Une F1 de Mercedes-Benz devrait se vendre près de 74 millions de dollars

RPMweb | Luc-Olivier Chamberland

Publié le 13 décembre 2024 par Médialo

La Mercedes-Benz W196R 1954, l’une des plus rares voitures de course du monde dont la valeur est estimée à plus de 50 millions d’euros, sera mise à l’encan.

Il y a peu d’occasions comme celle qui se présentera aux collectionneurs de haute voltige le 1^er février prochain. L’une des 10 Mercedes-Benz W 196 R sera mise à l’encan. Portant le numéro de châssis 00009/54 (54 est lié à l’année d’assemblage 1954), il ne s’agit pas d’une voiture ordinaire. D’abord, c’est une voiture de F1, ce qui est déjà rare à voir en vente. Par la suite, elle a été pilotée par deux des plus grands pilotes d’automobiles de l’histoire : Juan Manuel Fangio et Stirling Moss.

La voiture a été en très grande partie développée par nul autre que l’un des plus grands ingénieurs automobiles, Rudolf Uhlenhaut. Si le nom vous dit quelque chose, c’est normal, en 2023, une Mercedes-Benz 300 SLR Coupé Uhlenhaut 1955 est officiellement devenue la voiture la plus chère du monde au prix de vente de 142 millions de dollars. L’ingénieur, hautement actif dans le développement des voitures de course de Mercedes-Benz, a repoussé les limites de l’ingénierie en multipliant les innovations comme l’essieu arrière oscillant à faible pivot.

Sur la base des balbutiements de la future 300 SL (W 194), il a créé la série de voitures de course pour la F1 qui deviendra la mythique W 196 R. Dans le développement, en vue de la première saison, alors que Mercedes-Benz offrait la possibilité d’un moteur à 8 cylindres ou V12, on a favorisé le 8-cylindres d’une cylindrée de 2,494 centimètres cubes dont la
puissance atteignait 290 chevaux. La boîte de vitesses manuelle synchronisée compte 5 rapports, et, pour autoriser une grande autonomie en piste, le réservoir d’essence est de 178 litres.

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Ce bijou d’ingénierie vient avec deux carrosseries. Fermé du « Type Monza » ou « Streamline », la carrosserie englobe les roues pour optimiser l’aérodynamisme lors des courses qui permettent des montées en vitesse. Construite en aluminium « Elektron », cette carrosserie ne pèse pas plus de 88 livres. De ce fait, dans cette configuration, la voiture était capable d’atteindre 300 kilomètres/heure. La carrosserie avec les roues ouvertes (open wheel) est alors favorisée sur les circuits plus sinueux.

Dès sa première apparition en piste au Grand Prix de France à Reims, en 1954, avec Fangio au volant, la voiture a remporté la première place. Elle est suivie par Kling, un autre pilote de Mercedes-Benz, et la 7^e place est aussi à la W 196 R. La table était mise pour une domination de la W 196 R lors de la saison de 1954. Dès la saison suivante, Sir Stirling Moss rejoint l’écurie de Mercedes-Benz. Pour la saison 1955, le moteur, le légendaire M196, un 8-cylindres en ligne de 3 litres équipera enfin la 00009/54 et on retrouvera éventuellement dans la 300 SLR cette même année. C’est au volant de la W 196 R que Fangio remporta son 2^e championnat de F1 en 1955. Suivi par Moss en 2^e place au volant du même modèle. Sur 12 apparitions à la ligne de départ, la W 196 R a remporté 9 courses.

À la fin de 1955, sur les 14 châssis, 10 exemplaires de la W 195 R étaient toujours fonctionnels dont 4 avec la carrosserie Stromlinienwagen. Mercedes-Benz demeura propriétaire des 10 véhicules, mais décida d’en remettre 4 à différents prestigieux musées dans le monde. La voiture qui sera mise en vente appartient au Indiana Motor Speedway Museum Collection et, jusqu’à maintenant, était la pièce maitresse de la collection.

La voiture sera mise à l’encan par RM Auctions lors d’un événement spécial au Musée de Mercedes-Benz à Stuttgart où seule cette voiture sera vendue. La dernière fois qu’une W 196 R s’est vendue, c’est en 2013, avec une carrosserie ouverte, pour la somme de 19,7 millions de livres Sterling (soit l’équivalent, à l’époque, de 31 millions de dollars canadiens). Dans le cas de la rareté de la version Stromlinienwagen, les estimations parlent actuellement d’une valeur « minimale » de 50 millions d’euros, soit plus de 74 millions de dollars canadiens.

Si jamais le prix de vente était celui-là (plusieurs s’attendent à un montant supérieur), cette voiture deviendra la F1 la plus chère de l’histoire et, derrière la 300 SLR Uhlenhaut, elle serait la 2^e voiture la plus chère du monde.