« Il y a beaucoup d’enthousiasme autour de ce projet », observe l’administrateur de l’organisme Plein-Air Sainte-Adèle, Daniel Bergeron, l’un de ces nombreux groupes de passionnés.
Leur objectif commun planifié sur 10 ans : ressusciter les sentiers patrimoniaux et qu’ils soient praticables sur les mêmes distances (ou presque) que celles d’il y a environ un siècle où il était possible, à loisir, de cheminer de ville en ville du sud au nord des Laurentides et inversement, en ski de fond.
Roi des sentiers, le Maple Leaf, originellement, joignait Labelle à Prévost. Présentement, il est question de le prolonger au-delà de Sainte-Agathe. « C’est l’un des projets en cours », confie M. Bergeron.
Procédures
La majorité de ces sentiers traversent des terres privées. Il convient, alors, de signer des ententes voire d’acquérir des terrains, mais cela requiert des fonds assez importants. Plusieurs stratégies d’acquisition de sentiers se présentent néanmoins :
- Dons à des fins écologiques ou de bénéfice fiscal (pour le propriétaire) : des crédits d’impôts ou crédits carbone ;
- S’entendre avec les villes et les propriétaires de lotissements pour réserver 10 % du terrain à des fins de parc, ce que peut exiger une ville ;
- Achat de terrain ou droit de passage à perpétuité grâce à des dons publics (subventions provinciale et fédérale) et privés (entreprises).
Daniel Bergeron dresse un portrait positif de l’accueil de leur mission. « On n’a pas d’opposants. On a quelques craintes chez les propriétaires terriens, par méconnaissance souvent concernant le passage de skieurs sur leurs terres. Donc, on leur explique le contexte et l’utilisation, la plupart d’entre eux deviennent sympathiques à notre cause et nous aident. On essaie de travailler en concertation avec tout le monde », résume M. Bergeron.
Quand un propriétaire refuse le passage sur son fief, l’itinéraire est détourné vers un riverain.
Les sentiers laurentiens sont importants historiquement et culturellement, mais, l’origine, ils étaient étendus et permettaient une interconnexion à ski entre les diverses municipalités, d’auberge en hôtel.
« En 1940, ce réseau faisait environ 1 600 kms. Aujourd’hui, il ne reste que des traces, peut-être 200 à 400 kms. C’est morcelé à cause du développement routier et résidentiel », indique M. Bergeron. Que s’est-il passé en une centaine d’années ? Les constructions humaines : routes, autoroutes, bâtiments résidentiels, maisons et autres sont venues saucissonner et sectionner la fluidité et l’étendue des sentiers patrimoniaux laurentiens.
Bref historique du ski de fond canado-québécois
Populaire depuis toujours en Scandinavie, ce sport hivernal était une terra incognita en Amérique du Nord, jusqu’au début du XXe siècle. Une poignée de pionniers en fit un lieu de prédilection, notamment par l’entremise de l’illustre Jackrabbit, surnom de Herman Smith-Johannsen, un immigré norvégien.
Jackrabbit et les autres pionniers faisaient d’abord du ski à Montréal, sur le Mont-Royal. L’un des premiers clubs de ski, au Canada, est le Montreal Ski Club fondé en 1904. Après l’engouement montréalais, ce sera le tour des Laurentides. Grâce aux premiers moyens de transport, la région devint un lieu de villégiature avec son relief vallonné et ses espaces exploitables permis par des forêts défrichées.
Anecdote technique
Les temps ont changé. À l’origine, il n’y avait pas de distinction entre ski alpin, ski de fond et ski acrobatique. La descente, la randonnée ou le saut à ski s’accomplissaient avec le même équipement.
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