Kina8at : retour sur la Journée de la Réconciliation
Chaque année, le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada. À cette occasion, l’OBNL Kina8at a organisé sa toute première édition de l’évènement permettant d’ouvrir le dialogue et de découvrir la culture autochtone.
Le samedi 21 septembre a eu lieu sur le site de Kina8at à La Conception cet évènement visant à rappeler l’importance cruciale de la réconciliation entre les communautés autochtones et les allochtones du Québec. Approximativement 150 personnes, en plus des organisateurs, ont participé à cette journée, dont une trentaine d’aînés et de conférenciers issus des différentes communautés autochtones du Québec.
Amélie Lévesque, représentant l’organisme en gérant notamment les communications détaille : « Les activités ont commencé en matinée avec une cérémonie d’ouverture présentée par les aînés, qui se sont assis en cercle autour du feu sacré. Les participants du public pouvaient se faire fumiger avec de la sauge. Ensuite, plusieurs performances artistiques ont été présentées, dont des danses traditionnelles en tenue Regalia, des percussionnistes et des chants. La cérémonie s’est terminée avec la remise de quatre calumets à de nouvelles aînées. »
En après-midi, les participants ont pu assister à plusieurs conférences d’aînés qui contaient leurs histoires de vie et à des ateliers pratiques en petits groupes : fabriquer des bâtons de paroles, explication du cercle de paroles, préparation et cuisson de la banique, ce pain traditionnel, et un dernier traitant du recueillement et de la sauge, une plante sacrée dans la culture autochtone.
Redonner leur parole aux femmes autochtones
Mme Lévesque explique ensuite que le fait de « redonner une position d’autorité dans le monde spirituel aux femmes » représente un des aspects importants des enseignements de Chomis Dominique Rankin, l’un des cofondateurs de Kina8at, parce que ça leur a été volé dans les générations passées. Elle continue en précisant que la remise des calumets à ces quatre femmes lors d’un évènement public permet de rappeler subtilement cet aspect souvent oublié des traditions autochtones ancestrales : « Les femmes ont encore plus perdu que les hommes dans cette triste histoire génocidaire culturelle alors ça fait partie de la mission de Dominique d’honorer les femmes et de leur redonner leur médecine, leur parole. »
L’importance de la Réconciliation
Pour Mme Lévesque et tous les organisateurs de l’évènement, ce fut un franc succès et un rendez-vous qui se répètera désormais tous les ans : « On est vraiment très heureux et tout s’est passé comme on le souhaitait, même au niveau de l’organisation. On a eu du monde, les gens ont connecté. »
Elle ajoute que le thème de la réconciliation comprend plusieurs aspects : celle entre les autochtones et les allochtones, mais aussi celle, plus personnelle que l’on expérimente à l’intérieur de soi et celle entre les différentes communautés du Québec. « C’est important pour les passeurs de culture de se positionner entre l’appropriation et l’appréciation culturelle, surtout en ce moment parce que le dialogue est ouvert et il faut en profiter. »
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