Claude-Anne Ouellette, maman et doula
Depuis quelques années les doulas, ou accompagnatrices à la naissance, gagnent en popularité à travers la province. Après la venue au monde de son premier enfant, Claude-Anne Ouellette, une jeune maman de Mont-Laurier, a choisi d’exercer cette profession particulière.
Claude-Anne Ouellette a vécu la naissance de son premier garçon, Victor, en pleine pandémie de COVID-19, une période où l’accès aux cours prénataux et à un accompagnement personnalisé était limité. « J’ai fait beaucoup de lectures et me suis intéressée à tout ce qui touche au avant, pendant et après l’accouchement », raconte-t-elle. C’est à travers cette expérience qu’elle a découvert sa passion pour la périnatalité et le processus de la naissance. « C’est tellement magique comme moment! Je ne pouvais pas me dire que je ne le vivrais plus jamais après mes propres accouchements. » Elle s’est alors inscrite à une formation de l’école Mère et Monde, ce qui lui a permis de devenir accompagnante à la naissance et consultante en périnatalité.
Quels sont les rôles d’une doula?
Le travail de la doula consiste souvent à être une oreille attentive, une conseillère, mais aussi à apporter un soutien pratique lors de l’accouchement. Claude-Anne Ouellette adopte une approche personnalisée, en fonction des besoins et des attentes des futurs parents. « J’évalue d’abord avec les parents les raisons pour lesquelles ils souhaitent avoir une accompagnante à la naissance, puis on discute de ce qui les stresse, que ce soit avant, pendant ou après l’accouchement », explique-t-elle. « Je pense qu’on ne prend pas nécessairement le temps de s’asseoir et de se demander ce à quoi on veut que notre accouchement ressemble. La vie va tellement vite. On est enceinte, ça dure neuf mois, ça passe comme dans du beurre (…) C’est un gros moment, une belle aventure, et l’accompagnement à la naissance peut justement permettre de prendre ce temps-là. »
Durant la grossesse, une doula peut aider les futurs parents à élaborer un plan de naissance. « Même si au final on n’a pas beaucoup de pouvoir sur comment ça va se dérouler, on a le droit d’avoir des attentes, d’avoir des désirs et de faire tout ce qu’on peut pour que ça se passe comme on le voudrait. On a un contrôle là-dessus, et je pense que l’accompagnement à la naissance peut vraiment aider à exercer ce contrôle-là », affirme Mme Ouellette. « Quand on est hors de nous, qu’on est dans nos douleurs et dans nos contractions, l’accompagnante peut mettre des mots sur nos souhaits alors que nous avons de la difficulté à en mettre. »
Lors de l’accouchement, les mères bénéficient de conseils pratiques pour gérer la douleur et le stress. Mme Ouellette s’efforce aussi de soutenir le partenaire, qui peut se sentir perdu dans cet environnement intense. Elle raconte comment, par exemple, lors de son stage pratique, elle a expliqué au papa où et comment poser ses mains pour soutenir sa partenaire. « Parfois, les pères ne savent pas trop où se placer, quoi faire et ne pas faire, quoi dire et ne pas dire. Moi, je ne veux pas m’interposer dans le couple ni prendre la place de quelqu’un », poursuit-elle.
Après la naissance, la doula peut offrir des services de relevailles afin d’aider la mère à récupérer, ou tout simplement se montrer une oreille attentive. « Quand on vient d’accoucher, on vit plein d’émotions, les hormones sont dans le tapis, on ne dort pas », partage-t-elle en ajoutant qu’elle peut aussi répondre à certaines questions concernant l’allaitement.
Le tohu-bohu de l’accouchement
Bien qu’elle possède une excellente connaissance en la matière, Claude-Anne Ouellette aurait apprécié avoir une doula à ses côtés lors de ses accouchements. Elle raconte : « Quand on accouche, on est très vulnérables. Malgré toutes mes connaissances, tout ce que je savais sur ce que je pouvais faire, je n’avais pas le temps de penser. On gère la douleur comme on peut, on n’a pas le temps de réfléchir aux techniques qu’on pourrait essayer ou de se poser des questions. »
Rappelons qu’au-delà de l’aspect technique, un des rôles importants de la doula est celui de porte-parole auprès du personnel médical, en particulier lorsque les parents sont absorbés par le tourbillon de l’accouchement. Elle donne l’exemple de son second accouchement : « Je ne souhaitais ne pas prendre l’épidurale. Je sais qu’il y a des techniques et d’autres médications qu’on peut essayer avant de se rendre là. Comme je n’en pouvais plus, j’ai fini par dire que je voulais l’épidurale. J’aurais aimé avoir quelqu’un qui me dise « veux-tu qu’on essaye ça d’abord ? » »
Dans cette optique, Claude-Anne Ouellette soutient qu’il serait idéal que le personnel en obstétrique prenne connaissance du plan de naissance, si plan il y a. « Certains médecins demandent si on a un plan de naissance, mais d’autres n’abordent pas la question du tout. Je pense que ça devrait être vu avec le médecin qui fait le suivi et que ce devrait être dans le dossier de la mère. Comme ça, en arrivant à l’hôpital, le personnel a déjà en main le plan de naissance et a une petite idée de comment la mère souhaite que ça se passe. »
Laisser venir les émotions
Claude-Anne, forte de son expérience de mère et de doula, offre quelques conseils pour les nouvelles mamans. « Quand c’est dur et que tu penses que tu ne vas pas t’en sortir, assieds-toi avec ton bébé, ou mets-le dans son lit si tu n’es plus capable, dit-elle en riant, et fais juste respirer. Ça va passer. Tout ça va passer. Très vite. » Elle ajoute : « C’est intense et on se sent submergée, mais c’est tellement enrichissant. Il y a tellement d’apprentissages à tirer de ces moments-là. »
Pour Claude-Anne Ouellette, il est primordial de laisser les émotions venir et les exprimer. « Je pense que si on essaye de tout garder en dedans, ça fait encore plus mal par la suite. Il faut les laisser venir, et brailler. Ce n’est pas grave, de brailler! Il ne faut pas en avoir honte. »
En conclusion, elle déclare : « Si tu n’as pas envie d’avoir de la visite après ton accouchement, tu n’es pas obligée d’en avoir. Dis-le. Écoute-toi, respecte-toi, et vis tes émotions. »
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