Environnement
Val-des-Lacs dévoile son projet de conservation
60%. C’est la proportion de son territoire que la Municipalité de Val-des-Lacs voudrait protéger dans les prochaines années.
Le projet de conservation initié par des membres du comité consultatif en environnement (CCE) de Val-des-Lacs, Ariel Savion-Lemieux et Isabelle Brissette pourrait aboutir à une demande d’aire protégée d’ici 3 ans.
Cette démarche issue d’une conscientisation citoyenne s’inscrit en lien avec les objectifs de la COP 15, soit de préserver d’ici 2030 au moins 30% du territoire des forêts et des lacs pour assurer la pérennité de la biodiversité à l’échelle planétaire.
Un choc
Habitué à emprunter le sentier de randonnée qui relie Val-des-Lacs à Lantier, Ariel Savion-Lemieux, constate un peu avant la pandémie que des coupes forestières avaient saccagé les richesses naturelles du milieu dans lequel il vit depuis 7 ans. « Je me suis demandé qu’est-ce- qui s’était passé pour qu’en arrive-là. Je m’étais dit qu’il ne fallait pas que ça se reproduise », se souvient le secrétaire du CCE de Val-des-Lacs et cofondateur du projet, Ariel Savion-Lemieux.
Pour la présidente du comité consultatif en environnement (CCE) de Val-des-Lacs et cofondatrice du projet Isabelle Brissette, ses préoccupations environnementales se sont concrétisées depuis qu’elle s’est établie dans l’environnement naturel de Val-des-Lacs « Ce que l’on veut, c’est conserver cette nature à l’état pur. C’est comme si on avait longtemps pour acquis nos ressources naturelles, mais là, on se réveille et on réalise qu’il y a de réelles menaces à sa survie », témoigne Isabelle Brissette.
Zone tampon
Situé à la jonction du Parc du Mont-Tremblant, de la forêt de Ouareau, de l’aire protégée du Mont Kaaïkop, Val-des-Lacs pourrait servir de connexion entre ces différents sites et ainsi offrir une alternative aux espèces animales et végétales pour évoluer librement. Chapeauté par Éco-Corridor Laurentien, le projet vise favoriser la préservation de la biodiversité à perpétuité. « Val-des-Lacs est un écocorridor naturel. Présentement, le territoire est encore peu habité et on a l’opportunité de créer ce corridor-là », mentionne Ariel Savion-Lemieux. « Ce projet s’inscrit dans un projet plus global de développement », ajoute Isabelle Brissette.
Pour l’instant, le projet vise à établir différentes zones de protection et les statuts de protection de chacune des zones sont liée au résultat des études et l’évolution du projet. « On sait déjà qu’il y a des forêts anciennes et un massif forestier intact, mais il n’existe aucune donnée sur cette région des Laurentides. Moi, ça m’a ébranlée de constater on avait pas de contrôle sur notre territoire », mentionne Isabelle Brissette. Par ailleurs, l’étude pourrait révéler la présence d’espèces vulnérables, « ce qui permettrait au ministère de compléter ses données », avance-t-elle.
Une première phase amorcée
Grâce à une subvention de la Société pour la Nature et les parcs (SNAP Québec) , la première phase d’étude pourra s’amorcer prochainement avec les spécialistes en environnement. Cette première étape consiste à inventorier et caractériser les espèces végétales et animales que recèle le territoire vallacquois.
D’ici là, une demande au ministère des Ressources naturelles et des Forêts a été faite pour mettre en attente pour une période de 3 ans les projets de coupes forestières prévus sur les terres publiques de la Municipalité. « On veut pouvoir faire les études sans que le territoire ne change. Mais ce n’est pas un moratoire, c’est une pause, il y a une certaine flexibilité là-dedans », explique Ariel Savion-Lemieux.
Un modèle
Outre la protection de l’environnement, le projet vise aussi la revitalisation de Val-des-Lacs. « Ça nous donnera une nouvelle raison d’exister et de réfléchir à ce que l’on veut vraiment pour la suite », exprime Isabelle Brissette.
Cette proposition pourrait notamment aboutir à des projets récréotouristiques à faibles impacts axés sur l’accès à la nature comme des sentiers de randonnées pédestres par exemple. « À Val-des-Lacs, la nature est vraiment une fierté pour nous. Mais on aimerait y avoir accès et la faire découvrir, tout en éduquant les gens. On veut devenir un modèle de développement pour les autres municipalités du Québec. Pourquoi, on ne travaillerait pas ensemble et pour développer notre territoire de façon responsable ?», commente Ariel Savion-Lemieux.
« On a l’opportunité dans les Laurentides d’être le poumon du Québec. Je dirais même qu’on a un devoir moral de conserver ces forêts-là. On oublie à quel point c’est important pour la subsistance des Humains », conclut Isabelle Brissette.
Des chiffres qui parlent
– Présentement, 70 km2 sur un total de 130 km2, soit 54 % du territoire de Val-des-Lacs est constitué de terres publiques composées de forêts anciennes et de massifs forestiers intacts;
– Le projet de conservation de Val-des-Lacs correspond à environ 3 % du territoire de la MRC des Laurentides, soit à environ 60 % du territoire de Val-des-Lacs. Des ententes avec des propriétaires de terres privées font aussi partie du plan.
– Le plan de la Municipalité est de déposer une demande d’aire protégée, d’ici 3 ans.
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