Action Patrimoine s’oppose à la destruction du couvent de Labelle
L’organisme Action Patrimoine a été informé de la requête de démolition de l’ancien couvent de la Nativité-de-Marie, situé au 17, rue du Couvent à Labelle. Il s’oppose à cette démolition pour plusieurs raisons.
Soulignons qu’Action patrimoine est un organisme à but non lucratif qui œuvre depuis 1975 à protéger, à mettre en valeur et à faire connaître le patrimoine bâti et les paysages culturels du Québec.
Sa présidente, directrice générale, Renée Genest, a fait suivre une lettre ouverte datée du 10 juillet, la veille de la rencontre citoyenne tenue à Labelle, expliquant sa préoccupation de ce joyau patrimonial de Labelle, en parlant des paysages et le patrimoine bâti.
« Nous croyons fermement que ceux-ci contribuent à l’identité collective et participent à la qualité de vie des citoyens. Reconnu comme l’organisme de regroupement en patrimoine bâti par le ministère de la Culture et des Communications, nous collaborons étroitement avec le milieu en menant des actions de sensibilisation, d’éducation et d’intervention. Nous avons été informés qu’une demande de démolition concernant l’ancien couvent de la Nativité-de-Marie, situé au 17, rue du Couvent à Labelle, a récemment été déposée. Notre organisme s’oppose fermement à la démolition de ce bâtiment pour plusieurs raisons. »
Ces raisons
Mme Genest va vers l’histoire du bâtiment soulignant la construction en 1905 et qu’il est répertorié dans l’inventaire du patrimoine culturel de la MRC des Laurentides de 2013, spécifiant ainsi sa valeur patrimoniale dite forte.
« Cette distinction est cruciale, remarque la directrice, car elle témoigne des nombreuses valeurs de ce bâtiment. En effet, l’ancien couvent représente l’un des piliers du patrimoine de Labelle. Il possède une valeur historique en tant qu’ancien pensionnat pour filles et maison d’éducation désignée comme école modèle par le Conseil de l’Instruction publique. De plus, il présente une valeur architecturale liée à son caractère monumental, ainsi qu’une valeur sociale importante en raison de l’attachement des habitants à cet édifice et de son rôle identitaire pour la municipalité. »
La directrice remarque que conformément au règlement numéro 2022-376 relatif à la démolition d’immeubles de la municipalité de Labelle, à la section 5 intitulée Étude et décision du comité de démolition à l’article 27 Critères d’évaluation de la demande, s’y rattachent plusieurs conditions d’évaluation qui doivent être prises en considération par le comité de démolition lors d’une demande.
« Cela inclut, la valeur patrimoniale du bâtiment, son histoire, sa participation à l’histoire locale, ainsi que sa contribution à un ensemble à préserver. Nous vous encourageons donc à respecter ce règlement en évaluant ces critères de manière approfondie afin de prendre une décision éclairée concernant l’avenir de l’ancien couvent de la Nativité-de-Marie », poursuit-elle.
Recommandations de l’organisme
Renée Genest jette un regard sur la MRC des Laurentides, en signifiant que la section 3 de l’inventaire patrimonial de la MRC 2013 formule des recommandations concernant ce bâtiment et d’autres éléments patrimoniaux de Labelle.
« Nous recommandons que la municipalité de Labelle contribue à assurer la protection des éléments les plus significatifs et identitaires de son patrimoine bâti en se prévalant des dispositions de la Loi sur le patrimoine culturel. Aussi, le statut d’immeuble patrimonial cité devait être accordé aux biens suivants. »
En terminant, la directrice générale porte l’attention sur le fait que, depuis 2013, il est recommandé de préserver le couvent de la rue du même nom, en raison de sa contribution historique et de sa valeur pour le patrimoine bâti de Labelle.
« Enfin, à notre connaissance, il semble que le bâtiment a pu manquer d’entretien. Action Patrimoine tient à rappeler qu’un entretien régulier est essentiel pour assurer la pérennité du patrimoine bâti afin de permettre sa préservation et sa transmission aux générations futures. À cet égard, d’ici 2026, toutes les villes et municipalités devront mettre en place un règlement relatif à l’occupation et à l’entretien des bâtiments afin de prévenir toute dégradation éventuelle. »
La rencontre citoyenne
À la rencontre citoyenne tenue le 11 juillet à Labelle, le comité des citoyens et l’éventuel acheteur du bâtiment (pour revaloriser le CLSC et construire des logements, entre autres, pour les employés en santé) étaient présents, tout comme le conseil municipal. La mairesse Vicki Émard a commenté brièvement la rencontre par texto à L’info en ces termes.
« La séance publique s’est très bien déroulée et de très bons points ont été apportés par les gens présents, tant du côté promoteur que public. Tout s’est déroulé dans le respect. »
Précisons que le comité de démolition a tenu sa première rencontre postséance publique le 17 juillet. Au lendemain, Mme Émard ajoute au journal les mots suivants:
« On est loin de la décision encore. Hier, le comité s’est rencontré pour regarder tout ce dont ils ont besoin comme infos, avis, etc., avant de prendre une décision. Ils ont pris en considération les questions et commentaires qui avaient été exprimés lors de la séance publique. Le vrai travail d’analyse commence. »
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