Un livre pour mieux faire face à la vie

Publié le 30 août 2023 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste | mdumont@medialo.ca

L’ex-policière Martine Laurier sera à la libraire Carpe Diem de Mont-Tremblant le 2 septembre prochain pour une journée dédicaces de son livre «De l’uniforme au désir d’en finir».

Le livre de Martine Laurier « De l’uniforme au désir d’en finir » est aussi distribué en Europe. (Photo gracieuseté)

Retraitée depuis 2017, Martine Laurier a fait une carrière de 29 ans dans le service de police de Montréal. Elle a traversé deux crises, dont une où elle a tenté de mettre fin à ses jours avec son arme de service.

Heureusement, deux collègues l’ont empêchée de commettre l’irréparable et aujourd’hui, consciente de la chance qu’elle a eue, elle consacre une partie de sa vie à aider ceux et celles qui se retrouvent au bord du gouffre. « J’avais fait plusieurs choses pour me sortir de ce qu’on appelle « mon tunnel de noirceur », lorsque j’ai perdu un collègue. Je me demandais pourquoi je m’en étais sortie et pas lui », raconte-t-elle.

Redonner au suivant

C’est à partir de cet événement que Martine Laurier réalise l’importance de consigner ce qui lui avait permis de sortir de sa crise suicidaire et de créer des ateliers inspirés de son parcours. « J’ai donné des ateliers les 4 dernières années de ma carrière et j’ai bâti mon entreprise pour donner des conférences ».
Son travail a porté fruit, puisqu’un policier qu’elle a sauvé par l’entremise de son programme a soumis son nom pour recevoir la Médaille du service méritoire du Canada pour son travail de sensibilisation, honneur qu’elle reçoit en 2021. Voulant toucher encore plus de gens, c’est pendant la pandémie qu’elle couche sur papier le contenu de son livre dont la version finale a été écrite en collaboration avec la romancière Catherine Lafrance.

Tout le monde peut aider

Selon Martine Laurier, tout le monde peut contribuer à déceler la détresse chez ceux qui nous entourent, mais aussi développer des outils concrets pour faire une différence. « Les ressources au Québec on les a, mais on ne se sait pas comment naviguer là-dedans, comment accompagner les gens. Quand une personne est en détresse, elle n’a pas nécessairement l’énergie pour appeler à l’aide. Ça prend quelqu’un de son entourage qui la prend par la main », soutient Martine Laurier.

Dans son cas, la personne qui a fait une différence est une collègue policière qui avait remarqué qu’elle n’était pas rentrée au travail, au terme de sa période de vacances. « Elle a fait ouvrir mon casier et s’est aperçue que j’avais pris mon arme de service ».

S’en sortir

Selon Martine Laurier, les pensées suicidaires naissent souvent d’une multitude d’événements. Pour s’en sortir, c’est une combinaison de plusieurs ressources qui permettent aux personnes des se relever de leurs épreuves. « J’ai mis plein de choses dans ma vie comme la thérapie spirituelle, je fais de la musique, du sport, j’ai appris le lâcher-prise, la gestion du stress et de l’anxiété ». C’est notamment pour cette raison qu’elle décide de déménager à Mont-Tremblant, dans un environnement moins anxiogène pour elle. « Ce sont des choix qui font en sorte que ma vie est plus en équilibre », soutient-elle.

Oser en parler

Selon Martine Laurier, si les gens en uniformes sont davantage portés à cultiver des pensées noires que les autres, c’est en partie en raison du syndrome du héros qui les poussent à affronter seul la lourdeur qui accompagne parfois leurs fonctions. « Ils ne se permettent pas d’être faibles et quand vient le temps de demander de l’aide, ils n’osent pas lever la main ».

Malgré qu’elle consacre une grande place à ses collègues en uniforme dans son livre, Martine Laurier est convaincue que son message s’adresse à tous, surtout si on considère qu’à chaque suicide, environ 10 personnes sont des victimes collatérales du drame. Dans un contexte où le système de santé connaît de grandes difficultés et que la société est de plus en plus individualiste, l’auteure croit que son livre est plus pertinent que jamais.

« Le but du livre, c’est de donner des outils aux gens pour déceler la détresse chez nos proches. Avec 3 suicides par jour au Québec et 800 000 suicides par année dans le monde, il est à peu près temps qu’on s’en occupe. La seule prévention que l’on peut faire en termes de suicide, c’est oser en parler. Ce livre-là il faut qu’il se promène, il faut qu’il sauve des vies », conclut Martine Laurier.

Rencontrer l’auteure

Paru aux éditions Druides, De l’uniforme au désir d’en finir Des outils pour déceler la détresse profonde, en collaboration avec Catherine Lafrance est disponible en libraire depuis octobre 2022.

Il sera possible de rencontrer Martine Laurier lors d’une séance de dédicaces qui aura lieu le 2 septembre prochain entre 11h et 16h à la libraire Carpe Diem de Mont-Tremblant.

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