse s’est poursuivie amenant le taux à 4,50 % et tous les économistes s’attendent à ce que le taux baisse à deux reprises encore d’ici la fin de l’année, l’amenant ainsi à 3,75 %. De bonnes nouvelles pour le marché des chalets, plus sensible …
Des prévisions économiques encourageantes
La Banque du Canada trace un portrait positif de l’économie canadienne. Toutefois, la cible de réduction de l’inflation amène forcément un ralentissement économique, c’est le but! La crainte de tous aura été que ce but soit dépassé et que l’on crée plutôt une récession. Ça n’aura pas été le cas! La croissance économique s’est raffermie pour atteindre environ 1½ % durant la première moitié de cette année et, toujours selon la Banque du Canada, la croissance du PIB devrait augmenter durant la deuxième moitié de 2024 et tout au long de 2025 en raison d’un renforcement des exportations et d’une reprise des dépenses des ménages et des investissements des entreprises, le tout sous l’effet de la baisse des taux. On s’attend, de plus, à ce que les investissements résidentiels affichent une progression robuste.
Retard des anticipations positives
Toutefois, et c’est bien là que le bât blesse, selon la dernière enquête sur les attentes des consommateurs que la Banque publie à chaque trimestre, la plupart des répondants continuent de penser que des facteurs nationaux contribuent à la forte inflation! Les tensions financières perçues restent élevées, la majorité des répondants continuent d’indiquer qu’ils réduisent leurs dépenses, et le pessimisme persiste quant aux conditions économiques à venir… La perception du marché du travail qu’ont les consommateurs s’est détériorée, surtout chez les employés du secteur privé.
Cette perception négative, ou du moins le retard du public à reconnaître les conditions positives qui se manifestent dans l’économie, peut expliquer les résultats mitigés observés sur le marché immobilier laurentien cet été. Ainsi, dans la MRC des Laurentides, les ventes de propriétés unifamiliales n’ont pas progressé cet été, alors que les inscriptions en vigueur augmentaient de 20 %. Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, même scénario, les ventes d’unifamiliales n’ont progressé que de 4 %, alors que les inscriptions en vigueur ont augmenté pour leur part de 31 %. Cette légère hausse des ventes ne compense pas pour l’augmentation importante des inscriptions créant ainsi une impression de lenteur.
Résidences principales vs secondaires
On doit noter que le marché des résidences secondaires est important dans les MRC des Laurentides et des Pays-d’en-Haut. Bien que plusieurs aient établi résidence dans ces deux MRC et que la vie sociale y soit vibrante, ce marché, reconnu pour la villégiature, est plus sensible aux attentes des consommateurs que ne l’est celui de la résidence principale. En effet, on y pense à deux fois avant de faire l’acquisition d’une résidence secondaire si l’on a des doutes quant aux conditions économiques à venir. En contraste, des marchés dominés par la vente de résidences principales, tels que ceux des MRC de la Rivière du Nord (Saint-Jérôme) et de Mirabel sont en surchauffe! Le marché de la Rive-Nord, jusqu’à Saint-Jérôme est toujours sous l’effet du nombre grandissant de petites familles fondées par des parents issus de la grande génération Y (les millenials) qui ont entre 30 et 45 ans et qui ont besoin de plus d’espace de vie pour les enfants. La banlieue est toujours pertinente, d’autant plus que plusieurs d’entre eux bénéficient de quelques jours de télétravail par semaine. Cet achat est certainement prioritaire.
Quelles conclusions tirer?
Le marché de la résidence principale est également actif dans les MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides en raison, notamment, de la qualité de vie que ces régions offrent et du manque de main d’œuvre dont souffrent plusieurs secteurs. Cette demande fait en sorte que le marché total se maintien, malgré une certaine lenteur dans la vente de résidences secondaires. Une petite analyse des propriétés vendues penche en faveur de résidences principales (garage, espace de rangement, proximité des services, terrassement extérieur propre) et un petit coup d’œil sur l’inventaire révèle une présence importante de résidences secondaires (plus rustique, rangement de villégiature, plus isolé). On peut croire que ce marché est légèrement en retard sur les indicateurs économiques présentés dans les paragraphes précédents.
La succession de baisses des taux annoncée et la croissance économique attendue pour le reste de l’année et pour l’année prochaine pourra certainement y remettre un peu d’oxygène!
Profondément enraciné dans les Laurentides, Louis Giguère possède un baccalauréat en économie et une maîtrise en marketing du HEC de Montréal. Avant de devenir courtier immobilier, il a fait carrière en design, communications et marketing. Il sait créer de la valeur et mettre en évidence les attributs-clés des lieux et du patrimoine bâti laurentiens. Journaliste indépendant, il a écrit plusieurs articles sur des projets immobiliers, des maisons d’architectes, les tendances en consommation et le style de vie dans différents médias québécois.
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