Pour que les jeunes partagent leurs émotions

La cinquième édition de la campagne « Respire. Laisse pas ton stress avoir le dernier mot! » est lancée avec pour objectif d’offrir une plateforme d’expression aux jeunes des Laurentides pour parler de leur santé mentale. Cette initiative, qui dure du 15 octobre au 1er décembre, permet aux jeunes de s’approprier les sujets du stress et de l’anxiété à travers le concours « Deviens créateur.trice de contenu d’un jour! ».

Publié le 28 octobre 2024 par Gabrielle Sarthou

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Gabrielle Sarthou

Journaliste | gsarthou@medialo.ca

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Lancée en 2019, cette campagne est le fruit d’une collaboration entre la Fondation André-Boudreau et la Direction de la santé publique du CISSS des Laurentides. Elle vise à sensibiliser les jeunes de 6 à 17 ans, ainsi que les adultes qui les accompagnent, à la gestion du stress et à la prévention de l’anxiété. « Avant même la pandémie, nous avions observé une hausse du phénomène d’anxiété chez les jeunes », explique le Dr Éric Goyer, directeur de la Santé publique du CISSS des Laurentides. « Environ un quart des jeunes de 15 à 17 ans rapportent des symptômes d’anxiété généralisée. » Il souligne l’importance de cette campagne qui permet de rejoindre les jeunes à travers des plateformes populaires comme TikTok ou Instagram.

Des capsules humoristiques et des ressources

Cette année, Claudie Mercier, créatrice de contenu et ambassadrice de la campagne pour la quatrième année consécutive, contribue au concours en créant des capsules humoristiques et en collaborant avec les jeunes à la création de vidéos. Ce contenu ludique permet d’amorcer une réflexion et de sensibiliser tant les jeunes que leurs accompagnateurs aux enjeux de la santé mentale. « Quand on m’a présenté la campagne, ça m’a tout de suite accrochée. Je ne sais pas pourquoi, j’ai vraiment ressenti un désir d’aller de l’avant parce que je sentais enfin qu’on prenait les jeunes au sérieux là-dedans. », raconte-t-elle.

Pour Claudie Mercier, parler de la santé mentale est essentiel, car elle-même vit avec un trouble d’anxiété généralisée. « Mon but est de pouvoir offrir des ressources et des outils aux jeunes, venant d’une personne qui l’a vécu aussi. », explique-t-elle. Le concours se termine le 1er décembre 2024, et trois jeunes lauréats auront l’occasion de collaborer avec Claudie Mercier sur la création de capsules vidéo qui seront diffusées en 2025. « On cherche des jeunes, des Laurentides qui ont entre 13 et 17 ans, qui s’identifient à ces thématiques-là et qui ont vraiment envie de venir créer avec moi. Ça leur donne vraiment une belle opportunité de venir triper avec nous. En même temps, ça permettra aux autres jeunes qui vont écouter la vidéo de se sentir peut-être moins seuls dans leur anxiété et dans leur stress. », explique Claudie Mercier.

Claudie Mercier, ambassadrice de la campagne Respire depuis 4 ans.
Dominic Sauvageau Photographe

La différence entre le stress et l’anxiété

La campagne Respire cherche ainsi à encourager une approche saine de la gestion du stress et à offrir des outils concrets pour prévenir l’anxiété, mais aussi de différencier le stress de l’anxiété. « Le stress est un phénomène normal, c’est physiologique, c’est une réponse de l’organisme face à des stimuli qui fait en sorte qu’on doit être à notre meilleur. », explique le Dr Goyer. « De vivre de l’anxiété, c’est être toujours stressé pour des choses qui sont plus ou moins là ou qu’on anticipe. Ça peut devenir handicapant et ça peut empêcher un jeune de bien se concentrer puis de donner son plein potentiel. », précise le directeur de la Santé publique du CISSS des Laurentides

Le Dr Éric Goyer.
Photo gracieuseté

Un phénomène en augmentation

Le Dr Goyer explique que pendant la pandémie, lui et son équipe ont remarqué que le phénomène d’anxiété chez les jeunes était en augmentation. « Nous, en santé publique, on l’observe. Bien comprendre le phénomène, il y a toutes sortes d’hypothèses. Je ne peux pas vous dire qu’elles sont toutes validées, mais un, on vit dans une société qui valorise beaucoup la performance. On est dans une société où les réseaux sociaux font en sorte qu’on pense devoir vivre un mode de vie qui devrait toujours être, je dirais, parfait. La pandémie a contribué aussi beaucoup à l’isolement des jeunes et vraiment a perturbé toutes les habitudes. », explique-t-il. « Moi-même étant un papa, j’ai vu, nos jeunes se sont retrouvés isolés quand même pendant une longue période avec l’arrêt des classes », partage-t-il.

Pour plus d’informations et pour découvrir les ressources éducatives disponibles en ligne ainsi que les détails du concours, visitez tuaslederniermot.com.