Sans tabou avec Aurély et Denyzee
C’est dans le cadre d’un projet spécial initié par Aurély Ouellette, une élève non-voyante de 2e secondaire et l’éducatrice spécialisée Caroline Baron que la vidéaste et créatrice de contenu Denyzee était de passage à la Polyvalente des Monts le 2 mai dernier.
Le projet à l’origine de l’événement avait pour objectif de permettre à Aurély de se familiariser avec sa plage tactile en braille et l’utilisation d’un ordinateur. Vidéaste à ses heures et blogueuse sur la plateforme La deMOIs’aile, Aurély Ouellette s’intéresse aux communications et aimerait évoluer dans ce milieu plus tard. « On réalise un des rêves d’Aurély, soit de passer la célèbre youtoubeuse en entrevue », témoigne Caroline Baron.
Au départ, le projet devait se limiter à une entrevue par vidéoconférence avec Denyzee, mais la direction de l’école a saisi l’occasion d’en faire un projet qui profiterait à d’autres. D’ailleurs, le passage de la vedette du Web n’est pas passé inaperçu, puisque tous les élèves ont pu rencontrer Denyzee dans l’auditorium de l’école à l’occasion d’une émission de variétés animée par Aurély Ouellette et les 3 étoiles, un trio de jeunes artistes composé de Félix Lapointe, Raphaël Laporte et Zachary Jean.
« J’adore me déplacer dans les écoles pour rencontrer les jeunes. Si je peux apporter une différence ou un petit truc en plus aux élèves, alors ma mission est complétée », propose la célèbre youtoubeuse.
Une vedette accessible
Denyzee est suivie par plus de 2,6 millions de personnes sur sa chaine Youtube et plus de 500 000 personnes sur chacun de ses comptes Facebook et Instagram. Originaire de France, elle est domiciliée à Québec. Elle s’est fait connaître avec la publication de vidéos mettant de l’avant des situations qu’elle teste pour ensuite partager son expérience et initier des discussions autour d’enjeux sociaux. « Je crée du contenu à but divertissant pour essayer de sensibiliser les gens à différentes réactions qu’on peut avoir dans sociaux. Le but c’est de faire rire les gens et de leur faire passer un bon moment tous les jours ».
Elle aura notamment attiré l’attention d’Aurély Ouellette, car elle a passé 24 h dans la peau d’une personne non voyante. « Je pense que ce genre de vidéos peuvent interpeller une grande quantité de personnes », propose Denyzee.
Quant à Aurély, elle était enchantée de la venue de la vedette du Web:
« J’ai réalisé mon rêve, j’ai appris à la connaitre au-delà de l’écran. J’ai aimé sa compréhension de ma différence. C’est rare que les gens comprennent aussi facilement les difficultés de ma condition. J’ai senti qu’elle me parlait avec son cœur, qu’elle me racontait certaines confidences et ca m’a fait sentir que je n’étais pas n’importe qui. »
Des élèves impliqués
Aimant rencontrer les gens pour mesurer l’impact concret de son travail, Denyzee apprécie particulièrement la spontanéité et l’authenticité des jeunes. « J’ai reçu un accueil incroyable. J’ai trouvé ça brillant l’implication de l’école, ça m’a vraiment émue », partage-t-elle.
« Les jeunes ont posé des questions à Aurély, c’est à elle qu’ils voulaient parler, malgré le fait que Denyzee était là, le message est vraiment passé », remarque la directrice de la Polyvalente des Monts, Annie Marcotte.
L’expérience fut tellement concluante, qu’elle pourrait revenir sous d’autres formes dans l’avenir. « Avec les médias et les réseaux sociaux, nos vies sont de plus en plus exposées. Il faut prendre conscience que ce que l’on publie sur les réseaux sociaux laisse des traces et les répercussions sont exponentielles. Si on peut sensibiliser un peu plus sur le comportement qu’un être humain peut avoir en société et l’impact de nos comportements sur les réseaux sociaux et des mots qu’on utilise, ce sera déjà un grand pas qu’on aura pu faire », conclut Denyzee.
L’envers de la médaille
Selon l’expérience de Denyzee, il existe plusieurs côtés négatifs au fait de s’exposer sur les réseaux sociaux. Voici quelques mises en garde de la part de la créatrice de contenu.
• La loi exige d’avoir 13 ans avant de pouvoir se créer un compte sur les médias sociaux.
• Rares sont les créateurs de contenu qui peuvent vivre d’une activité sur les médias sociaux, en particulier au Québec en raison de l’offre qui est très grande et de cette pression de créer toujours de nouveaux contenus. Le métier évolue constamment, notamment avec l’intelligence artificielle et il faut toujours s’ajuster.
• Derrière le prestige, beaucoup de pression et d’anxiété sont liées au fait d’être exposé rapidement à plusieurs millions de personnes. Il faut beaucoup de maturité pour gérer cette pression, notamment parce que l’on reçoit souvent des commentaires négatifs et même des menaces.
• Il est préférable de créer du contenu par passion et non pour essayer de devenir populaire ou en tirer des revenus. La passion est le moteur du succès selon Denyzee.
• Les parents ont avantage à surveiller le contenu consulté et sensibiliser leurs enfants aux effets néfastes des réseaux sociaux. Aurély Ouellette et
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