L’urgence de Rivière-Rouge reste ouverte 24 h jusqu’au 19 février
La Cour d’appel du Québec a tranché au matin du 1er février : l’urgence de l’hôpital de Rivière-Rouge restera ouverte entre 20h et 8h. Du moins, jusqu’au 19 février où des démarches seront prises pour le maintien des 24 heures de services, a confié Me Carl-Éric Therrien, avocat pour la demanderesse.
« Je suis content pour les citoyens de la Rouge, ça démontre l’espoir est maintenu », a-t-il commenté à L’info.
Mais que doit-on comprendre d’une ouverture 24 heures d’ici le 19 février?
Pour le président du Comité 24 h Urgence d’agir, Denis Charrette, c’est le temps qu’il y a d’ici cette date pour monter une grande séduction pour les futurs employés qui s’établiront dans la région afin de travailler à l’hôpital de Rivière-Rouge.
« Nous, on veut travailler en collaboration et je crois que le juge Martin Vauclair a compris que nous voulons mettre des choses en place avec des actions citoyennes. Alors le travail commence pour que l’on trouve les pistes de solutions pour attirer des professionnels de la santé dans notre région. Comment être plus attractif, comment mettre des éléments en place pour retenir notre monde dans la région pour répondre aux besoins du CISSS des Laurentides [CISSSLAU] », explique-t-il.
Denis Charette déplore de ne pas avoir eu d’écoute, dès le départ, du ministre de la Santé Christian Dubé. Maintenant, avec cette décision de la Cour d’appel, un signal est lancé, croit-il.
« L’injonction, c’est bien important pour nous, c’est un signal fort de toute évidence, puisque la population s’est fait entendre en parlant d’une voix forte en plus d’une marche et d’une pétition de plus de 8 800 signataires. On veut être entendu, écoutez-nous maintenant », semble supplier M. Charette.
Du travail d’équipe essentiel
« Dès le départ on veut parler et on n’était pas d’accord sur la façon dont on voulait fermer l’urgence. Pour nous, tout n’a pas été essayé avec les citoyens. Les discussions qu’ils ont eues à l’intérieur du centre hospitalier, les consultations, mais toujours à l’intérieur de leurs murs, jamais ils ne sont sortis à pour entendre les gens », déplore Denis Charette.
« Il faut trouver des solutions rapidement pour éviter la fermeture de l’urgence et maintenir les services auprès de la population. » – Denis Charette, président de 24 h Urgence d’agir
« C’est certain qu’il doit y avoir des discussions avec l’autre partie pour se convaincre et prendre des engagements de part et d’autre pour y arriver. On veut des engagements du CISSSLAU, que le ministre Dubé soit bien au fait des engagements que l’on va avoir de notre côté comme de l’autre côté, qu’il n’y aura pas de fermeture. On doit travailler dans l’honnêteté et la transparence, en collaboration. C’est ce qu’il faut mettre en place d’ici le 19 février », indique M. Charette.
Un combat sans relâche
Pour le maire de Rivière-Rouge, Denis Lacasse, cette décision est importante, mais il ne faut pas baisser la garde.
« Ça fait du bien de voir ça. Je me bats depuis l’été 2022 dans cette affaire-là. Au cours de nos 2 jours à l’Assemblée nationale, à Québec, nous avons déposé la pétition, mais les partis d’opposition ont aussi adopté une motion pour renverser la première décision de la Cour d’appel de jeudi dernier. Évidemment, la CAQ n’a pas accepté ce geste », mentionne-t-il à L’info.
Il souligne au passage le travail du cabinet Therrien-Lavoie qui a travaillé d’arrache-pied dans un laps court de temps.
« Chose certaine, ajoute le maire, on gardera toujours l’œil ouvert sur ce qui se passe à l’hôpital. Personnellement, ça fait des décennies que je m’inquiète et me bats pour elle. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi notre hôpital est géré par des gens de l’extérieur de la région, quand nous avons toujours eu des gens compétents pour faire le travail ici à l’hôpital ».
Juste auparavant…
Le 30 janvier, la juge Élise Poisson a rejeté la demande pour l’émission d’une injonction interlocutoire provisoire après l’analyse du dossier sur 4 critères, donc 3 étaient en la faveur de la partie demanderesse : l’urgence, l’apparence de droit, le préjudice sérieux et irréparable, et celui qui a glissé à la partie demanderesse, la prépondérance des inconvénients. Il faut en quelque sorte avoir raison hors de tout doute sur les 4 critères.
Le même jour, le CISSSLAU communiquait avec L’info, revenant sur la décision de fermer entre 20h et 8h.
« Sachez toutefois que la modification des heures d’ouverture de l’urgence qui sera en place dès le 1er février a été rendue nécessaire en raison de la pénurie de main-d’œuvre et de notre souci d’offrir à la population des services de santé sécuritaires et de qualité. La décision fait suite à plusieurs mois de réflexion et de consultation », affirmait le CISSSLAU.
Le 1er février au matin, les porte-parole en matière de Santé de Québec solidaire, du Parti québécois et du Parti libéral du Québec, Vincent Marissal, André Fortin et Joël Arseneau, joignent leurs voix à celles des membres du Comité 24 h Urgence d’agir et pressent le gouvernement de la CAQ d’agir pour empêcher la fermeture entre 20h et 8h de l’urgence du centre hospitalier de Rivière-Rouge, dans les Hautes-Laurentides, qui doit entrer en vigueur dès le 1er février.
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